Une cinquantaine de Djiboutiens se sont retrouvés ce vendredi 18 décembre face à l’ambassade de Djibouti à Paris pour commémorer toutes les tueries de civils à Djibouti-ville.
L’Alliance républicaine pour le développement (ARD) s’est jointe à l’appel à manifester lancé par l’Association pour la démocratie et le développement (ADD) devant l’ambassade de Djibouti en France en signe de commémoration des tueries.
Responsables et sympathisants de trois mouvements de l’opposition djiboutienne ont fait le déplacement. Membres du FRUD, de l’ARD et du MRD étaient présents aux côtés de personnalités de la société civile djiboutienne dont Mohamed Doubad et Nidal Mahamoud.
La commémoration visait à rendre hommage aux victimes civiles de la tuerie d’Arhiba perpétré le 18 décembre 1991 à Djibouti, rendre hommage aussi aux victimes civiles de la tuerie de Buldhuqo du 21 décembre 2015 et enfin rendre hommage aux victimes civiles torturées le 27 septembre 1990 suite l’attentat du café de Paris à Djibouti.
Les slogans ont fusé dénonçant les massacres incessants de civils à Djibouti sous les régimes d’Ismaël Omar Guelleh et de son prédécesseur Hassan Gouled Aptidon.
Un nombre important de Djiboutiens ont fait également le déplacement depuis plusieurs villes en France pour marquer de leur présence l’hommage rendu aux victimes de la répression.
Ces militants de la liberté sont Mohamed Saïd Omar (dit Mohamed Gennevilliers), Bilal Hachin Ibrahim, Abass Abdourahman, Idil Mohamed Ahmed, Mohamed Ali Saïd, Mohamed Saïd Abdoul-Wahed, Abdourahman Hassan Abdillahi, Omar Abdi Awled, Mohamed Soltan Dileyta, Faical Omar Ibrahim, Moustapha Ahmed Youssouf, Hassan Issa Hamza, Souleimane Waberi Djama, Mohamed Harbi Osman, Harbi Egueh Aouled, Mahdi Hamoud Yacin, Aboubaker Sek Abdoulkader et Kenedid Mouhsen Mohamed.
Les manifestants ont dénoncé également avec la dernière énergie le projet de 5e mandat présidentiel d’Ismaïl Omar Guelleh programmé en avril 2021.
Les intervenants ont fustigé le régime anti démocratique de la politique à Djibouti et l’absence permanente de l’État de droit :
Hassan Mokbel, représentant l’ADD, a souhaité la bienvenue aux participants et dénoncé l’absence de reconnaissance aux familles des victimes. M. Mokbel a déploré le rassemblement au stade Gouled à Djibouti à la veille de la commémoration d’Arhiba pour appeler à un 5e mandat d’Ismaël Omar Guelleh.
Nidal Mahmoud Ibrahim, personnalité de la société civile et animateur de la radio Nabad Nantes, a appelé les Djiboutiens à ne pas baisser la garde et à maintenir la flamme de la résistance à la dictature.
Mohamed Kadamy, président du FRUD, a parlé du mercredi noir du 18 décembre où on a découvert le visage hideux d’un clan au pouvoir qui n’est pas un État, mais un clan avec une milice qui massacre une population pour son appartenance communautaire et pour sa pauvreté.
Mahdi Ibrahim God, vice-président de l’ARD a rappelle qu’il faudra dire stop à ce système de prédation qui perdure pour faire aboutir une deuxième Constitution. Seule solution pour se développer dans la paix et faire cesser les pleurs des Djiboutiens.
Mohamed Saïd Omar, représentant le MRD, a condamné les massacres perpétrés à Djibouti-ville par l’appareil de sécurité du pouvoir en place. Les victimes ont droit à la justice et nous devons faire en sorte que plus jamais pareilles violences ne se produisent.
Maki Houmed-Gaba représentant de l’ARD en Europe a souhaité la bienvenue aux nombreux participants et fait remarqué la prise de conscience des Djiboutiens face à l’absence de droits.
Moustapha Ahmed Youssouf, membre actif de l’ARD en France, a remercié les participants pour leur condamnation des jours sombres dans l’histoire de Djibouti. Les victimes étaient inconscientes du sort qu’elles ont subi, équivalent à un « génocide » à une échelle différente.
Mohamed Doubad, personnalité syndicale de Djibouti, a rappelé les souffrances des civils tués à Arhiba, à Buldhuqo et aux Quartiers 5 et 7, victimes de crimes odieux. M. Doubad a appelé l’opposition à être unie pour lutter contre ce système.
La manifestation a pris fin à 17h30 et les participants ont pris date pour une mobilisation historique à Paris contre la venue programmée d’Ismaël Omar Guelleh fin janvier 2021.