Djibouti, le 10 décembre 2014
Communiqué de presse, 10 décembre 2014,
Journée mondiale des droits de l’Homme : Rien à célébrer mais toujours trop à dénoncer à Djibouti
Chaque année, les défenseurs djiboutiens des droits de l’Homme dénoncentl’état des droits humains à Djibouti. Chaque année, les organisations internationales de défense des droits de l’Homme telles que la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) relèvent des atteintes graves aux droits humains à Djibouti. Chaque année, le rapport annuel pays du Département d’État américain sur les droits de l’Homme à Djibouti dresse un tableau peu glorieux de la situation en la matière. Chaque année, opposants, journalistes, défenseurs des droits de l’Homme, opérateurs économiques et autres gens ordinaires sont victimes de toutes sortes d’atteintes à leurs droits humains à Djibouti. L’USN ainsi que ses membres et sympathisants sont une victime emblématique de ces violations multiples et variées aux droits de l’Homme à Djibouti.
Droit à la vie (y compris à la vie privée), droit à la sécurité, droit à la santé, droit à l’éducation, droit au travail, droit à l’activité économique privée, droit à la circulation, droit à l’expression dont le droit à la manifestation, droit à l’association (politique ou non), droit de choisir ses dirigeants…la liste est longue, trop longue des droits que le pouvoir en place viole directement ou ne protège pas.
Atteinte parmi les atteintes, les Djiboutiens se sont vu dénier le droit de choisir leurs députés le 22 février 2013 : ils ont massivement voté pour l’USN aux élections législatives et c’est le régime qui s’est auto-proclamé victorieux. D’où la crise postélectorale qui perdure depuis lors. Que des arrestations illégales, des détentions arbitraires, des séquestrations, des condamnations abusives, des actes de violence physique, des suspensions de fonctions, des éloignements professionnels, des mises à l’écart, des licenciements abusifs. Sans compter le maniement de la mort ou de la déchéance de la nationalité djiboutienne suivie d’expulsion.
En cette journée commémorative des droits de l’Homme, le cadre ARD/USN Houssein Hayssama et l’opposant Mohamed Ahmed Ebo dit Jabha croupissent sans jugement à la prison centrale de Gabode tandis que cinq jeunes opposants dont les leaders Mouhyadine Yacin Mohamed et Charmarke Saïd Darar sont arbitrairement détenus par la police.
C’est dire si la situation des droits de l’Homme est bien sombre sous ce régime. C’est dire qu’entre le discours et la pratique, qu’entre les signatures des instruments internationaux sur les droits de l’Homme et les pratiques, le fossé est immense.
Dès lors, cette année encore, la célébration des droits de l’Homme à travers le monde, retrouve notre pays dans une situation d’un autre âge : il n’y a rien à célébrer mais toujours trop à dénoncer.
Seul le changement démocratique redonnera son sens à l’idée de célébrer les droits de l’Homme à Djibouti.
Le président de l’USN
Ahmed Youssouf Houmed