Les discours mensongers d’Arnaoud et Kamil du 01/03/2014:
Platon, dans la République, distingue deux sortes de mensonge : le mensonge véritable et le mensonge en paroles (1). Le mensonge véritable est le mensonge proféré de façon délibérée qui installe dans l’âme de celui que l’on trompe l’ignorance et l’erreur : « Le mensonge véritable, c’est-à-dire l’ignorance en son âme de celui qu’on a trompé »(2). La politique ioguiste est traitée comme une religion: la tribune serait l’autel, IOG serait le grand prêtre. Sans cette efficience politique du symbole, le spectacle risque de n’être plus qu’un jeu illusoire.
Afin de masquer l’absence de résultats d’une politique, les umpistes « réels » sont, effet, amenés à se livrer à une frénésie de communications mensongères. Tous les Usnistes à Djibouti ne sont pas tous MoDéListes loin de là, mais il y a eu autour des trois religieux toute une mystification savement ochestrée. Ils (Idriss Arnaoud et Abdoulkader Kamil) accusent par avance le MoDeL, en les amalgamant au terrorisme. Rien que ça… Commençant dans le distinguo obscur, leur discours finit dans la théorie du complot et l’accusation délirante. De la belle dialectique, pas vrai? Ils condamnent, sans dire qui est le coupable direct de l’échec du dialogue, mais en affirmant sans hésitation, qu’en dernière instance, il y a un coupable indirect. Ou plutôt un couple infernal : le MoDeL. Ce qui est compréhensible, dans la mesure où l’on découvrira probablement que le fauteur – donc le responsable en première instance- n’est ni l’un ni l’autre. Mais peut être un MoDeListe.
L’arbre ne doit donc pas cacher la forêt. Tout cela contribue à diaboliser, de manière inquiétante, un groupe de la population en raison de ses convictions religieuses. Et cela ressemble de plus en plus à de la persécution. En effet, le MoDeL se retrouve ici accusé de tous » les maux « , sans que ce soient dits quels sont ces procédés et ces termes, ni où ils figurent dans leur propre argumentation. Mais peut-être les djiboutiens étaient-ils tous, ignorants du MoDeL que vous – Abdallah Kamil- avez su, vous l’infatigable enquêteur, révéler ?
On l’aura compris, aucun de ces termes n’est le fruit du hasard, mais le résultat d’un choix bien compris, il s’agit d’avoir recours à une rhétorique alarmiste pour occulter les failles d’une argumentation. Aucune déclaration affirmative ne peut-être lue, nulle preuve ne vient appuyer ses thèses défendues, l’emploi du passé composé est omniprésent, sans jamais faire la preuve de la responsabilité du MoDeL. Le premier des ministres est l’exemple excellent de l’ignorance, du faux savoir et, pour aller au plus vite, de la stratégie imbécile. Est ce la volonté de tout savoir qui pousse toujours à vouloir expliquer tout.
Quant à votre pseudo discours, comme à l’accoutumé, il ne dénote que votre ignorance. Les raccourcis, les jugements à l’emporte pièce ne vous effraient pas. Votre morale dégoulinante et méprisante est dégueulasse. Bienvenue dans le monde d’ Idriss Arnaoud et Abdoulkader Kamil : où le mensonge est la norme, où le dogme est le crétinisme.
Eh oui ! Votre seule stratégie est de vivre dans l’instant, et d’ériger le mensonge social comme idéologie dominante devant imprégner tous les niveaux du corps social, pour fétichiser des valeurs dépourvues de contenu comme la « transparence», l’« éthique », le « contrôle citoyen » ou la « vérité ». Maître dans l’art de transformer en fiction des réalités ou le contraire, dont l’empire n’a de limites que celles de l’imaginaire, ne comptez pas sur eux pour vous révéler » les secrets » du régime tyrannique.
Le discours vise à dénoncer la responsabilité des trois sheikhs dans la condamnation de leur échec électoral législatif du 22/02/2013 et désigne le MoDeL comme la plaie réussite de l’USN. Cette dernière étant culturellement souillée par les MoDéListes, il convient de la rejeter. C’est une remise en cause originelle qui est opérée, ils ( Idriss Arnaoud Ali et Abdoulkader Abdallah Kamil) ont idéologiquement “décapé” le terrain pour installer leurs mythes – le saint empire ioguiste- la médiocratie.
C’est un état de choses où le médiocre (le moins exigeant, le plus facile) est la matière la plus répandue, parce que la plus facilement vendable. En changeant les repères culturels et religieux de tout un peuple, ils ont banalisé l’inacceptable. Mais critiquer n’est pas insulter; dès lors que des arguments rationnels sont avancés, et qu’on cible les idées et les actes. Faute d’arguments, IAA et AAK injurient l’opposition djiboutienne. Comme ils n’ont pas le talent nécessaire pour contre-argumenter une saine critique, ils ont toute la noirceur pour les diaboliser. Tout est prétexte pour exclure. L’autre est au mieux un gêneur à écarter, au pis un ennemi à éradiquer, un résidu à effacer.
La rhétorique de l’invective, les slogans convulsifs, remplacent l’analyse réfléchie. Pour AAK “La tribune de l’assemblée nationale “devient le symptôme de la vacuité du débat, où l’âpreté des invectives est inversement proportionnelle à la qualité de l’orthographe et de la syntaxe de cet auteur qui les profèrent, où l’anathème et l’injure tendent pareillement à se substituer à la confrontation argumentée. N’insistons pas !
Le raisonnement présenté est amusant dans sa forme, mais il contient une absurdité fondamentale, qui le rend donc erroné. Par une amère ironie du sort, le premier des ministres a donc érigé en symbole de la liberté le MoDeL. Mais peu importe, car le créneau a un autre avantage, qui, dans le cas des Umpistes s’avère particulièrement précieux : il est tellement en phase avec la bien-bien-pensance majoritaire qu’il permet de raconter plein de conneries, ou de recourir au terrorisme intellectuel le plus éhonté, sans jamais être discrédité ou sérieusement contesté.
S’il en allait autrement, AAK pourrait-il affirmer par exemple aux djiboutiens(nnes) que, si on fait l’amalgame entre islam et terrorisme, c’est de la faute des terroristes islamistes – un peu comme si on rendait responsables du vieux cliché sur les juifs et l’argent, non pas les antisémites, mais les juifs riches ? Mais la méthode elle-même, telle que présentée par AAK, pose problème. On pourrait le définir ainsi : un réflexe de désolidarisé, né d’un complexe d’infériorité, consistant en une incrédulité devant le succès de l’Occident.
Ceux qui en disent du mal, donc, sont, à peu de choses près, des colonisés ayant maintenu une mentalité de colonisés. Votre méthode est douteuse, honteuse, houleuse. Vous vous êtes donc livré à une caricature politicienne ! J’avoue ne pas comprendre l’argumentation ! Ouf, les djiboutiens ont eu chaud. En tout cas, AAK s’est bien amusé à les faire peur et, par la même occasion, à se faire passer pour un rempart contre une barbarie qui est censée être déjà à leurs portes mais qui, en réalité, n’a même pas encore commandé son billet sur Djibouti.
C’est une vision du monde totalement cynique, qu’elle est d’autant plus embêtant, il me semble, qu’elle ne pourrait être endossée jusqu’au bout par aucun de ses défenseurs. Mais foin de procès d’intention, allons-y voir. Son astuce, si je puis dire, consiste à nous sommer de choisir entre deux alternatives irréconciliables. L’intégrisme ou la liberté. En oubliant que le radicalisme se nourrit des frustrations et exaspérations devant les injustices flagrantes, permanentes et à sens unique.
Quand comprendrez-vous que l’impérialisme et l’intégrisme sont les deux revers de la même médaille ? Je trouve même votre façon de voir fallacieuse en laissant insinuer une façon frauduleuse. Le tout en jouant les justes en poseur de leçons et de moral. Aucun phénomène, même le plus insignifiant, n’est complètement explicable. Nous avons beau « ramener » le phénomène à d’autres, lui en substituer de plus en plus simples, chaque réduction est un accroc fait à l’identité, à chacune nous en abandonnons un lam-beau. . .
Mohamed Qayaad
(1) Resp. II, 382a-382b (2)Ibid. II, 382b