Réalité numéro 75 du mercredi 17 décembre 2003 |
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Sommaire
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Directeur de Publication :
ALI MAHAMADE HOUMED Codirecteur : MAHDI IBRAHIM A. GOD Dépôt légal n° : 75 Tirage : 500 exemplaires Tél : 25.09.19 BP : 1488. Djibouti Site : www.ard-djibouti.org Email : realite_djibouti@yahoo.fr
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Éditorial
SADDAM PRISONNIER :
AU SUIVANT DE CES DICTATEURS !
Fait comme un rat ! Le spectacle d’un ancien Chef d’État qui tombe est vraiment pitoyable : Saddam Houssein, ci-devant maître absolu de l’Irak laïc ressemblait à un Zarathoustra hirsute et étonné de se retrouver parmi les vivants. Au moins il n’est pas rancunier : il se reposait sur un matelas de dollars. Peut-être n’a-t-il pas accordé l’importance qu’il fallait à la mise en garde qu’adressait Omar Khayyam à tous les tyrans prétentieux : » De temps à autre, un homme sort de l’ombre, étale sa puissance et proclame : c’est Moi! Sa gloire ne dure que le temps d’un rêve fêlé. Déjà, la Mort le rattrape et proclame : c’est Moi ! «
Toutefois, nuançons : tous les anciens leaders brutalement destitués de leur charge sûpreme n’en perdent pas leur dignité pour autant.
11 septembre 1973 : le Président démocratiquement élu du Chili, Salvador Allende meurt, arme à la main, refusant de se rendre aux putchistes de Pinochet.
12 septembre 1974 : le Négus Haïlé Sellassié, plutôt que de se réfugier dans une chancellerie, se constitue prisonnier de la junte qui allait devenier DERG. Le point commun entre ces deux destins tragiques : l’un et l’autre se revendiquaient d’une légitimité supérieure ; populaire pour le premier et salomonienne pour le second. C’est cette certitude d’avoir été à sa place, de n’avoir rien usurpé, qui explique que, contrairement au dictateur Saddam Houssein, ils soient restés exemplaires dans des moments aussi tragiques, en tout cas pour leur propre personne.
Aujourd’hui, nul ne peut encore sérieusement prétendre que l’Irak a été envahi parce qu’il détenait des armes de destruction massive très prochainement opérationnelles. Tout comme l’on conviendra aisément que le prisonnier le plus célèbre des Américains constitue, par le seul fait d’exister, une arme de destruction massive. Mais, savoir que, sauf mauvaise Providence plus qu’improbable, le Peuple Irakien est définitivement débarrassé de son ancien bourreau, est extrêmement réconfortant. Uniquement pour cela, et même si ce n’était pas leur mission première, les soldats américains qui l’ont capturé au péril de leur vie méritent considération. Non seulement de la part des anciennes victimes du parti Baas, persécutées pour raisons religieuses, ethniques ou politiques. Mais aussi, et surtout, venant de tous les peuples qui, de par le monde, souffrent encore sous le joug de régimes illégitimes, se perpétuant uniquement grâce aux fraudes électorales et aux intimidations multiformes.
Et, à cette aune, l’actuel régime djiboutien, dont nous combattons et dénonçons les errances, n’est certainement pas le mieux placé sur l’échelle démocratique. Car, si l’on y réfléchit, sans même aller jusqu’à la violation d’un accord de paix, la seule mauvaise gouvernance constitue bel et bien une arme de destruction massive dont nos concitoyens ne sont pas les seules victimes. Non seulement parce ses multiples effets sont dévastateurs sur la qualité de vie et les conditions quotidiennes d’existence des Djiboutiens, au premier rang desquelles se place le chantage au travail, donc au droit de vivre, qu’exerce le régime contre toute velléité d’indépendance.
Mais aussi parce que l’institutionnalisation et la banalisation des fraudes (électorales ou autres) fonctionnent comme un terrorisme de la pensée qui détruit le ressort de la condition humaine : croire que l’on peut progresser, que l’on vit pour voir s’améliorer son cadre de vie, privé et collectif. Tel est le voeu que les peuples martyrisés du monde adressent à ceux qui ont envahi l’Irak au nom de la Démocratie : il y a encore beaucoup d’autres champs de batailles. D’autres dictateurs auxquels il faut dire : la vérité appartient au Peuple ! Laissez-le vivre !
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Brèves nationales
« Progrès » …
du zèle courtisan
L’organe de presse du RPP, connu pour ses écrits inimitables a-t-il sombré dans l’idolâtrie ? Dans son désir inassouvi d’égaler son ennemi intime « La Nation », le médiocre pamphlet en arrive même à commettre un sacrilège. Ainsi, dans son édition du 11 décembre, un article au titre provocateur « le sacre de la première dame à Tadjourah » donnera la nausée à tous ceux qui respectent les traditions nationales.
Les lignes suivantes, tirées de cet article méprisant et inconscient en disent long sur l’ambiance ; que l’on en juge : « Pour l’occasion, plusieurs milliers de délégations féminines venues de toutes les localités du district ont fait le déplacement pour rendre hommage à celle qui incarne le combat pour l’émancipation de la femme (…) Elle est avant tout une femme du peuple et c’est pour cette raison qu’elle jouit d’une popularité incontestable , une popularité due à sa générosité, sa disponibilité, son soutien aux plus faibles. (…) Plusieurs milliers de gens s’étaient rassemblés pour accueillir l’idole des femmes. (…) Les responsables coutumiers, religieux et tous les doyens de la région étaient venus en masse car la visite de la première dame est une reconnaissance hautement symbolique, significative à plus d’un titre et qui redonne aujourd’hui au sultanat la place de choix qu’il occupait auparavant dans la société nationale. (…) Émue par cet accueil triomphal, elle remercia plus tard les Tadjouriens et Tadjouriennes dans une allocution dont l’essentiel du contenu était dit en afar. (…) C’était en somme un événement grandiose et haut en couleurs. Un dîner fut offert par la famille du Sultan dans le siège sacré du sultanat. Des plats épicés de mille et une nuits furent servis à madame Kadra et sa suite selon les méthodes et rituels du sultanat lors des grands événements. Le nom de l’épouse du Président a été marqué dans la longue liste de prestige du livre d’or du sanctuaire sacré qui recevait ce jour-là et la première fois la visite de la femme d’un Chef d’État.» Cette narration délirante n’est pas sans rappeler les aventures de Tintin au Congo, et le tam-tam politique éhonté autour de cette prétendue visite d’amitié sonne comme un mépris inacceptable de la légendaire hospitalité de Tadjourah.
Tadjourah : après les grands discours,
les petits cadeaux électoraux ?
Cette semaine, on apprend dans la Ville-Blanche que, suite à « la visite d’amitié » de la Première Dame, quelques distributions ciblées de vêtements, couvertures et dattes auraient été effectuées au profit des femmes de la région. Ceux qui pensaient que la Présidente de l’UNFD était venue les mains vides en seront pour leurs frais. Nous ne pouvons que nous réjouir de la solidarité agissante de la Première Dame à l’égard des ces concitoyennes du Nord. Dans une deuxième étape, il faut espérer que des machines à coudre seront également distribuées et surtout du riz pour les populations rurales victimes de la sécheresse. Du riz indien si possible, et s’il en reste…
La bêtise se rumine,
mais elle n’est pas soluble
C’est bien connu : lorsque le régime cherche à blesser un individu ou une communauté, un courrier de lecteur arrive miraculeusement à ses organes de presse « La Nation » ou le « Progrès ». Ce fut le cas par exemple lorsque le régime, en froid avec les autorités de Hargueisa, pour des raisons qui ne tiennent absolument pas à la sauvegarde de notre intérêt de Djiboutiens, a estimé utile de s’en prendre à toute une composante de la communauté nationale. Ce fut, plus récemment le cas avec «Le Progrès» qui a tenté de réécrire l’Histoire en s’en prenant à M. Ismaël Guedi. C’est, encore une fois, le cas aujourd’hui : sous couvert de défendre des consommateurs de khat que nous aurions agressés, l’organe de presse du RPP se montre sous un jour peu glorieux pour la presse nationale. Et dévoile par la même occasion l’importance du khat dans la domination politique. Ainsi, sans que sa rédaction n’ait estimé utile de préciser sa position, un «courrier» prétend réhabiliter la consommation immodérée du khat.
Pour notre part, nous considérons que le khat est un fléau social pour beaucoup de raisons : le pays perd annuellement des millions de dollars qui partent vers l’Éthiopie, les ménages djiboutiens perdent en pouvoir d’achat et les consommateurs y perdent leur santé.
Entre fonctionnaires et conventionnés sans avancement accusant des arriérés de salaire, enseignants et scolaires sans moyens, malades sans soins, populations sinistrées des zones touchées par le conflit attendant une hypothétique Réhabilitation, syndicalistes abusivement licenciés, incorporés du FRUD-armé maintenus dans la catégorie anachronique de «mobilisés», anciens militaires, gendarmes et policiers auxquels le régime refuse l’indemnisation prévue par l’Accord de Paix du 12 mai 2001, cadres du FRUD-armé auxquels le régime refuse tout emploi, dirigeants du FRUD-armé faussement réintégrés dans la Fonction Publique et dont la Présidence a illégalement suspendu les salaires, nombreux sont tous ceux qui peuvent légitimement estimer que le régime finance ses innombrables bakchichs de khat avec de l’argent qui leur est volé !
Quant au reste, il est inutile d’y répondre, car il y a eu beaucoup plus grave que ces bassesses. Ainsi, dans son numéro 92 en date du 11 septembre 2003, l’organe de presse du RPP, commentant notre position relative aux clandestins écrivait : «En effet, à la lecture, l’on remarque le constat criant des maux comme le sectarisme dont souffre Dini, s’avère héréditaire au diagnostic.»
Rappelons juste, pour la petite histoire à méditer dans les mabraz du régime, que M. Dini tenta par deux fois d’interdire l’importation du khat lorsqu’il était au pouvoir les premiers mois après l’Indépendance ! C’est cela un vrai Homme d’Etat : celui qui protège ses concitoyens contre leurs propres faiblesses, qui cherche à les libérer pleinement de toute forme de dépendance. Un vrai Homme d’État, ce n’est pas un dirigeant accidentel qui laisse ses concitoyens végéter dans leurs défauts, ruminant vengeance et jalousie, surtout en broutant !
Ali-Sabieh :
La décentralisation centralisée ?
Les conseils régionaux cooptés n’ont jamais brillé par leur efficacité. Dans tous les districts de l’Intérieur, les administrés n’accordent aucun crédit à ces structures budgétivores et opaques. Les Assajogs n’en finissent pas de fustiger la version locale d’une décentralisation centralisée, en vigueur dans leur district. Ils rappellent à cet effet que leur conseil régional, composé de quatorze membres, ne s’est jamais réuni depuis plus d’un an.
En outre, le Commissaire de la République, qui préside cette instance, aurait marginalisé ses treize autres collègues, allant jusqu’à confisquer le véhicule affecté au vice-président de ce conseil régional. C’est dans ce climat délétère que se poursuit le développement décentralisé, cher au Chef de l’État qui est de par la loi, le premier responsable de ces conseils régionaux. Conséquence de ce « progrès » version RPP: la ville d’Ali-Sabieh reste plongée dans l’obscurité, l’éclairage public semble avoir été oublié et le siège du conseil régional cliniquement mort reste toujours privé d’électricité.
Dernières victimes en date des fausses promesses gouvernementales, les Jeunes de l’association CECAM auraient bruyamment manifesté leur mécontentement devant les bureaux du chef du district. Motif de la grogne: ils n’auraient pas été récompensés pour les travaux d’entretien qu’ils ont effectués au centre médical d’Ali-Sabieh. En attendant la visite présidentielle, les sujets de mécontentement semblent s’accumuler en pays assajog. Le pompier volant aura-t-il assez d’eau (minérale ?) pour éteindre toutes ces étincelles avant qu’elles ne se transforment en foyers d’incendie ?
Armée de développement :
Ce n’est pas l’AND !
Ne saisissant apparemment pas toutes les implications de ses écrits, le journal gouvernemental « La Nation » nous apprend généreusement que les soldats américains et français ont procédé à la rénovation d’infrastructures scolaires. Les premiers ont ainsi retapé des salles de l’école primaire d’Obock pour environ neuf millions FD, tandis que c’est l’école de Wéa qui a bénéficié de la généreuse initiative des autres. Neuf millions, c’est pratiquement le prix des véhicules 4×4 dont le régime achète chaque année des dizaines au profit de ses protégés ! Si l’on ne peut que remercier les forces américaines et françaises pour leurs gestes de sympathie, une question demeure : que fait pendant ce temps l’Armée Nationale Djiboutienne ?
Après avoir courageusement sauvé de l’asphyxie la mangrove de Godoria, l’on l’apprend qu’elle serait actuellement très occupée à terroriser les populations du Nord. C’est peut-être cela, la « gestion de vraie problématique »selon ce régime illégitime.
Animaux errants :
Le laxisme continue…
La divagation des animaux domestiques dans la Capitale est la conséquence du laxisme inhérent à la mauvaise gouvernance. Pour l’instant, les autorités se contentent de combattre ce phénomène par de simples communiqués menaçants et sans lendemain. Pourtant, des textes existent qui répriment l’errance dangereuse des animaux domestiques en ville. Celle-ci est source de multiples inconvénients pour l’hygiène publique et la sécurité routière. Il ne se passe pas un jour sans que ces quadrupèdes visibles sur certaines grandes artères ne soient à l’origine d’un accident de la circulation. Leur zone de prédilection reste cependant le secteur de la gare où l’omniprésence des chèvres et des moutons constitue un véritable cauchemar pour les automobilistes empruntant cette voie. Dans les autres quartiers, ce sont les décharges sauvages et leurs tas d’ordures qui attirent les animaux. Le temps est venu de prendre des mesures énergiques pour rendre à notre Capitale son visage d’antan. La mauvaise gouvernance insouciante négligeant l’insalubrité ambiante l’entendra-t-elle de cette oreille ?
Awr-Awsa :
Visite d’une délégation onusienne
A plusieurs reprises, notre journal s’était fait l’écho de multiples difficultés quotidiennes auxquelles font face les milliers de réfugiés et clandestins parqués dans ce camp du district d’Ali-Sabieh. Ne supportant plus les conditions de vie sur place, des centaines de clandestins se seraient enfuies ces dernières semaines en direction de la Capitale. Cependant, l’on observe depuis quelques jours une vigilance accrue des forces de l’ordre déployées dans le camp. Les allées et venues y sont strictement réglementées et le camp parait difficile d’accès.
La raison de cette effervescence semble liée à la visite d’une délégation de la commission des Droits de l’Homme de l’ONU. Les deux délégués de cette mission ont intégré dans leur programme de travail à Djibouti la visite de ce camp insolite. Les autorités auraient fait des efforts ces derniers jours pour que cette intrusion des délégués onusiens leur soit présentée sous le meilleur angle possible.
Il faut espérer qu’à l’issue de cette visite, une solution humaine sera trouvée aux problèmes des clandestins et réfugiés entassés dans des conditions difficiles à Awr-Awsa.
Obock :
Visite présidentielle reportée ?
De bonnes sources indiquent que la visite présidentielle initialement prévue dans le courant de ce mois serait finalement reportée à des jours meilleurs. Le Chef de l’État attendrait peut-être la confection d’une nouvelle première pierre, pour lancer les travaux de reconstruction des habitations détruites d’Obock. Pour l’heure, ses forces de sécurité continuent à terroriser les populations civiles du Nord-Ouest de ce district.
Les campements situés dans le triangle Dalha-Daddato-Alaylou seraient régulièrement l’objet de fréquentes descentes des militaires basés à Alayli-Dadda et ceux du groupement de Tadjourah (GIAT). A en croire les ruraux de ces contrées désolées, la paix civile serait gravement menacée par les multiples incursions musclées des militaires nerveux et menaçants. Le régime chercherait-il à enterrer la paix définitive ? S’il est le seul à savoir ce qu’il espère y gagner, il y perdra beaucoup !
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Suite à la publication dans « La Nation » d’un communiqué vantant les réalisations du régime en matière de droits de l’Homme, qui engageait son nom sans qu’il ait été préalablement consulté, le Président de la Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) a publié la note suivante.
DIFFUSION D’INFORMATION
DU 12 DECEMBRE 2003
L’idéal pour un Défenseur des Droits de l’Homme
est celui de tendre vers la rigueur et l’honnêteté intellectuelle.
Cette Diffusion porte sur un complément d’information présenté par un ancien parlementaire à la suite d’un article du Comité des Droits de l’Homme paru dans le journal « La Nation » du 11 décembre 2003 intitulé: « Zoom sur la situation des Droits de l’Homme à Djibouti »
I – Compléments d’Information afin d’éviter des malentendus et pallier aux possibles risques de mauvaise compréhension sur le Comité AD HOC des Droits de l’Homme, avec le corollaire, des conséquences néfastes sur la crédibilité des membres du Comité AD HOC des Droits de l’Homme en République de Djibouti.
Ce complément d’information a pour objectif essentiel, celui entre autre, d’éclairer et d’affirmer notre volonté commune dans le seul souci de la réussite de notre juste combat dans le cadre et l’esprit de la protection et de la promotion des Droits humains.
Que DIEU TOUT- PUISSANT guide nos pas.
La première lecture du zoom sur les Droits de l’Homme donne l’impression, à travers certains de ses passages, que les termes thuriféraires et ostentatoires émanent de la « plume extravagante » des journalistes spécialistes de la désinformation, qui fait parfois la une du journal « La Nation ».
Tout d’abord quel est le message à retenir après la lecture de cet article du Comité des Droits de l’Homme ?
Le premier message, qui est le plus important, décrit d’une manière précise certaines grandes lignes des objectifs des Droits humains sous l’angle d’un rappel de l’Histoire. Le second dresse rapidement les activités du Comité AD HOC des Droits de l’Homme « créé en 2002 en vue de faire un état des lieux sur la situation des Droits de l’Homme à Djibouti ».
Dans les deux premières colonnes, les messages sont très clairs, et ils s’incrustent parfaitement dans les objectifs prioritaires des Défenseurs des Droits de l’Homme à savoir la Formation par l’Information permanente.
Dans la dernière colonne, les messages ressemblent plutôt à de la propagande gouvernementale, ce qui n’est pas du tout le rôle ni le combat des Défenseurs des Droits de l’Homme.
Ci-après les points qui sont négatifs car ils insinuent que dans l’ensemble tout va très bien, « les droits économiques et sociaux ont un avenir prometteur », mais qu’en est-il aujourd’hui ?
Où passent les recettes du Port « en gérance strictement privée » sans aucun Texte législatif autorisant cette forme de privatisation déguisée, sans véritablement de Conseil d’Administration connu à travers le Journal Officiel, sans aucun contrôle des finances de l’État, sans aucun contrôle de la Chambre des Comptes ?
A quand les Décisions judiciaires de la Chambre des Comptes dont les travaux sont secrets ?
A quand la fin des Abus du Pouvoir couverts par l’impunité ?
A quand la fin de l’opacité sur les détournements des Biens Publics et des Deniers Publics ?
D’autres questions aussi importantes peuvent être posées, mais pour éviter toutes formes d’écart de langage entre Défenseurs des Droits de l’Homme, il est préférable de laisser aux lecteurs le choix
d’apprécier ou non les phrases qui sont mises en gras dans l’extrait suivant.
Il) – Extrait de l’article publié dans « La Nation ) 2003 du 11 décembre 2003 page 2 (troisième colonne).
( Zoom sur la situation des Droits de l’Homme à Djibouti… »
« ( . . .) De part leur attachement aux valeurs universelles des droits de l’Homme au premier rang desquels se trouve la paix les djiboutiens ont instauré une paix définitive dans la concorde nationale créant ainsi un climat favorable au développement humain.
Depuis quelques années, notre pays avance sur le chemin sinueux de la liberté, de la démocratie et de l’Etat de Droit.
Le multipartisme intégral est en vigueur; La liberté d’expression gagne du terrain au jour le jour; Les femmes prennent constamment des bastilles. Après l’égalité voire le dépassement des hommes à l’école, l’intégration à des postes de responsabilité aux fonctions publiques avec un salaire égal pour un travail égal, les voilà en marche de façon irrésistible en direction des sphères décisionnelles. C’est une loi d’initiative gouvernementale qui a imposé un quota minimal de 10% de femmes en position éligible sur la liste électorale des législatives 2003.
Cette discrimination positive a ouvert la voie au parlement. Et depuis 1999, le siège du Gouvernement n’est plus un tabou pour elles.
Notre pays n’est pas en reste sur la voie des activités économiques. Avec la modernisation du Port actuel et l’extension vers Doraleh (futur port pétrolier et port d’éclatement), l’idée de voir Djibouti devenir un grand marché de l’est Africain où transitent les biens de consommations de toutes sortes fait son chemin et se met en perspective.
L’élargissement de la Zone Franche, la création des petites industries au Sud, l’investigation systématique de l’eau, la diversification des sources de l’énergie… Le tout dans un contexte de paix et de sécurité retrouvés au sein d’un peuple réconcilié présage d’un avenir prometteur en matière de droits économiques et sociaux.
De façon générale, le projet global axé sur la bonne gouvernance et la lutte contre la pauvreté résume avec brio la détermination avec laquelle la République de Djibouti entend faire face aux impératifs de développement tout en restant attentive à ce qu’il y a de plus cher à la nation: l’être humain.
III – Liste des membres du Comité Ad Hoc
Docteur Abatte Ebo Adou ; Médecin
Souleiman Miyir Ali ; Parlementaire
Niazi Abdoulkarim ; Biologiste
Mme Zeinab Kamil Ali ; Juriste
Me Aref Mohamed Aref ; Avocat
Me Hasna Barkat Daoud ; Avocat
Jean Paul Noël Abdi ; Ancien Parlementaire
Mlle Hodane Idriss Abdillahi ; Juge
Khaled Abdallah Ali Haidar ; Journaliste
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COMMENTAIRE
La situation réelle des Droits de l’Homme à Djibouti est connue de tous. Et ce n’est pas l’arsenal des textes le garantissant qui changera la donne. Les structures coquilles vides mises en place par le régime ne sont que de la poudre aux yeux. Tant que la Justice ne sera pas indépendante il est illusoire de disserter sur la consolidation de l’état de droit.
Vous avez donc parfaitement raison de dénoncer la mauvaise foi du régime qui, en vous présentant comme Ancien parlementaire cherche à minimiser vos activités de défenseur des Droits de l’Homme. Preuve de son mépris pour cette noble mission humanitaire qu’est la défense des Droits humains.
Par respect de votre travail, il est normal que vous vous soyez démarqué des appréciations dithyrambiques sur la situation des droits de l’Homme dans notre pays, faite au nom de tous les membres du comité ad hoc.
La rigueur et l’honnêteté intellectuelles auxquelles vous tenez tranchent avec l’esprit courtisan en vogue dans certains milieux qui attendent tout du régime et non d’une Loi égale pour tous. LA RÉDACTION
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Petit zoom sur les Droits de l’Homme
A l’occasion de la venue d’une délégation du Haut-commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme du 15 au 18 décembre, la tactique de la «shitara» chère au régime profitant de son monopole sur les médias publics cherche à donner une image du respect des Droits de l’Homme qui ne correspond pas à la réalité. Pour ce faire, « La Nation » a publié dans son numéro de jeudi dernier un texte intitulé « Zoom sur la situation des Droits de l’Homme à Djibouti » rédigé par un soit disant Comité ad hoc de réflexion sur les Droits de l’Homme. Zoomons ce zoom.
Selon nos informations, ce Comité ad hoc, jusque-là méconnue du grand public, a plus d’un an d’existence pour avoir été crée le 7 juillet 2002 par l’arrêté n° 2002-0182/PR/MJ. C’était à l’occasion de la venue d’une Délégation Africaine des Droits de l’Homme. Depuis sa naissance, il n’aurait siégé que deux fois. De plus, vu son appellation il n’a rien d’Ad hoc, l’arrêté le créant ne précise ni les circonstances de sa création, ni sa durée de vie.
La vérité est qu’un « projet d’appui à la consolidation de l’État de Droit à Djibouti par la promotion des Droits de l’Homme » rédigé sous la responsabilité du Ministre de la Justice a vu le jour exactement 9 décembre 2003, soit 6 (six) jours seulement avant la visite officielle d’une Délégation du Haut Commissariat des Nations Unis aux Droits de l’Homme. Seule raison qui justifie essentiellement la convocation de ce comité piloté par le seul Ministre de la Justice, par un courrier adressé 6 (six) avant la sortie de ce rapport, unilatéralement confectionné par le premier responsable de ce département ministériel, chargé des Droits de l’Homme.
Ce document « de base » ( 4 pages seulement), fidèle aux méthodes du régime cherchant à occulter la réalité dans tous les domaines, stipule «la noble matière que sont les Droits de l ‘Homme ont :seulement occupé place qui lui était dévolue depuis le 12 mai 1999 ) plus loin « cette situation était confortée par l’absence de tout organisme de défense et de promotion des droits de l’Homme… le multipartisme intégral, la participation des femme:,’ à la prise de décision. augure l’avènement d’une démocratie nouvelle où la question des droits de l ‘Homme constituera indéniablement le thème central du ralliement et de la mobilisation de la nation djiboutienne »
Chacun sait que la la défense et la promotion des Droits de l’Homme à Djibouti nécessitait que le Comité des Droits de l’Homme recense les atteintes et l’évolution classifiée par nature tant chronologiquement que quantitativement depuis 26 ans. En effet, sous l’ancien comme sous le nouveau Chef de l’État, les droits de l’Homme ont de tout temps été bafoués, sur le plan individuel et collectif.
Nul n’ignore les atteintes, pressions et répressions de toutes sortes dont sont victimes la population civile et les hommes politiques de l’opposition, sans parler des exécutions extrajudiciaires dont les responsables continuent de bénéficier d’une intolérable l’impunité. Cette analyse préliminaire du rapport est choquante et honteuse de la part d’un dit Comité des Droits de l’Homme qui renie d’ores et déjà les souffrances des victimes de la répression du régime.
Concernant l’absence de tout organisme de défense et de promotion des droits de l’Homme, il est regrettable de constater l’inactivité de l’ ADDHL (Association pour la Défense des Droits de l’Homme et des Libertés), pionnière en ce domaine. Quant à l’actuel LDDH (Ligue Djiboutiennes des Droits Humains), organisation dynamique, légalement constituée depuis mai 1999 et reconnue internationalement, elle reste marginalisée par le régime. Son Président vient de s’envoler pour le Burkina-Faso, pour la défense de ses concitoyens au Troisième Congrès de l’Union Internationale des Droits de l’Homme – UIDH. La politique de l’autruche ne peut tromper personne. Encore Heureux!
Pour le reste, le plus illégalement du monde, ce rapport affirme qu’ « A l’actif du comité, on peut d’ores et déjà citer la ratification et l’envoi des instruments de ratification par le gouvernement de la République des pactes et conventions internationales constituant l’ossature principale de la réglementation juridique.». Le Comité, qui compte au moins six spécialistes du Droit parmi ses membres, se donne le droit et la prétention de ratifier des pactes et autres conventions internationales à l’insu d’une Assemblée Nationale, même mal élue.
Montesquieu avait écrit dans « l’Esprit des Lois » : « le pouvoir Judiciaire doit se distinguer par rapport aux pouvoirs Exécutif et Législatif » Par conséquent, si le Droit doit régner il est par essence indispensable que la Justice soit INDEPENDANTE. Or cette commission de dix personnes destinée seulement à « occuper » les visiteurs des Nations Unis n’est pas du tout indépendante. Elle est présidée par le Ministre de la Justice lui-même.
Notre objectif n’est pas de faire l’inventaire des atteintes, encore moins la nature de ces agressions, mais seulement de dire qu’il faut nécessairement de la morale dans l’homme, surtout le politique. Ce qui manque malheureusement à ce système en place, comme en témoigne toutes ses manoeuvres orchestrées au nom d’un Comité des Droits de l’Homme dont les travaux sont présidés, en vertu de l’arrêté qui l’institue, par le Ministre de la Justice en personne.
Ces gesticulations sont tout simplement destinées à tromper l’opinion internationale dans le seul but de bénéficier d’un financement extérieur des prochains États Généraux (encore ? ) sur les Droits de l’Homme prévus pour janvier 2004. Il est vrai que les caisses de l’État ne peuvent supporter une telle charge, superflue, étant donné que les maigres ressources sont affectées à plus importants, comme le bakchich de khat ou le surarmement des forces de Sécurité.
En somme, il s’agira encore de brasser des slogans pour faire avancer l’état de Droit à Djibouti alors que tout un chacun sait que les conclusions des États Généraux sur la Justice n’ont rien amélioré concrètement pour le justiciable djiboutien.
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Syndicalisme : droit de réponse du ministère de l’Emploi et de la Solidarité Nationale
Suite à notre article de la semaine dernière relatant les tribulations de la délégation officielle à la Réunion syndicale d’Addis-abeba, le ministère de l’Emploi et de la Solidarité Nationale nous a fait parvenir le courrier suivant que nous reproduisons intégralement.
Djibouti, le 14 décembre 2003
A l’attention du Directeur de Publication de la » Réalité «
Monsieur,
Le Ministère de l’Emploi et de la Solidarité Nationale (MESN) tient à réfuter les accusations fallacieuses et le procès d’intention que vous lui faites, ainsi qu’à la personne de Monsieur Mohamed BARKAT ABDILLAHI, Ministre, dans l’article intitulé » Syndicalisme : Les clones démasqués à Addis-Abéba« , paru dans votre bulletin d’information » Réalité » numéro 74.
En effet, suite à la participation d’une délégation nationale tripartite, à la Réunion Régionale Africaine qui s’est tenue dans la Capitale éthiopienne, du 02 au 05 décembre 2003, vous soutenez les idées tendancieuses suivantes : » non respect de la consultation des partenaires syndicaux, afin que ces derniers puissent désigner leurs représentants pour participer à la dite réunion, par le Ministère de l’Emploi et de la Solidarité Nationale », « rétablissement des droits aux prétendants représentants-détenteurs de la légalité et de la légitimité des travailleurs djiboutiens » et » blâme du Gouvernement djiboutien par la Commission de vérification des pouvoirs« .
le MESN récuse les propos mensongers, que vous alléguez, puisque la consultation des partenaires syndicaux a été entreprise le 13 novembre 2003 par voie de courrier officiel (pièces jointes en annexe), conformément aux dispositions du paragraphe 4 de l’article 1 du règlement pour les réunions régionales.
De même, le MESN dénonce la contrevérité qu’est l’affirmation » les délégués syndicaux des quatre coins du monde ont restauré dans leurs droits les véritables représentants légitimes des Travailleurs Djiboutiens « , puisque la délégation syndicale « bis » de l’Union Djiboutienne des Travailleurs (UDT), menée par son « soi-disant » SecrétaireGénéral, Monsieur Mohamed ADEN ABDOU, a effectivement participé à la réunion susmentionnée, mais avec le statut d’observateur, tout comme un certain nombre de personnes ou d’institutions portant un intérêt particulier à l’objet de la Conférence.
Enfin, le MESN est navré de l’usurpation des termes exacts de la conclusion du Rapport de la Commission de verification des pouvoirs, dont vous vous rendez coupable. Ainsi, en insérant les termes » par le gouvernement de Djibouti « , n’êtes-vous par pris en flagrant délit de manipulation syntaxique, afin de modifier la sémantique de la conclusion officielle dudit rapport ? Doù la présentation, à vos lecteurs, d’une conclusion falsifiée et pernicieuse du Rapport de vérification des pouvoirs qui, par ailleurs, ne porte nullement atteinte à l’honneur et l’intégrité du Gouvernement de Djibouti, du Ministère de l’Emploi et de la Solidarité Nationale et de Monsieur Mohamed BARKAT ABDILLAHI.
A l’inverse, il n’est pas inopportun de souligner que Monsieur Mohamed ADEN ABDOU, membre du Bureau Exécutif de votre organisation politique, à savoir l’Alliance Républicaine pour le Développement (ARD), ne peut prétendre à aucune légitimité quant à la représentation des Travailleurs djiboutiens. Ne sommes-nous pas en présence d’un conflit d’intérêt ? A moins que, Monsieur Mohamed ADEN ABDOU et/ou l’ARD adhériez à l’idéologie communiste (libre à vous !) et plus précisément à sa pire forme d’expression : le Stalinisme.
Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de mes salutations les plus distinguées.
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COMMENTAIRE
Même un adversaire a droit au respect : le responsable syndical dont vous parlez s’appelle Adan Mohamed Abdou et non pas Mohamed Aden Abdou. Pour le reste, il nous semble inutile de chercher à argumenter : le régime djiboutien a maintes fois été condamné par toutes les instances syndicales internationales pour sa répression constante de la liberté syndicale.
Statut d’observateur : oui, mais seulement le temps que la commission de vérification décide de qui devra représenter les travailleurs djiboutiens. Une fois qu’elle a statué, les clones transportés par la délégation gouvernementale de Djibouti ont été remis à leur petite place et M. Adan officiellement admis en qualité de représentant légal des travailleurs djiboutiens.
Quant au « conflit d’intérêt » que vous croyez déceler dans le fait qu’un responsable syndical occupe également de hautes fonctions au sein d’un parti politique, c’est vraiment l’hommage du vice à la vertu. D’une part parce que M. Adan Mohamed est avant tout connu pour son courage syndical : c’est sur cette seule base que les délégués de la base lui renouvellent leur confiance. Votre ministère n’est pas sans savoir que, pour avoir défendu les intérêts des travailleurs, Adan Mohamed a été, avec d’autres responsables, abusivement licencié : c’était bien avant votre actuel Ministre. Comme vous n’êtes certainement pas sans savoir qu’en violation des engagements officiels, le régime djiboutien refuse encore de réintégrer et d’indemniser ces syndicalistes licenciés, qui survivent dans des conditions difficiles grâce: ne parlez pas trop de « Solidarité » quand, par son intolérance stalinienne, le régime compromet gravement la Santé et l’Éducation des enfants de ces syndicalistes privés de tout revenu.
D’autre part, cette double casquette politique et syndicale est nettement moins anormale que la comédie jouée par un régime qui n’hésite pas à nommer en qualité de Médiateur de la République un membre du Bureau politique du RPP, député de surcroît. Le véritable conflit d’intérêt est là, sans parler, accessoirement du fait qu’une telle imposture constitue une violation flagrante du Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale.
Mais vu à quoi il et elle servent … LA RÉDACTION
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Courrier des lecteurs
SHARON OU PHARAON ?
Je suis un lecteur assidu de votre journal. J’adhère à la plupart de ses analyses et prises de position. Je voudrais dire ici ma compassion à l’endroit de mes concitoyens. Sont-ils inconscients ? Ce n’est pas exclu !
Neutralisés par l’usage politique que fait le régime du khat, comme vous l’avez souligné dans un article de votre précédent numéro ? C’est plus que plausible! Je suis envahi par un sentiment de honte en les regardant vivoter, toutes ethnies confondues, et s’accommoder de l’Injustice sous toutes ses formes, qu’ils subissent quotidiennement sans broncher ou presque.
Ce n’est pas moi qui vais les inciter à être plus vindicatifs sous peine d’être taxé de » pousse-au-crime « . Je constate simplement que la parenthèse de la guerre civile ne semble avoir aidés ni les irresponsables qui nous gouvernent ni les résignés sans repères que les Djiboutiens donnent l’impression d’être, à une prise de conscience salutaire. Ni d’ailleurs tout ce qui se passe autour d’eux et à travers le monde. Mais sachons patience garder !
Car je crois fermement aux leçons de l’Histoire Naturelle et parmi elles celle qui veut qu’un noyau stable, fût-il minoritaire, composé de résistants déterminés et lucides finit toujours tôt ou tard et d’une manière ou d’une autre, par imposer la Justice ici-bas ! C’est pourquoi je vous exhorte à la persévérance en toutes occasions car elle seule finit par payer ! Fatalement.
Mais ce n’est pas le propos de mon courrier. Je souhaite dans vos colonnes réagir par rapport à ce que j’ai lu dans Jeune-Afrique l’Intelligent n°2239 en du 7 au 13 décembre 2003, qui rapporte en sa page 22, dans la rubrique » Ils ont dit « , les propos qu’aurait tenus le Premier ministre Israélien Mr Ariel Sharon. Si je me permets de réagir, c’est que je n’ai encore à ce jour appris aucun démenti de l’intéressé. Je le cite intégralement : » Une présence musulmane toujours plus forte en Europe mettrait certainement en danger la vie des Juifs.«
D’abord ces propos sont dangereux car ils cherchent à semer le germe d’une discorde entre « Européens » qui n’est pas une entité religieuse et « musulmans » qui en est une.
Il n’y ait pas question d’Arabes suspectés d’être pro-palestiniens, de terroristes ou d’immigrants miséreux, bruyants ou nauséabonds. Sont nommément désignés les musulmans. En clair, officiellement et explicitement, le critère retenu d’identification de l’ennemi potentiel pour l’Occident, et partant pour Israel qui s’y identifie, est religieux.
D’autre part j’estime qu’ils sont diffamatoires en ce qu’ils portent atteinte à l’Honneur et la dignité du musulman pacifique que je suis. Par ailleurs cela s’appelle une « fitna », une discorde qui invite l’Europe et les Européens à considérer l’Islam comme une menace et à se méfier des musulmans et tout ce qui les lie au monde islamique. Et demain ? Sans doute leur conseillera-t-il, en guise de solution finale, d’ériger une muraille les séparant et les protégeant contre chaque musulman qui serait une bombe ambulante !
J’exagère ? A peine ! Sans polémiquer, j’imagine d’ici, le tollé qu’aurait soulevé ces propos s’ils avaient été tenus par un cheick Yacin, un prédicateur ou tout autre musulman disant à son monde ou au reste du monde qu’il faille se méfier des Juifs qui ont inventé l’usure, la bombe atomique, le communisme, le sionisme… « .
Une fatwa américaine (ou autre) aurait, illico presto été lancée contre son auteur « wanted dead or alive », pour antisémitisme. Je considère que ma réaction est d’autant plus légitime et saine que contrairement à l’Histoire de l’Occident ou d’autres confessions, l’Histoire de l’Islam n’est émaillée d’aucun pogrom antisémite ou autre. C’est donc la conscience tranquille que je m’élève contre ces propos mal intentionnés.
Mais ce qui me révolte le plus ce n’est pas que ces propos offensants soient passés inaperçus dans ce contexte de guerre contre le terrorisme dans un Occident qui n’entend que ce qu’il veut, mais c’est l’absence de réaction de la part des intéressés : n’étant pas plus musulman que d’autres, je ne porterai pas plainte aux nom des musulmans à quelque tribunal que ce soit.
Je me contenterai de vous demander de bien vouloir insérer dans vos colonnes cette réaction d’un musulman ordinaire qui s’estime offensé ! Non sans rappeler que lors de son dernier voyage en Angleterre, le président des Etats-Unis ne s’est pas privé de se faire le procureur de l’antisémitisme consécutivement à la publication d’un sondage selon lequel les Européens considéraient Israël et les États-unis comme une menace pour la paix mondiale.
P.S : qui défendra l’Islam contre l’arrogance non pas des juifs mais du Sionisme et ce sentiment illusoire d’invulnérabilité que lui procure le soutien inconditionnel des États-unis ?
M.E.O.
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