Nous assistons à Djibouti à des tentatives récurrentes de hold-up sur les sociétés de Transit à la veille de chaque Présidentielle et cela ne doit rien au hasard…
Il avait été déjà question à la fin de l’année 2004 de la mise en œuvre du « connaissement direct » : pratique courante dans le commerce international, permettant d’acheminer les containers unifiés des ports de chargements aux points de livraison dans un document unique, en utilisant au moins deux modes de transport aux moindres couts et délais.
Au terme d’une dizaine de sessions, la commission mixte interministérielle avait entériné la proposition éthiopienne sur les modalités de la mise en œuvre du connaissement direct qui désignait la « Ethiopian Shipping Lines » comme Le transporteur pour toutes les importations éthiopiennes.
Au mépris de l’intérêt national et ignorant les protestations des Transitaires djiboutiens, la partie djiboutienne avait accepté le dictat. Le candidat solitaire de 2005 à sa propre succession avait alors obtempéré à la pressante demande de la partie éthiopienne, cherchant ainsi soutien et appui auprès de notre puissant voisin, faute d’adhésion populaire à sa candidature… ce qui aurait réduit les activités des transporteurs, transitaires et agents maritimes de la place et réduit au chômage près d’un millier de personnes.
Le journal de l’ARD, « Réalité », avait alors tiré la sonnette d’alarme et réussi sans mal à mobiliser le peuple contre cette braderie de ses intérêts commerciaux vitaux et contraint le pouvoir à battre en retraite à la veille d’une « élection cruciale », au grand soulagement des Transitaires, Agents maritimes et Transporteurs nationaux, mais aussi des importateurs éthiopiens, qu’arrangeaient, en termes de délai de livraison plus rapide et de coût moins élevé, l’offre variée des Transporteurs, agents maritimes et Transitaires Djiboutiens, qu’une saine concurrence rendait possible.
L’Alliance Républicaine pour le Développement est fière d’avoir défendu la libre concurrence et permit ainsi la floraison de Transitaires (à peu près une centaine aujourd’hui) qui emploient plusieurs milliers de personnes et font vivre dans la décence autant de foyers.
Elle ne saurait accepter que soit détruit par cette nouvelle Loi scélérate, ce que son travail d’opposition constructive a permis de patiemment édifier.
Nous constatons de surcroît une précipitation du gouvernement à appliquer cette loi entachée d’irrégularités tant sur le plan procédural (en court-circuitant le parlement qui n’a ni débattu, ni examiné ni adopté cette Loi) que sur le fond (en contrevenant aux principes de la libre concurrence ainsi qu’aux conventions de la COMESA).
La lenteur que le gouvernement met à appliquer le dernier Accord soulève autant d’interrogations qu’il n’apporte d’explications. Cette Loi opère une sélection par l’argent au terme de laquelle seules une dizaine tout au plus de sociétés (liées à l’exécutif) accapareront ce juteux créneau.
Mais l’assouvissement de l’insatiable appétit de quelques gros Transitaires n’explique pas tout. A un an des Présidentielles 2016, ne s’agirait-il pas aussi de constituer un trésor de campagne pour le traditionnel candidat RPP ?
Où sont donc passées les conclusions et recommandations des innombrables ateliers et séminaires initiés et financés par le système des Nations-Unies, pompeusement parrainés par le gouvernement et son chef, portant sur le climat institutionnel favorisant la création d’entreprises, la création d’emplois, etc. ?
Quoiqu’il en soit, le peuple djiboutien doit se mobiliser dès à présent pour sauvegarder les milliers d’emplois menacés, la libre concurrence…en faisant barrage au hold-up en cours et prévenir d’autres en préparation d’ici 2016. Car, vraiment cette Loi IZNOGOUD !
Alliance républicaine pour le Développement (ARD), La rédaction