L’HEURE DE VERITE(2)
« Heureusement que les monarques vont parfois très loin, sinon ils ne tomberaient jamais.
Avant d’ajouter les yeux pétillants : la folie des princes est la sagesse du Destin.
Je croyais avoir compris :
C’est bientôt l’insurrection n’est-ce pas ? »
Leon l’Africain. Amin Maalouf
La dictature du R.P.P. vit ses dernières heures. Elle a atteint son faite et ne semble invincible qu’aux yeux des « aquabonistes » qui vivent leur heure de gloire. Souhaitons leur bon appétit et occupons nous d’un régime qui n’a jamais été aussi vulnérable qu’aujourd’hui.
Miné par des dissensions internes et une impitoyable guerre de succession, englué par les biens mal acquis et les procès perdus, une parole officielle totalement dépréciée par les violations de deux Accords (« de Paix » en 2001 et « sur le Dialogue » en 2015) et le mensonge permanent érigé en méthode de gouvernement, défait, battu et abattu en 2013, il ne doit encore sa survie qu’à l’immobilisme d’ une opposition savamment neutralisée et atomisée et l’espoir d’une discorde qu’il s’acharne à susciter… En vain ! Car s’il a fait illusion en recrutant largement et généreusement à ses débuts, il a très vite révélé sa véritable nature passant comme toutes les dictatures de sa communauté à la tribu, de la tribu au genou, de genou à l’orteil et nombril…( inutile ici d’égrener les statistiques qui parlent d’elles-mêmes dans la haute fonction publique et la hiérarchie des différents corps d’armes)de sorte que démystifié par sa cupidité, plus personne ni aucune communauté n’est dupe des Fitnas, discordes qu’il crée et entretient de temps à autre,, ici puis là et uniquement motivées par la cupidité et le souci de perdurer au pouvoir.
L’heure de vérité sonne aussi pour un peuple (et ses leaders) qui se mobilise victorieusement à chaque fois que l’occasion lui est donnée (2003, février 2011, 2013…) mais ne parvient pas à concrétiser ses victoires…I parce que ne parvenant pas à surmonter ses contradictions : on ne peut pas à la fois saluer la Paix et l’Accord qui l’entérine et s’accommoder en toutes circonstances de sa violation.. Souhaiter si fort le changement mais le retarder.. Car c’est lui qui maintient cette dictature en vie. Le pouvoir le sait et en joue en lui imposant son agenda (électoral) le livrant ainsi à ses contradictions et démons…
C’est ainsi que maitre du jeu, juge et partie, il semble invincible.
Mais le peuple n’est jamais aussi fort et le pouvoir aussi vulnérable que lorsque c’est le peuple qui lui impose son agenda et ses revendications…
Les démocrates de l’intérieur et de l’extérieur, qui ne veulent pas subir un dauphin qui sera pire, ni voir ce pays sombrer dans le chaos qui le menace à tout moment du fait de la disparition actée de l’appareil judiciaire, et souhaitent à défaut d’en être maitres, acteurs de leur destin, gagneraient à se concerter pendant qu’il en est encore temps
ARD