Ce choix de la France de donner suite à la demande djiboutienne est particulièrement dangereux et ouvre une brèche dans la protection que représente le droit d’asile dans notre pays. Selon la convention d’entraide judiciaire entre la France et Djibouti, rien n’oblige la France à donner suite aux requêtes des juges djiboutiens s’il s’agit de faits politiques.
Le surlendemain de sa mise en examen par le juge Tournaire, ce même juge a obtenu l’autorisation de se rendre à Djibouti pour interroger Wahib Nacer, ancien banquier suisse, suspect dans l’affaire du financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Il sera assisté dans cet interrogatoire par le juge djiboutien Lamisse Mohamed Saïd, réputé pour l’acharnement dont il fait preuve depuis 8 ans contre les opposants politiques. La concomitance des faits laisse planer de sérieuses interrogations sur la possibilité d’un accord entre les deux juges, voire d’un marchandage judiciaire.
Cette décision intervient dans un contexte particulier. Mohamed Kadamy et son parti le FRUD sont à l’initiative d’un rassemblement des forces démocratiques d’opposition, alors que le dictateur Omar Guelleh espère briguer un 5ème mandat et a dans ce but initié une chasse aux opposants politiques à l’intérieur comme à l’extérieur de Djibouti.
Mohamed Kadamy est à nouveau convoqué chez le juge jeudi 28 mars. L’extrader c’est signer son arrêt de mort !
Le Mouvement Jeunes Communistes de France demande :
- Que la justice française cesse toute poursuite contre Mohamed Kadamy
- Que la France respecte ses obligations en termes de protection des réfugiés sur son territoire
- Que toute la lumière soit faite sur des pratiques judiciaires potentiellement non conformes à l’intégrité attendue d’un juge de la République
Nous appelons le maximum de personnes à rejoindre le comité de soutien à Mohamed Kadamy.
Source : Jeunes-communistes.fr