Un hommage au regretté Dini s’impose de lui-même. Ce n’est pas un éloge posthume au grand homme qu’il fut… A deux reprises, son peuple lui a rendu un hommage inégalé.
– De son vivant : à son retour triomphal d’exil quand fin mars 2000, un cortège populaire compact l’a accueilli et accompagné de l’aéroport à son domicile.
– A sa mort le 12 septembre 2004, quand un cortège funèbre plus compact encore l’a accompagné de la mosquée à sa dernière demeure. Les deux fois, l’hommage était spontané, populaire, fervent !
Aucune objection donc, à ce qu’un investisseur privé et le gouvernement s’accordent à donner son nom à un futur aérodrome dans le nord d’Obock. Cela n’ajoutera rien à sa gloire. La pose d’une première pierre est un acte symbolique auquel le peuple Djiboutien est habitué depuis 2000, espérons que cette première pierre soit suivie d’autres et crée des emplois dont la région et ses habitants ont grand besoin !
Mais cet hommage nous semble opportun à plus d’un titre.
L’heure de vérité
Rappelons qu’il a démissionné en décembre 1977 pour protester contre le dévoiement d’une Indépendance si chèrement acquise. Et après la création d’un parti politique, son arrestation et celle des membres fondateurs (compagnons indépendantistes pour la plupart) en 1981, il n’a pas jugé utile de prendre le maquis pour conquérir le pouvoir malgré la proclamation du parti unique par une loi de Mobilisation Générale adoptée la même année.
Chassé par la baïonnette de son domicile Obockois en novembre 1991, il a laissé à sa mort, les Djiboutiens comme lors de l’Indépendance : unis !
Par la signature d’un Accord de Paix Définitive unanimement salué. De sorte que, même s’il l’a fondée, l’ A.R.D. ne peut se prévaloir du monopole de son héritage politique. Tout Djiboutien de quelque bord qu’il soit, peut et doit s’approprier cet héritage. Ses détracteurs pour corriger les erreurs qu’il aurait commises, ses disciples et partisans pour continuer et parachever son combat. Et tous pour réaliser et concrétiser l’idée et l’idéal qui ont animé les indépendantistes : la souveraineté conquise dans l’Unité, s’atteler au Développement dans la Justice et la Concorde, du Pays et de ses habitants. C’est un défi réalisable pour un peuple que cimente une religion commune qui régit la vie en société, et condamné à vivre ensemble sur une terre pouvant tous les nourrir en trouvant les règles de coexistence commune.
Et c’est justement la mission d’une commission parlementaire bipartite qui vient d’être mise en place. Deux violations d’Accords de Paix sont là pour nous obliger à la plus grande vigilance ! Adopté tel quel en conseil des ministres, il a été violé et dénaturé par une assemblée monocolore. Un article dudit Accord prévoyant le recours à l’arbitrage populaire en cas de désaccord entre les parties, cette assemblée mal-élue a été sanctionnée à trois reprises par un vote populaire en 2003, 2008 et 2013 ajoutant des crises post-électorales à celle politique due à la violation.
La probabilité d’une troisième violation ne nous a nullement découragés pour aller à ces négociations en toute sérénité. Pour la simple raison que si l’Accord de Paix Définitive de 2001 n’engageait que le FrRUD-armé, qui en a donc logiquement été la seule et principale victime de la violation, l’Accord -Cadre sur le Dialogue signé le 30 décembre engage lui, un peuple entier à travers la plus forte coalition électorale qu’ait connue le pays. Cette coalition est aujourd’hui dirigée par l’A.R.D. pour des raisons qui tiennent à l’antériorité, la constance et la diversité du combat politique mené par ses fondateurs depuis l’Indépendance ( Dini, FRUD-armé et FUOD).
Unie et déterminée, elle se fera un devoir d’agir pour faire aboutir ces Accords.
Ces lignes doivent donc surtout se lire comme une incitation au combat politique du démocrate Djiboutien où qu’il soit, en redevenant plus que jamais durant ces négociations, acteur de son destin. Notre peuple doit donc, uni dans toute sa diversité, peser de tout son poids pour influer et exercer une salutaire et constructive pression sur les négociations en cours et s’entendre sur la teneur d’un Accord définitif qu’il devra dès lors appliquer..
C’est le meilleur hommage que la Nation puisse rendre à l’un de ses plus illustres fils !
NASRON MIN ALLAH WA FATHON QARIIB !
Mohamed A.A.
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