Tortures, humiliations et sévices inhumains …
De la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples ……
Article 4 : « La personne humaine est inviolable. Tout être humain a droit au respect de sa vie et à l’intégrité physique et morale de sa personne. Nul ne peut être privé arbitrairement de ce droit. »
Article 5 : «Tout individu a droit au respect de la dignité inhérente à la personne humaine et à la reconnaissance de sa personnalité juridique. Toutes formes d’exploitation et d’avilissement de l’homme notamment l’esclavage, la traite des personnes, la torture physique ou morale, et les peines ou les traitements cruels, inhumains ou dégradants sont interdites. »
De la Constitution Djiboutienne …
ARTICLE 16 : « Nul ne sera soumis à la torture, ni à des sévices ou traitements inhumains, cruels, dégradants ou humiliants. Tout individu, tout agent de l’État, toute autorité publique qui se rendrait coupable de tels actes, soit de sa propre initiative, soit sur instruction, sera puni conformément à la loi. »
Depuis la fin des élections législatives du 22 février 2013 dont les résultats ont été dénoncés et contestés par l’opposition, la violation par le pouvoir de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, du Pacte international relatif aux droits civils et politiques ainsi que des dispositions constitutionnelles relatives à la protection des citoyens et au respect des libertés fondamentales de la république est récurrente.
Les témoignages et les faits que nous rapportons dans ce communiqué ne relèvent pas d’un calcul politique ni d’une recherche d’un sensationnel fort mais c’est plutôt le travail d’une sentinelle pour la défense des droits Humains. Les récits des personnes arrêtées par la gendarmerie le vendredi 2 août 2013 après la prière du vendredi à Balballa Cheikh Moussa sont édifiants et apportent la preuve de la véracité des actes dénoncés couramment par les organisations des droits de l’Homme à Djibouti. Ces personnes nous ont appris que les 1ères heures de leurs détentions se sont passées dans des toilettes nauséabondes et infestées d’urines. En plus des conditions de détentions dégradantes et cruelles, des violences physiques (coups de pieds, gifles, …) et des tortures morales et humiliantes, ces femmes se sont vues arrachées leurs voiles au mépris de l’article 11 de la Constitution Djiboutienne, de l’article 18 du Pacte de 1966 sur les Droits Civils et Politiques et de l’article 8 de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples.
Parmi elles, se trouvaient Nima Barkat (la femme de Guirreh Meidal, l’un des 3 leaders et cheiks de l’USN, détenu à la prison centrale de Gabode depuis bientôt 6 mois) et 2 de ses filles dont la plus petite avait à peine 12 ans. Elle a été celle qui a souffert le martyr durant ces moments passés dans les locaux de la gendarmerie : brutalisée, insultée et même agressée physiquement (certificat médical à l’appui) devant ses filles. Pourtant, la plupart des personnes interpellées et traitées avec une telle violence gratuite ce vendredi 2 août, étaient des femmes et des jeunes filles voire des adolescentes.
Aujourd’hui, il nous apparait opportun que :
– Le procureur de la république diligente une enquête rapidement pour dégager les responsabilités afin que ces genres de sévices ne se reproduisent plus dans les locaux de cette institution républicaine,
– Le Ministère de la Promotion de la Femme et du Bien-être familial, le CNDH (Conseil National des Droits de l’Homme) ainsi que les associations des défenses des droits de la Femme condamnent ces actes barbares d’un autre temps.
L’ODDH dénonce et condamne les violations répétées dont sont victimes les opposants, les défenseurs des droits humains et les simples citoyens depuis le 22 février 2013.
L’ODDH appelle le gouvernement de Djibouti à veiller sur la garantie de la Convention des Nations Unies contre la torture et les autres instruments internationaux en la matière.
Agir pour la démocratie, la dignité et la justice.
Le Président de l’ODDH
Farah Abdillahi Miguil