Pour un hiver Djiboutien
Le conseil constitutionnel vient de proclamer les résultats officiels des Législatives du 22 février 2013. Ne l’accablons pas tout de suite ! Il a proclamé ces résultats à l’examen des documents fournis par le ministère de l’intérieur et conformément aux suggestions du chef de l’état dans son interview à la VOA…
Nous voudrions d’abord remercier ce brave peuple d’avoir toujours su, en toutes circonstances, garder patience malgré le parti unique, la guerre civile, la violation de l’Accord de paix, les fraudes, les injustices et la pauvreté qui le frappent aujourd’hui partout sans distinction…pour préserver son unité et sa dignité. Merci à cet énorme électorat spolié qui a raison de garder calme et patience malgré les provocations et la brutalité de la répression. Merci aussi à l’électorat de l’UMP qui ne constitue qu’une infime minorité sur l’ensemble du pays. Il existe et nous le respectons. Nous le respectons d’autant plus qu’il a eu la pudeur et l’intelligence de ne pas manifester la joie d’une victoire usurpée, ce qui aurait inutilement envenimé la situation. Merci aussi à tous nos compatriotes de la diaspora qui ont dès le début, compris et soutenu le bienfondé de notre démarche. Ce que nous cherchions à démontrer l’ayant déjà amplement été, Merci enfin et d’avance à tous ceux qui nous rejoindrons désormais dans l’ultime bataille qui reste à livrer et qui nous unira tous !
Les élections, son déroulement, son verdict et la crise post-électorale
Malgré une campagne mensongère, haineuse et déloyale menée par l’UMP et grâce au sens des responsabilités des dirigeants de l’USN, cette élection s’est déroulée dans le calme. De l’avis général des observateurs, il s’agissait de la plus importante élection, réunissant la plus grande coalition électorale contre le pouvoir en place depuis l’Indépendance ! L’attente (sans précédent) de trois semaines pour proclamer ces résultats est en soi un aveu et une preuve par elle-même suffisante de fraudes. Les résultats annoncés sont faux et constituent une injure à l’électorat des circonscriptions du nord et du sud-ouest et sont tout simplement faux pour Djibouti-ville et Ali-sabieh. Nous ne nous étalerons pas ici sur le caractère prémédité, sur la grande échelle des fraudes commises, leurs preuves… c’est l’affaire d’une compétente équipe de spécialistes. L’USN dispose d’un délai légal de dix jours pour introduire l’épais dossier de recours en annulation, lequel disposera d’un délai légal de deux mois pour instruire ce dossier. Attendons donc sereinement l’épilogue de la contestation légale des résultats proclamés ce 13 mars, sans troubler la quiétude de nos sages magistrats assermentés sur qui reposera désormais la lourde responsabilité soit de proclamer les vrais résultats et officialiser la transition parlementaire pacifique voulue par notre peuple ou de confirmer ces résultats imaginaires et ouvrir la plus grave crise politique qu’aura connu le pays depuis le conflit armé. ..
-Il n’y a pas de complot islamiste, mais des démocrates en prison. Depuis l’interdiction qui leur a été signifié de prêcher bien avant la tenue de ces élections, ce sont des membres ordinaires de la société civile, des démocrates érudits qui ont soutenu une coalition qui se fait aujourd’hui un devoir moral et laïc de les soutenir à son tour. La condamnation à deux ans de prison ferme et cinq ans de privation de droits civiques contre Abdourahman Souleiman Bachir, journaliste, Abdourahman God, enseignant et chercheur et Guirreh Meidal, directeur d’une école privée est le verdict infamant d’un procès politique. Si complot il y a, c’est celui du RPP contre la Démocratie car ce procès, celui à venir contre DAF et celui qui menace tous les démocrates, n’est rien d’autre qu’une vaine tentative d’un pouvoir sorti, de masquer une défaite électorale, une manœuvre dilatoire d’une dictature pour écarter de son chemin tout démocrate représentant un danger contre sa pérennité en le privant de ses droits civiques.
Leur défense relève donc du devoir de tous les démocrates djiboutiens à qui s’adressent ces mots d’ordre.
Mots d’ordre
Pour mettre fin à cette diabolique et impudente danse du ventre à laquelle se livre la Justice Djiboutienne et ne pas nous laisser voler une victoire électorale et surtout préserver une Paix civile gravement menacée par la fuite en avant de cette dictature, et parce que nous ne saurions nous contenter de condamner ces procès et leurs verdicts, nous sommes légitimement fondés à lancer deux mots d’ordre.
Le pouvoir vous interdit de manifester votre solidarité avec les démocrates emprisonnés et d’écouter vos dirigeants ? Qu’à cela ne tienne ! Il y a un droit que cette dictature méchante et injuste et surtout bête ne peut vous enlever : celui de vous indigner intelligemment, pacifiquement et le plus légalement du monde ! Regroupez-vous par milliers dans l’espace public mais sans le troubler, sur les terrains vagues, dans l’enceinte des lycées et universités… le temps de prendre une photo de groupe et enregistrer des vidéos, puis dispersez-vous dans l’ordre. Postez ces photos et vidéos à toutes les chaines d’information du monde. Partagées sur la toile ces photos et vidéos auront vite fait le tour d’une planète que vous convierez ainsi à partager votre indignation contre ces attentats permanents du RPP contre la démocratie. Faites-le dans tous les quartiers de la capitale, sur l’ensemble du territoire et tous les jours ! Rivalisez d’indignation sans montrer qui que ce soit du doigt, sans offenser qui que ce soit ! Cette indignation vous attirera la sympathie des démocrates du monde entier et même celle de la coalition à qui cette danse est destinée et qui loin d’être séduite est à juste titre inquiète des conséquences fâcheuses qu’elle risque d’entrainer…
Quant au second mot d’ordre, c’est celui d’une Mobilisation Générale sur l’ensemble du territoire dès samedi 16 mars pour la défense et la conquête des droits civiques !
-Que tous les nationaux sans-papiers revendiquent pacifiquement le droit à l’identité nationale devant la direction de la population dans la capitale et les préfectures des chefs-lieux des régions !
– Que tous les électeurs des communes de balbala et boulaos et Arhiba qui a massivement voté RADD, défendent devant leurs communes respectives le droit de leurs élus Abdourahman mohamed guelleh et Ali mohamed dato à terminer sans entraves à leurs fonctions, leur mandat d’élus locaux. C’est vital et légal ! Il faut le faire pacifiquement avant que le pouvoir ne leur intente un procès en sorcellerie !
D’autres catégories de citoyens seront ainsi mobilisées en permanence !
Que cette dictature se le tienne pour dit !
En réponse à son acharnement contre les démocrates, nous ne lui laisserons en toute légalité, aucun répit !
Il en sera désormais ainsi jusqu’à la libération de tous les démocrates et la reconnaissance du véritable verdict des urnes . Celui qui attribue la victoire électorale à l’USN !
M.A.A.
Secrétaire à la communication et porte-parole de l’ARD