Compte-rendu de la Conférence-débat du dimanche 2 Juillet 2017 à Paris
Intervention de Mahdi Ibrahim God, Vice-président de l’ARD, Partie 1, Document 5-1
Bonjour Mesdames et Messieurs.
Nous vous remercions d’être venus aussi nombreux pour participer à notre Conférence qui, comme vous l’avez constaté à l’entrée porte sur une question cruciale que certainement beaucoup d’entre vous partagez, notamment nos amis Africains ici présents.
Cette question est « Djibouti 40 ans d’Indépendance ou 40 ans de Dictature ? ».
Aussi surprenante qu’elle soit, ma réponse à cette question est toute simple : 40 ans de dictature. Je ne vais pas rentrer dans une démonstration historique pour décrire les horreurs commis par le régime issu de l’indépendance toutes ces années de « Liberté » mais juste faire une démonstration anecdotique.
En vérité, la Dictature a dès sa prise du pouvoir ébouillanté un système de plus en plus élaboré de celui hérité du colon sur la base tant du contrôle de la population par sous-clans, soit trois degrés en dessous de la tribu, et surtout une sophistication de son appareil répressif.
Début 1994 j’étais emprisonné à Gabode avec le regretté Mohamed Ahmed Issa dit Cheiko qui était le président du Fuod. Nous avons eu comme Chef des geôliers un certain Dakafar qui, alors Caporal, avait été un des geôliers de Cheiko et de mon père lors des événements indépendantistes de 1966-1967 face au Général De gaulle.
Ce Monsieur, qui se trouve actuellement en Angleterre était devenu un spécialiste de la question carcérale des hommes politiques sauf qu’il n’a jamais été un réel sous-officier puisque Sergent à cette date (pour raison tribale) mais tout de même efficace.
Ce geôlier est tout aussi connu par mon ami ici présent le Président du Frud Mohamed Kadamy avec qui j’ai cohabité plusieurs fois dans cette enceinte de désolation et d’horreurs qu’est Gabode.
Le regretté Mohamed Ahmed Issa prédisait l’issue du système en place puisque au Congrès du Rpp de Mars 1991, il interpellait Gouled des dérives désastreuses de sa politique et des dangers. En substance il avait dit que « Djibouti avait 14 ans d’existence et que pour l’Islam l’homme est responsable à cet âge. Donc le pays doit accéder à la Démocratie et à la Liberté pour choisir ses dirigeants ».
Parole d’un homme politique de grandeur nationale
Il ne fut pas écouté et a fini en prison pour avoir fondé un parti PPD avec d’autres hommes de qualité et réels démocrates comme Moussa Ahmed Idriss, Ahmed Dini Ahmed, Omar Osman Rabeh pour ne pas tous les citer puisque leurs photos se trouvent à l’entrée de notre conférence dans la salle contigüe.
Ma première intervention s’arrête avec cette anecdote qui dit beaucoup je l’espère je suis ici pour vous répondre et éventuellement revenir pour tirer les conclusions de cette conférence.
Je vous remercie de votre attention.