Djibouti: Répression et profanation de mosquées
Source : SlateAfrique, 05/06/13
L’Auteur
Par notre correspondant à Djibouti Warehayee Hadjinabaad
Répression d’une marche de protestation pacifique à Djibouti
Fort de l’appui de la police du zélé Abdillahi Abdi et de son acolyte Hassan Gacanlo, le régime a fini par adopter la méthode forte.
IOG et sa clique semblent, bel et bien décider d’en finir, et très vite avec ce mouvement de protestation qui dure depuis maintenant plus de 3 mois.
Aujourd’hui, vendredi 31 Mai 2013, des centaines de policiers ont pris le contrôle de la mosquée AL-RAHMA (quartier Gachamaleh), épicentre du mouvement de contestation comme en témoigne les photos et vidéos publiées sur les réseaux sociaux (https://www.facebook.com/pages/Union-pour-le-Salut-National-USN/160093767475493).
A l‘instant même où les manifestants se sont regroupés et aux premiers chants classiques de « CADAALAD BAN DONEYNA DOULMIKA DIDEYNA », les forces de l’ordre chargent et les tirs se font entendre.
Les policiers venus à bord de véhicules de transports de troupes et des bus, ont lancé des dizaines de grenades lacrymogènes (buckshots) sur les manifestants qui, tous les vendredis se retrouvent à Gachamaleh pour faire entendre leurs voix depuis le 22 février 2013.
Les explosions des bombes lacrymogènes ont provoqué irritations des yeux, écoulement du nez, sensation d’étouffement et c’est ainsi que les scènes de panique n’ont pas tardé à se manifester suite à l’attitude menaçante de la police qui n’a cessé d’intimider, d’harceler armes aux poings, et de passer à tabac les manifestants.
Non loin de la mosquée, un haut gradé de la police à la moustache « horizontale», taillée et coupée épais, coordonnait et dirigeait la répression depuis une voiture Terracan grise immatriculée 4707B tout fier de son talkie-walkie nouvelle génération.
Dans le mouvement de fuite qui s’en est déclenché, plusieurs personnes, surtout des femmes se sont retrouvées à terre, laissant tomber leurs châles, d’autres, les larmes aux yeux se sont retranchées dans la mosquée, espérant trouver refuge dans ce lieu sacré. Mais c’est méconnaître les « hommes en verts » sous les ordres et aux ordres de Abdillahi Abdi.
Ces hommes qui ne connaissent ni la sacralité des lieux de culte, ni le respect à leurs concitoyens entrent dans la mosquée, bottes aux pieds (voir les photos et vidéos dans les réseaux sociaux) et interpellent plusieurs manifestants au sein même de la même mosquée.
Parmi les personnalités arrêtées, se trouvent Sougueh Ahmed Robleh, député et Président du MoDeL (parti affilié à l’USN), et mis en garde à vue pour le troisième vendredi consécutif au poste de police du quartier HAYABLEH (commune de Balbala).
Cette force déployée aux abords de la mosquée et cette façon d’agir n’est autre qu’un bras de fer entamé avec le peuple. Cela ne fait que durcir la répression et acculer les manifestants dans leur dernier retranchement.
Les Djiboutiens ont rendez-vous avec l’histoire pour exclure définitivement ce régime et ces institutions corrompus (à l’image du conseil constitutionnel qui a validé ce hold-up électoral du 22 février 2013). L’histoire est toujours écrite par les vainqueurs et c’est au peuple Djiboutien d’écrire la sienne.
Warehayee Hadjinabaad