Abdourahman Barkat God
Comment s’opposer ?
S’opposer, c’est d’abord faire un état de lieux relatif à une gestion politique donnée. C’est en fait poser le bon diagnostic comme un médecin qui, à l’aide des investigations pointues, s’acharne sur la découverte des véritables raisons d’une pathologie. Il ne s’agit pas de traiter les symptômes mais de tuer le mal à la racine. De la même manière, contrer un projet politique par un autre plus performant exige la maîtrise de ce qui a provoqué sa sclérose. Sinon, s’opposer pour s’opposer n’est q’une démarche aporétique.
S’opposer, c’est ensuite manifester une force mentale et spirituelle permettant de relevertous les défis. Certes, désavouer une mauvaise gouvernanceimplique dès le départ une résistance et une confiance en soi afin de sortir indemne des épreuves. La grandeur de la personnalité fait la différence entre les hommes.En clair, la ténacité finit toujours par payer.
S’opposer, c’estaussi concevoir un projet politique qui répond réellement aux besoins des citoyens. Pas des promesses électorales sans lendemain. Il faut un projet d’alternance marquant la rupture avec le passé. Sans objectif précis, rester dans le flou est la caractéristique d’une opposition molle. En revanche, décider et agir sans tergiverser donne de l’âme à ceux qui ont fait de l’alternance une option. Attendre que les choses s’arrangent par elles-mêmes relève d’un miracle.
S’opposer, c’est encore avoir des leaders qui servent de locomotive au projet et à l’ensemble des sympathisants. En réalité, un groupement d’hommes, surtout à caractère politique, doit absolumentêtre mené par des dirigeants qui ont une idée précise de la situation, qui prennent les bonnes décisions, qui agissent en fonction du futur et qui sauvegardent les intérêts de toute la société. A posteriori,la politique, exercice naturellement complexe, fait appel à des hommes complexes.
S’opposer, c’est également garder le contact avecle public par le biais des médias. C’est en fait orienter son choix et influencer positivement sa manière de penser. Tout changement se passe d’abord dans la tête. L’acte n’est que le reflet de ce que l’individu intériorise intellectuellement. D’où l’intérêt considérable que les grands pays accordent à la communication. Miser surla conquête des idées avant la conquête territoriale était depuis toujours la méthode du colonisateur.
S’opposer, c’est enfin être sans relâche sur le terrain et au milieu de la population. C’est en conséquence essayer d’incarner ses souffrances et cela ne devient possible que par une politique sociale. On incarne mieux quand on connaît mieux.