Deux semaines après les affrontements meurtriers lors d’une cérémonie religieuse à Djibouti, près d’une quinzaine de personnes ont été condamnées lundi. Les violences ont fait 9 morts et 70 blessés, la plupart des policiers, selon le procureur de la République. La Fédération internationale des ligues des droits de l’homme parle elle de 27 personnes tuées et de 150 blessées. La FIDH estime que les circonstances de ce drame ne sont toujours pas claires et demande une commission d’enquête internationale.
Les circonstances des affrontements entre la communauté Yonis Moussa et les forces de l’ordre à Balbala demeurent contestées. Pour Florent Geel de la FIDH, il s’agit d’un « massacre ». « Il faut qu’une commission d’enquête indépendante et probablement internationale puisse établir les circonstances et surtout les responsabilités, exige-t-il. Qui a donné l’ordre de tirer sur des fidèles pacifiques ? Les autorités djiboutiennes sont muettes, mais elles ne sont pas inactives puisqu’elles procèdent à des arrestations, à des inculpations judiciaires à l’égard d’opposants ou de défenseurs des droits humains. »
« Toute la lumière a déjà été faite sur les événements » de Balbala, rétorque le procureur de la République qui affirme que les manifestants portaient des machettes et des armes à feu.
Quatorze fidèles ont été condamnés lundi à des peines de deux à six mois de prison pour avoir donné « l’assaut contre des policiers et mis le feu à des édifices ».
Arrestations d’opposants
Depuis ces événements plusieurs opposants ont aussi été arrêtés. Le secrétaire général de l’Union pour le salut national (USN), principale coalition d’opposition, et un ancien ministre, proche du parti, sont toujours détenus, accusés d’avoir provoqué un attroupement armé.
Incarcéré lui aussi, le militant des droits de l’homme Omar Ali Ewado comparaîtra à nouveau dimanche. On lui reproche d’avoir divulgué de fausses informations sur les victimes.
Source : RFI