COMMUNIQUE DE PRESSE
Une impasse politique, une répression sans discontinue et un harcèlement permanent
Djibouti, le 17 novembre 2013
Une impasse politique
9 mois qu’une crise politique majeure et sans précédent secoue le pays suite aux élections législatives du 22 févier 2013 contestée par la coalition de l’opposition de l’USN (Union pour le Salut National) et malgré l’ouverture d’un dialogue politique mort-né en août 2013.
Depuis l’indépendance aucune alternance politique et depuis 1992, date de l’adoption de la 1ère de la constitution pluraliste c’est un vernis de démocratie destiné à la consommation extérieur qui s’est installée pour toujours dans cette république.
La volonté affichée dans les discours du pouvoir pour un dialogue politique lors des grandes manifestations (27 juin, jour anniversaire de l’indépendance et jour de l’Aïd al-Adha) est aux antipodes du dénigrement systématique de l’opposition et de ses dirigeants. Dénigrer les responsables de l’opposition est devenu un sport national et un zèle pour montrer sa fidélité et sa soumission au pouvoir en place. La dernière intervention radiotélévisée de l’actuel directeur de l’hôpital s’inscrit dans cette lignée.
Pourtant des interrogations demeurent :
· Quel est l’intérêt de demeurer dans cette situation d’impasse politique ?
· Quel est l’intérêt de faire vivre le peuple dans une situation de psychose de peur ?
· Quel est l’intérêt de faire valoir la répression systématique et les violations des droits humains ?
Il est temps qu’il y ait un sursaut de conscience collective de la part d’abord du pouvoir politique à trouver des solutions négociées et négociables en vue de respecter la diversité d’opinions et la représentation nationale issue des élections législatives du 22 février 2013. Ensuite, il appartient à la communauté nationale dans son ensemble (leaderships intellectuels, religieux, coutumiers, société civile, …) de ne pas se soustraire à la situation d’impasse qui prévaut dans le pays. Et enfin, il est temps que la communauté internationale use de ses influences en vue de ramener les 2 parties à la table de négociation.
Une répression sans discontinue
Suite aux manifestations pacifiques des vendredis pour réclamer la vérité sur les élections du 22 février 2013 et la libération des prisonniers politiques dont les 3 cheiks et leaders de l’USN (Abdourahman Barkat God, Abdourahman Souleiman Bachir et Guirreh Meidal) le pouvoir procède aux arrestations sans ménagement des manifestants chaque semaine. La ville d’Ali-sabieh, capitale de la région du même nom, est devenue une cible privilégiée ces derniers temps.
Parmi les personnes arrêtées à Ali-Sabieh le vendredi 1er novembre 2013, 6 ont été placées en mandat de dépôt le dimanche 3 novembre à la prison de Gabode avant d’être relâchées le 10 novembre 2013. Il s’agissait de Mahdi Ali Waberi dit Alif (candidat à la députation), Abdourahman Abdillahi Elmi (candidat à la députation), Ibrahim Dirir Farah (candidat à la députation), Mohamed Ahmed Atteyeh (élu local destitué), Nasser Mohamed Ali (élu local destitué) et Ali Abdilahi Miguil (diplômé au chômage). C’est ainsi que les placements en mandat de dépôt et les relaxes pour fautes de preuves se suivent chaque semaine.
Un harcèlement permanent
Les convocations pour ce dimanche 17 novembre 2013 à 10h au Commissariat de la Police du Heron de Daher Ahmed Farah dit DAF et Abdourahamn Mohamed Guelleh dit Abdourahman TX, respectivement Porte-parole et Secrétaire général de l’USN, s’inscrivent dans la lignée de la politique d’harcèlement dont sont victimes les opposants en général et DAF en particulier.
L’ODDH condamne la poursuite de la politique de la répression dont sont victimes les responsables de l’opposition, leurs militants ainsi que les simples citoyens.
L’ODDH appelle au pouvoir public à la libération de tous les prisonniers politiques et à l’ouverture d’un dialogue sincère pour sortir le pays de la crise politique sans précédent.
Agir pour la démocratie, la dignité et la justice.
Le Président de l’ODDH
Farah Abdillahi Miguil