COMMUNIQUE DE PRESSE
Djibouti, le 1er juin 2013
Pour la 1ère fois, des élèves ont été empêchés de concourir aux examens du BEF
Le droit à l’éducation est un droit fondamental indispensable à l’exercice de tous les droits de l’Homme. Ce droit est reconnu dans la Déclaration Universelle des droits de l’Homme (article 26), le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1966 (articles 2, 13 et 14), la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale (articles 1, 2et 5), la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (articles 1 et 10) et la Convention relative aux droits de l’enfant (articles 2, 9, 28 et 29). D’ailleurs, la république de Djibouti est signataire de toutes ces conventions et comme tout pays signataire nous sommes tenus de garantir le plein exercice de ce droit.
Bientôt, 37 ans après notre indépendance, notre gouvernement par la voie de son ministre de l’éducation semble bafouer tous ces droits acquis. En effet, ce matin des centaines d’élèves ont été empêchés de composer à l’examen du BEF (Brevet d’Etude Fondamental) sous prétexte qu’ils n’ont pas produit les papiers nécessaires. Cet état de fait est d’autant plus surprenant :
· Que cette décision a été prise un peu plus d’un mois,· Qu’aucune campagne de sensibilisation n’a été opérée ni dans les établissements scolaires ni par les medias (RTD, nation,…),· Qu’aucune mesure n’a été mise en place par le Ministère de l’Intérieur pour faciliter les démarches administratives d’autant plus que le nouveau 1er Ministre, au lendemain de sa nomination, avait fait une visite inopinée au service de la population pour s’enquérir de la situation cruciale que vivent les citoyens pour obtenir leurs droits,· Qu’aucune mesure n’a été prise au niveau du Ministère de la Justice pour accélérer les procédures de jugement des ayants droits qui attendent désespérément une régularisation de leur situation depuis plusieurs mois voire plusieurs années.
L’ODDH exprime son soutien profond à l’égard de tous ces parents et surtout de toutes ces mères qui pleurent en silence.L’ODDH condamne cette pratique inhumaine de refouler certains enfants le jour même de l’examen alors que leurs camarades sont en train de composer.
L’ODDH condamne la présence massive et visible de la police et de la gendarmerie dans les centres d’examen.
Et enfin, l’ODDH dénonce et condamne cette politique discriminatoire touchant de nombreux enfants.
Agir pour la démocratie, la dignité et la justice.
Le Président de l’ODDHFarah Abdillahi Miguil