Compte-rendu de la manifestation du 17 décembre 2017 face à l’ambassade de Djibouti à Paris
La manifestation de Paris le 17 décembre 2017 de 15 h à 17 h face à l’ambassade de Djibouti à Paris organisée à l’appel de l’ADD a rassemblé une trentaine de manifestants dans l’objectif de rendre hommage à la mémoire des dizaines de victimes civiles tuées ou torturées à Djibouti depuis 1990.
La répression de civils la plus méconnue est celle du 27 septembre 1990 à Quartier 5 dans Djibouti-ville, des civils prétendument accusés de collusion avec un attentat anti-français. En visite à Djibouti, Amnesty International avait obtenu des éléments de preuve que les personnes arrêtées avaient subi des mauvais traitements à la Brigade d’Ambouli appelée « Villa Christophe ». 27 ans aujourd’hui, et toujours aucune information sur ce crime.
Le 18 décembre 1991 a connu à son tour un massacre de civils au quartier Arhiba dans Djibouti où 59 personnes sont tuées et 88 blessées par les forces armées djiboutiennes, cette fois en représailles à une défaite des troupes gouvernementales dans le Nord du pays face au FRUD. 26 ans après, ce crime d’État reste également impuni.
Un nouveau crime de masse a été perpétré le 21 décembre 2015 à Buldhuqo près de Djibouti-ville, les forces de l’ordre ayant visé cette fois des civils membres d’une communauté culturelle qui s’étaient réunis pour une cérémonie religieuse, provoquant près de 70 personnes tuées et une centaine de blessés.
Les manifestants rassemblés ce 17 décembre ont dénoncé la perpétuation de tels crimes depuis les années 90 et réclamé l’ouverture d’enquêtes sur tous les massacres de civils commis à Djibouti ainsi que la fin de l’impunité et la libération des prisonniers politiques actuellement détenus.
Les manifestants ont réclamé enfin l’ouverture d’enquêtes sur les violations des droits de l’homme dans leur ensemble et sur les viols des femmes perpétrés dans le nord du pays.
Le député de l’opposition djiboutienne Ismaël Assoweh a fait le déplacement pour délivrer un message de solidarité à l’endroit des victimes et demandé une remobilisation de tous pour faire face à l’absence de droit qui se perpétue à Djibouti.
Le blogueur Tchadien Makaela Nguebla a pris la parole et esquissé une comparaison avec la dictature qui sévit au Tchad où le président Idriss Déby viole également pareillement les droits humains.
Ont également pris la parole un représentant de l’ORDHD M. Colomba, un ex-enseignant en exil forcé en France Farhan Barreh, le représentant en Europe de l’ARD Maki Houmed-Gaba, la militante des droits humains Aicha Dabale mais aussi un ensemble de militants de l’opposition : Abdoulfatah Aden, Fatouma Hamadou, Kenedid Mouhsen et Ali Sahal.
Une longue série de slogans ont été scandés face à l’ambassade de Djibouti dont le personnel dissimulé derrière les fenêtres n’a pas manqué de filmer les manifestants au moyen de caméras à peine camouflées.
Maki Houmed-Gaba
Représentant de l’ARD en Europe
Fait à Paris le 17 décembre 2017