Questions posées par le député USN Adan Mohamed Abdou lors du débat à l’assemblée nationale lundi 16/03/2015

Je voudrais pour ma part poser 6 questions en réaction au discours de politique générale du premier ministre le 1er mars dernier ici.

1. La décentralisation :

Initiée il y a presque 15 ans bientôt, est toujours en panne. Elle avait été, en fait, négociée entre 2000 et 2001 au sein d’une commission bipartite que je co-présidais lors de négociations gouvernement FRUD-armé conclus le 12 mai 2001.
A ce sujet monsieur le premier ministre vous avez déclaré, je vous cite : « les institutions décentralisées seront renforcées dans toutes les régions de l’intérieur. Les financement sont acquis pour équiper les chefs lieux de toutes les régions et les travaux commenceront prochainement ».
C’est un constat et un aveu qu’il m’est agréable d’entendre ici de votre part car si quinze ans plus tard, elles ont besoin d’être renforcées c’est précisément parce qu’elle a été vidée de sa force et de sa substance par cette assemblée.
Les financements sont acquis nous dites-vous pour équiper les chefs lieux de toutes les régions .Fort bien.si « ces travaux commenceront prochainement » c’est que aucune action n’a été entreprise par le gouvernement et les institutions décentralisées durant ces 15 années.
Voulez-vous par conséquent nous préciser quelles solutions concrètes sont prévues pour y pallier sachant que les problèmes de la décentralisation ne sont pas uniquement d’ordre financier ou matériel mais également institutionnel comme vous venez de le réconnaitre ?

1- Accès au médias publics

L’accès de l’opposition aux médias publics maintes fois annoncé, tarde à se concrétiser. En effet la décentralisation voire la démocratisation de cet outil public prévue par notre constitution comme par tous les accords passés et actuels subissent des entraves intolérables et des blocages incessants. A y voir de près non seulement les membres de l’opposition mais aussi les membres de la majorité de cette assemblée comme d’ailleurs certains membres du gouvernement sont concernés et se plaignent des censures inquiétantes. Alors ma question est : d’où viennent ces blocages et pourquoi la complaisance face à ces entraves antidémocratiques antithèses d’un Etat de droit ?

2- Chômage

Les grands projets de développement initiés dans notre pays ne semblent pas pour autant générer des emplois suffisants pour faire baisser le taux de chômage qui avoisinerait toujours les 60% sinon beaucoup plus dans certaines régions. Pourquoi ?
Le gouvernement entend selon vous annoncer en outre, la création d’autres activités génératrices d’emplois. Pouvez-vous nous préciser en quoi consiste ces activités ? Bref, de quelles activités s’agit-il ?

3- Social

A quand la normalisation de la situation syndicale dans l’impasse depuis bientôt 20 ans dans notre pays ? Quand comptez-vous régulariser la situation professionnelle et salariales avec tous leurs droits pertinents des dirigeants syndicaux de l’UDT et de l’UGTD licenciés pour fait de grèves et engagement syndical depuis septembre 1995 et 1996 et dont vous aviez inscrit la régularisation dans le programme électoral de l’UMP aux législatives de 2008. Je vous rappelle également que ces syndicalistes demeurent toujours interdits de travail depuis. Je n’oublie pas aussi ceux du port licenciés en 2005 et qui aussi attendent d’être régularisés.

4- Région

Excellence, vous déclarez, je vous cite encore une fois, en parlant cette fois de l’égalité des genres mais surtout du développement régional :
« il n’est pas possible de laisser hors de ce combat la moitié de la population (s’agissant des femmes) comme il n est pas possible de laisser des régions hors de ce développement » fin de citation.
Or il est de notoriété publique que la région d’Obock dont vous et moi sommes originaires est le parent pauvre de notre république, une région oubliée de tout processus de développement depuis l’indépendance mais qui fort heureusement aujourd’hui vient d’avoir la promesse d’un développement touristique de la part d’un promoteur étranger. Mais à part cela que prévoit le gouvernement dans son programme de développement pour cette région sinistrée ?

5- Education

Monsieur le ministre de l’enseignement supérieur, je voudrais vous informer que dans aucun pays du monde il n’y a d’âge limite pour accéder à l’université. Cependant une exclusion systématique base sur l’âge existe et perdure contre vents et marées a Djibouti et des dizaines pour ne pas dire des centaines d’élèves alors admis au bac en font les frais chaque année. Pourquoi donc cette discrimination insensée ?
Par ailleurs la qualité de l’enseignement et de l’éducation s’étant tellement dégradée que les étudiants en licence ne savent même pas rédiger une demande d’emploi en français.
C’est d’autant plus dramatique que nos diplômés de l’université qui seront à leur tour enseignant vont propager leurs carences et leurs insuffisances qui iront en s’empirant pour les générations futures.
Quand comptez vous mettre un terme à ces défaillances de notre système éducatif ?

Adan Mohamed Abdou