Le Belgo-Djiboutien Daher Ahmed Farah libéré
Le président du MRD avait été arrêté au lendemain d’un rassemblement de l’opposition lourdement réprimé par le régime et inculpé « d’intelligence avec une puissance étrangère et atteinte à la défense nationale », avait précisé Me Zakaria Abdillahi. Il s’agissait de son douzième placement en détention depuis son retour à Djibouti dans la perspective des élections, en janvier dernier, après neuf années d’exil en Belgique.
« Depuis son retour au pays, M. Farah a passé plus de temps en prison qu’en liberté », rappelle le spécialiste de la région et président de l’Association Culture et Progrès, Dimitri Verdonck. « La résolution adoptée par l’Union européenne sur Djibouti prévoyait notamment l’arrêt des détentions arbitraires. Le régime n’en a visiblement tiré aucune leçon. »
M. Verdonck demande aux Etats européens présents à Djibouti de réagir. « Le premier d’entre eux, la France, reste désespérément en retrait. Elle continue même, dans le cadre de la coopération entre les deux pays, à apporter un soutien actif au régime djiboutien. »
Le président d’ACP évoque ainsi le cas d’Ali Aden Bouraleh, directeur de la prison centrale de Gabode, qui a très récemment suivi une formation à Agen, en France. « On sait pourtant que cette maison d’arrêt, où était détenu M. Farah, bafoue largement les droits de l’Homme et pratique notamment la torture. Cent-trente agents ont d’ailleurs récemment dénoncé les conditions de travail ainsi que de vie des détenus imposées par M. Bouraleh », déplore M. Verdonck.