Compte rendu de la conférence de l’indépendance du 29 juin 2013
Comité de soutien USN en France comiteusnfrance@gmail.com
Paris, le 06 Juillet 2013
Compte rendu de la conférence de l’indépendance du 29 juin 2013
Le Comité de soutien USN en France a tenu une journée d’action le 29 juin 2013 avec une grande manifestation sur le Parvis des droits de l’Homme, suivie d’une conférence sur les droits Humains à Djibouti dans le 20émearrondissement de Paris à la Maison de Mixité et une soirée dansante en région parisienne à l’honneur de l’indépendance de Djibouti.
La manifestation a regroupé plus d’une centaine de personnes venuesd’un peu partout en France, ainsi que d’Europe.
La conférence a été un grand moment de démocratie pour les Djiboutiens qui n’ont guère l’habitude de prendre la parole et disposer des moyens de s’exprimer librement.
Elle a été dédiée aux prisonniers politiques détenus sans jugement à Djibouti depuis plusieurs mois dans des conditions inhumaines et dégradantes pour avoir participer à des actions de manifestation et de mobilisation des citoyens djiboutiens pour la promotion de la démocratie.
L’USN étant une coalition des partis politiques (ARD, MRD, UDJ, CDU, RADD, MODEL, PDD), plusieurs des représentants de ces formations étaient présents dans cette conférence :Mahdi Ibrahim God, vice-président de l’ARD, Maki Houmedgaba, représentant de l’ARD en Europe, Mahamoud DJAMA, représentant du MRD en France, Hachin Loita Ahmed, représentant de l’UDJ en France et en Europe et Madina Abdillahi, présidente des femmes de l’USN arrivée récemment de Djibouti.
A l’ouverture de la conférence, un tableau synthétique de la situation des droits de l’homme, de la situation des prisonniers politiques, du déni de droit et de la forme de ‘cléptocratie’ qui prévaut à Djibouti avec la mainmise sur les derniers publics par le petit groupe au gouvernement, a été brossé par Mahamoud DJAMA à l’ouverture du débat.
Ensuite, le représentant de l’association Internet sans frontière a énoncé quelques pistes pour contrecarrer la censure que le régime oppose à l’accès à l’information. Il a présenté un document ressources qui sera bientôt disponible aux internautes militants pour aider les djiboutiens à contourner les censures sur internet.
Régis Marzin, responsable d’un Collectif de soutien et de solidarités avec les élections en Afrique a présenté une analyse comparative du déroulement des élections législatives qui se sont tenues récemment dans quelques pays de l’Afrique francophone.
Cela a permis de mettre en meilleure perspective la fraude électorale de février 2013 au scrutin de Djibouti.
Le débat s’est poursuivi avec le témoignage sur la situation à Djibouti par Madame Madina Abdillahi, arrivée récemment de Djibouti, qui a informé de l’organisation minutieuse existant entre les femmes pour soutenir tantôt discrètement tantôt au grand jour les actions menées sur le terrain social par l’USN.
Elle a rappelé que sans l’intervention des femmes la lutte pour les droits de l’homme ne pourrait pas toucher la société dans son ensemble, démontrant ainsi le rôle de la femme dans la lutte au quotidien avec beaucoup de force de conviction.
Ensuite, Maki Houmedgaba est intervenu pour mettre en exergue le besoin concret d’aller de l’avant pour capitaliser la pression que la mobilisation de l’USN a réussi à créer à ce jour en réussissant à obtenir le soutien progressif de la communauté internationale au projet de démocratie et de justice sociale à Djibouti.
Il a pointé fortement le besoin de l’USN de devoir détailler plus souvent devant les Djiboutiens et devant les partenaires de la communauté internationale les éléments clé du projet politique de l’USN.
Il a saisi l’occasion de rappeler l’attachement de l’USN à la justice sociale et à la réhabilitation des régions traditionnellement marginalisées par le gouvernement djiboutien. Il a rappelé aussi le projet de l’application des accords de paix et de réforme inscrit dans le programme de l’USN, ce qui est peu connu du public.
Hachin Loita Ahmed a pris la parole pour présenter la dynamique plus spécifique de la genèse de l’USN qui a englobé la société civile et les partis politiques de l’opposition djiboutienne. Il a aussi appelé avec force à continuer le renforcement du cadre de l’USN en l’ouvrant régulièrement à de nouvelles entités qui viendront l’enrichir.
Hachin Loita a rappelé combien les réalisations de l’USN étaient tributaires de la participation de l’ensemble de la société djiboutienne à Djibouti comme à l’étranger et que ce mouvement devait se continuer.
Mahdi Ibrahim God a développé une analyse de la lutte pour la démocratie et la liberté dans le cadre de l’histoire politique de Djibouti. De l’avènement de la lutte armée par le FRUD en 1991, s’en est suivie la création du FUOD qui a été une opposition fédératrice et premier creuset de l’unité en construction des forces populaires à Djibouti. L’unité de l’opposition a connu aussi l’ODU puis l’UAD avant de déboucher sur la création de l’USN à l’occasion des élections législatives de février 2013.
Le deuxième temps de la conférence a été dédié à un échange avec l’assistance venue nombreuse.
Nidal IBRAHIM Mahamoud, représentant du comité de soutien USN à Nantes, a posé des questions sur l’insuffisance de structure d’USN en France, ainsi que sur la place des personnes sans parti au sein d’USN.
Ali Mohamed Robleh, représentant du comité de soutien USN à Lyon, a quant lui évoqué une répression quasiment quotidienne depuis l’accession du pays à l’indépendance et souligné le besoin d’une cohésion permanente de l’USN pour faire face à ce contexte d’intimidation.
La question relative à la la structuration de l’USN en France a été également évoquée par Roda Ali Darar de la ville d’Angers.
La question de la non-mobilisation de la communauté afar à 100% dans les événements en cours a été posée. La rumeur de présence de deux criminels de guerre sur la liste de députation USN a été également débattue.
Mohamed Osman du Belgique, a quant lui estimé un manque d’abnégation des démocrates djiboutiens pour s’engager dans le changement.
Le président du comité de soutien USN en Belgique a encouragé les Djiboutiens ou les Franco-djiboutiens de France a plus d’unité et de constituer un seul comité de soutien pour avoir plus d’impact sur le changement démocratique à Djibouti.
Les représentants des partis ont répondu aux questions multiples que l’assistance leur a adressé.
Les organisateurs et les leaders politiques ont promis qu’ils répondront aux critiques ou aux questions liées à l’organisation et à la structuration de l’USN en France prochainement et qu’ils tiendront informés les militants de toutes les activités.
Enfin, les organisateurs et les leaders politiques ont demandé aux organismes des droits de l’Homme de se rendre à Djibouti pour visiter les prisons (par exemple Gabode) et les centres de détention (par exemple Nagad) pour s’enquérir eux-mêmes de la situation du peuple djiboutien et de la répression en cours.
Cette journée a été clôturée par une soirée dansante aux couleurs de l’USN. Celle-ci a été placée sous le signe de l’ouverture d’esprit et de réconciliation, sans pour autant oublier la répression en cours à Djibouti, ni les prisonniers politiques et militants USN qui croupissent encore dans les geôles de la dictature.
Les organisateurs et les leaders politiques ont appelé à la poursuite de la résistance pacifique pour obtenir le changement démocratique auquel le peuple djiboutien aspire plus que jamais.
VIVE LA REPUBLIQUE DE DJIBOUTI.
VIVE LA DEMOCRATIE
VIVE LE PEUPLE DJIBOUTIEN