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COMMUNIQUE DE PRESSE
Djibouti, le 24 mai 2013
Plus de trois (3) mois après les élections législatives du 22 février 2013
Le peuple de Djibouti et la Communauté Internationale attendent toujours la publication des résultats définitifs bureau par bureau plus de trois (3) mois après les élections législatives du 22 février 2013. Une première dans l’histoire de la république !
D’ailleurs, après la déclaration des résultats provisoires (seuls résultats disponibles jusqu’à présent), la coalition de l’opposition réunie sous l’USN (Union pour le Salut National) a refusé aussitôt de reconnaître la victoire de la coalition au pouvoir l’UMP (Union de la Majorité Présidentielle) en dénonçant le déni de la volonté populaire.
Des arrestations encore et toujours…
Au lendemain des élections, le pouvoir public a mis en place un «état d’urgence » officieux. Toute expression même constitutionnelle est toujours interdite. On procéda et on procède toujours à des vagues d’arrestations des simples citoyens, des sympathisants, des militants, des responsables et des candidats à la députation de l’opposition. Des hauts cadres de l’administration, soupçonnés de sympathies avec l’opposition, ont été arrêtés dans leurs propres bureaux c’est le cas de l’ancien mufti de Djibouti Osman Hassan Mahamoud. On criminalise toute forme d’engagement social et politique qui ne s’inscrit pas la lignée du parti au pouvoir.
L’arrestation et la détention des centaines de personnes s’étaient fait en violation de tous les textes de la république. Certains citoyens ont subi des violences dont les séquelles sont irréversibles. A l’heure actuelle la majorité des détenus ont été relâchés sauf une douzaine de prisonniers politique qui croupissent toujours à Gabode dont les 3 leaders et cheiks (Barkat, Bachir et Meidal) qui sont à leur 89ème jour de détention ainsi que Maydane Abdallah.
Même si les arrestations sont moins fréquentes qu’avant, elles se font chaque vendredi à la sortie des mosquées. Du jamais vu même sous la colonisation !
Et ce vendredi 24 mai n’a pas échappé à la règle. Au moins 4 personnes ont été arrêtées. Il s’agirait de Sougueh Ahmed Robleh, président du Model, d’Omar Ibrahim, prof de sciences physiques à l’université de Djibouti, d’Ali Aboubaker Ismael, prof de histoire/géographie au lycée de Gabode et d’Omar Youssouf, candidat à la députation sur la liste USN.
Interdiction de quitter le territoire a été infligé aux responsables de l’opposition en violation de tous les textes de la république
Les responsables de l’USN ainsi que tout citoyen soupçonné d’appartenance et de sympathies à l’opposition sont systématiquement refoulés de l’aéroport en violation de tous les textes et de tous les instruments juridiques en vigueur dans le pays. C’est ainsi que Mohamed Daoud Chehem, président du PDD et Mohamed Ahmed Youssouf dit Rabache, membre des dirigeants du CDU, ont été empêchés de voyager. Par ailleurs, Osman Hassan, cadre du ministère du Biens Waqfs et ancien mufti de Djibouti a été interdit de quitter le pays pour participer à une conférence qui se déroulait en Tunisie.
Une situation de blocage politique persiste …
Plus de deux (2) semaines après l’annonce sur les antennes de la BBC en langue somalie de l’ouverture prochaine d’un dialogue politique avec l’opposition djiboutienne par le Président de la république, l’espoir est en train de céder la place au doute et aux spéculations.
L’ODDH condamne la poursuite de la politique de la répression dont sont victimes les opposants.
L’ODDH appelle au pouvoir public à la libération de tous les prisonniers politiques et à l’ouverture d’un dialogue politique dans les meilleurs délais pour sortir de la crise actuelle.
L’ODDH demande au pouvoir public le respect et l’application des conventions et des autres instruments sur les droits de l’Homme ratifiés par la République de Djibouti et en premier le pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966, ratifié par Djibouti en 2002 qui dit dans son article 10 aliéna 1 « Toute personne privée de sa liberté doit être traité avec humanité et avec le respect de la dignité inhérente à la personne humaine. »
Agir pour la démocratie, la dignité et la justice.
Le Président de l’ODDH
Farah Abdillahi Miguil