Elections législatives à Djibouti – Un scrutin auquel l’opposition participe pour la première fois depuis dix ans
(Belga) Les six partis d’opposition djiboutiens, regroupés au sein de l’Union pour le Salut National (USN), participeront vendredi aux élections législatives, une première depuis dix ans.
Environ 173.000 Djiboutiens devraient participer au scrutin, un nombre assez faible en comparaison avec les 900.000 habitants que compte ce petit pays d’Afrique de l’Est, indique l’Association Cultures et Progrès (ACP). Au total, 65 députés vont être désignés. La campagne électorale s’est déroulée dans un calme relatif, en comparaison avec les tragiques événements qui avaient émaillé la dernière élection présidentielle. Début 2011, la répression des manifestations de l’opposition par le régime du président Omar Guelleh avait ainsi fait plusieurs dizaines de morts. La situation est cependant plus tendue depuis jeudi, a indiqué à l’agence Belga le président belgo-djiboutien du Mouvement pour le Renouveau démocratique et le Développement (MRD), Daher Ahmed Farah. M. Farah, qui a vécu pendant neuf ans en exil en Belgique, se trouve lui-même sous contrôle judiciaire. « Le président diabolise les opposants et les accuse de vouloir provoquer de l’instabilité dans le pays. » Le président du MRD, qui ne peut être candidat en raison de sa double nationalité, a constaté de nombreux problèmes de distribution de cartes d’électeur. « Les partisans de l’opposition n’arrivent pas à obtenir ces cartes alors que les urnes vont être bourrées, notamment par les militaires. Nos observateurs vont tenter d’empêcher l’application de ce système de fraude massive. » Les opposants sont particulièrement inquiets pour l’après élection. « La moindre critique sur des fraudes lors du scrutin risque d’entraîner une forte répression », prévoit le président d’ACP, Dimitri Verdonck. Situé face au golfe d’Aden, Djibouti constitue une base importante pour les Etats-Unis et l’Europe dans le cadre la lutte contre le terrorisme et la piraterie. (FEJ)