La fracture sociale à Djibouti : reflet de la mauvaise gouvernance (14/05/15)
Les étrangers qui viennent pour un court séjour dans notre capitale sont au départ frappés par le nombre de 4×4 de luxe circulant dans le centre-ville. Et la première idée qui leur vient à l’esprit est la suivante : finalement à Djibouti les gens vivent bien loin de toute pauvreté. Mais en visitant les quartiers de la périphérie urbaine, ils déchantent de suite lorsqu’ils découvrent l’extrême dénuement dans lequel la majorité de nos compatriotes se trouvent.
En effet, le contraste est saisissant entre l’opulence extrême de certains et la paupérisation collective, entre le charme et le chic de certains quartiers résidentiels et la précarité de l’habitat dans certains quartiers, entre ceux qui mangent tranquillement à leur faim et ceux qui ont du mal à nourrir convenablement leurs rejetons !
Tout cela est le reflet d’une terrible fracture sociale qui ne cesse de s’amplifier. Dans notre pays les inégalités sociales sont devenus criantes et alarmantes à un tel point. La cherté de la vie, le déclin du pouvoir d’achat de la classe moyenne qui aujourd’hui a du mal à joindre les deux bouts, alliés au gel des avancements, à la haute des impôts, à la montée du chômage des jeunes ; participent à la paupérisation de la majorité de nos compatriotes, et aggravent le sentiment d’insécurité financière et de dénuement.
Pourtant lorsque vous discutez avec le djiboutien lambda, voici le crédo et le leitmotiv de son discours : « en divisant le total des recettes de notre Etat ( taxes, revenus du Port , de l’Aéroport, redevances des loyers sur les bases attribuées aux puissances occidentales, etc ;;) on obtiendrai un ratio tel que tout djiboutien vivrait décemment ». « Afkaaga caana lagu qabay » comme on dit cher djiboutien lambda ! Mais hélas ce joli vœu est loin de tomber dans les cœurs de nos dirigeants politiques ! Et en 38 ans d’existence, nous en sommes à un stade où certains sont condamnés au dénuement à cause de l’inexistence d’une réelle volonté de lutter efficacement contre cette fracture sociale. En tout cas , une chose est à garder à l’esprit :plus les inégalités sociales s’amplifient, plus le sentiment d’injustice sociale croît et cela conduit à la hausse de l’insécurité tout court !
@USN