Pour la 4e semaine de suite, une manifestation a été organisée samedi 23 janvier à Djibouti contre un cinquième mandat du président Ismaïl Omar Guelleh, candidat à sa propre succession. Les militants du parti d’opposition Radde se sont rassemblés dans le quartier de Boulaos, à Djibouti-ville.
Avec notre correspondant à Nairobi, Sébastien Németh
Le parti Radde doit faire preuve de discrétion pour organiser ses manifestations. Le jour, l’heure, le lieu ne sont dévoilés qu’au dernier moment.
Surtout, ce n’est plus la direction politique du parti qui organise. « Nos demandes sont systématiquement refusées. Donc nous avons autonomisé notre base. Les militants font tout », explique Abdourahman Mohamed Guelleh, qui dénonce la détention arbitraire de deux sympathisants depuis neuf jours.
Le président du Radde a lui été convoqué deux fois en un mois par la police. « On veut montrer que la population peut prendre son destin en main. Ce cinquième mandat pourrait déstabiliser le pays », indique-t-il, ajoutant que son parti n’ira pas au scrutin.
Pour le porte-parole de la majorité, ces manifestations « ne sont pas crédibles ». Daoud Houmed ajoute que le cinquième mandat est légal, faisant la comparaison avec les quatre mandats de la chancelière allemande Angela Merkel.
De son côté, l’USN rejette la composition de la Commission électorale. Selon la coalition d’opposition, la Céni n’a rien d’indépendant. Le mouvement décrit déjà la future élection comme une « mascarade en gestation ».
D’autres partis réfléchissent à des actions. Le PDD prévoit une concertation avec d’autres groupes. « Le boycott ne marche pas. On pense plutôt à des manifestations, pour contraindre le président à renoncer et accepter une transition », déclare son président Mohamed Daoud Chehem.
Des demandes irréalistes, indique la majorité. Pour Daoud Houmed, les opposants n’ont qu’à être candidats. « Si on veut avoir des projets pour le pays, il faut être élu », dit-il.
Source: RFI