Le dernier baroude d’honneur d’un dictateur en fin de règne.
Le dernier baroude d’honneur d’un dictateur en fin de règne.
Dans la plupart des pays civilisés, la fonction de chef de l’État porte un hora et une notion de l’État qui va au delà de la personne qui l’occupe. Le président de la république est, en tant que premier magistrat du pays, le garant de la constitution et de l’unité nationale. Il est le symbole de la république qui adhère et réunit la nation toute entière sans distinctions aucunes. Il est, par définition, au dessus des partis politiques et d’esprit partisan.
Alors, dans cette optique, que penser de l’intervention de Monsieur Ismail Omar Guelleh a deux jours des élections historiques?
Tout d’abord dans la forme; c’est un homme usé par le pouvoir sans partage et aucunement habitué au débat contradictoire, pathétique dans l’ensemble et redoutant un avenir incertain qui nous ait apparu aux écrans des télévisions. Sa posture, ses gestes et le mouvement de ses yeux démontrent tous un manque de confiance péniblement camouflé par un bravado non convainquant mais aussi une certaine amertume visible sur le visage. Toute l’intervention est un monologue insipide qui reflète un état-d’âme torturé et une certaine résignation. Il nous apparaît faible, déchut et abattu.
Ensuite dans le fond; qu’est-ce que nous dit au fait IOG? Il persiste et signe dans son mépris de la constitution djiboutienne dont il a l’habitude de violer. Il exprime sans équivoques son dédain pour la démocratie et l’expression populaire. Il balaie d’un geste de la main l’appui massif au rejet de son régime qui, a presque 40 ans de règne , n’a rien d’autres que délabrement et pauvreté a offrir au peuple djiboutien. Il prend les djiboutiens pour des simples d’esprit et sermonne avec paternalisme pour mettre en garde des conséquences de sa défaite assurée.
En plus, Il s’arroge, en propriétaire de la république, le droit d’avoir la continuité de sa dictature et met en garde le peuple, sous des menaces a peine voilées, qu’après lui il y aura , non pas droit et démocratie mais déluges. Il s’en prend violemment aux leaders de l’opposition USN mais en particulier son porte parole Daher Ahmed Farah et son parti le MRD, sans jamais oser prononcer leurs noms. Il ressent le besoin de justifier son acharnement et sa répression contre eux et ressort une vieille et rengaine affaire. Il reprend une ridicule accusation usée en abondance et concoctée par un esprit médiocre de son équipe, le tout se tenant sur un bout de papier mal falsifié qui rétorque que le premier parti de l’opposition, tant craint, est un parti de traîtres en collusion avec les Érythréens qui avaient battu, on se rappelle, a plate couture ses incompétents généraux, gériatriques.
Bref, IOG s’en prend a tout le monde sauf a lui et a son régime discrédité. Il semble être préparé a une défaite inéluctable et castratrice pour un homme qui fut le maître de Djibouti depuis sa genèse. Finalement, cette apparition d’IOG nous a montré, a travers une lucarne, le visage défait d’un dictateur perdu et en fin de règne.