Le peuple qui devrait être le témoin privilégié de ce processus de dialogue pour entériner les recommandations garantissant une meilleure vision de la politique nationale aboutissant à un pacte national et un cadre institutionnel de reforme de la constitution pour servir la démocratie à Djibouti, semble écarté.
Ø Pourquoi un tel silence autour de cet accord-cadre ?
Ø Quelles sont les garanties de la réussite d’un tel accord ?
Ø Pourquoi la mise en œuvre des questions immédiates qui devaient être initiées sous huitaine (8 jours) n’est toujours pas d’actualité ?
Par ailleurs, l’appel pressant à « une vie démocratique apaisée » prônée par la communauté internationale et les grandes puissances en incitant l’opposition à accepter un accord ne doit pas nous conduire aux mêmes résultats depuis plus de 37 ans à savoir obliger le peuple d’une manière ou d’une autre à garder le même régime au pouvoir, même si ce dernier désire un changement.
D’ailleurs bientôt deux (2) semaines après la signature de l’accord parmi les questions immédiates exceptée celle concernant l’intégration des huit (8) députés de l’opposition à l’assemblée nationale toutes les autres questions restent en suspens.
Ø Aucun « rétablissement dans leurs droits des personnes suspendues, licenciées et celles ayant subi des préjudices » ;
Ø Les harcèlements continuent. En effet, Areita, membre du parti Model et enseignant exerçant la fonction de conseiller pédagogique dans une circonscription de Djibouti-ville vient d’être muté à Mouddo dans la Région d’Obock en pleine année scolaire ;
Ø Ceux qui étaient privés de leurs droits de circulation après que le pouvoir leur a confisqué leurs passeports, restent toujours des prisonniers dans leur propre pays. Parmi eux Farah Abdillahi Miguil, président de l’ODDH – Adan Mohamed Abdou, vice-président de l’ARD et un des 8 députés qui viennent d’intégrer l’Assemblée Nationale – Maitre Djama Amareh Meidal, avocat au barreau de Djibouti – Guirreh Meidal Guelleh, l’un des 3 leaders et cheiks de l’USN (Union pour le Salut National), libéré le 25 août 2014 après avoir purgé 18 mois de prison. Il est aussi un des membres fondateurs du MODEL, l’un des partis affilié à la coalition de l’opposition l’USN – Hassan Igueh Ofleh, un commerçant sans étiquète politique
De toute manière, chacun verra midi à sa porte mais dans tous les cas tout colmatage ou/et tout consens politique préfabriqué qui ne serviront pas les intérêts du peuple ne résisteront pas à l’épreuve du temps. Et d’ailleurs, le désir de liberté et de justice demeure puissant partout où l’état de droit fait défaut.
L’ODDH appelle au pouvoir le respect de l’accord cadre signé :
ü En rétablissant dans leurs droits et fonctions toutes les victimes de cette crise politique qui a duré plus de 22 mois,
ü En arrêtant les harcèlements qui peuvent conduire à des situations de tensions contre les membres et les sympathisants de l’opposition,
ü En mettant en place des reformes démocratiques pour poser les jalons d’un véritable Etat de droit.
L’ODDH recommande au pouvoir et à l’opposition :
ü Un dialogue sincère pour servir la cause de la nation et non les intérêts des uns et des autres,
ü Un processus transparent où les différentes étapes feront l’objet régulièrement des points de presse,
ü Une négociation où il n’y aurait ni vainqueurs ni vaincus si ce n’est que le peuple et la démocratie,
Agir pour la démocratie, la dignité et la justice.
Le Président de l’ODDH
Farah Abdillahi Miguil
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