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Situation préoccupante des droits humains et élection présidentielle en 2016
Djibouti, le 25 février 2016
I. A quand une commission d’enquête indépendante sur le massacre de Buldhuqo ?
Ce qui s’est passé le 21 décembre 2015, dans un quartier ou plutôt une favela de la banlieue de Balballa du nom de Buldhuqo, restera une journée noire dans les annales de l’histoire de la république de Djibouti comme le 18 décembre 1991 à Arhiba. Le bilan réel des morts, des blessés et des disparus n’est toujours pas connu. Parmi les victimes, une petite fille âgée de 6 à 7 ans du nom de Soumeya.
Les organisations des droits humains ainsi que les citoyens djiboutiens attendent toujours l’ouverture d’une enquête indépendante et impartiale pour faire la lumière sur ce massacre. La justice devra être rendue aux familles des victimes et les coupables devront rendre des comptes.
II. Le président du RADDE et l’Ex-ministre des affaires musulmanes et des biens waqfs, toujours en mandat de dépôt à prison centrale de Gabode
1. Abdourahman Mohamed Guelleh dit TX, secrétaire General de l’USN et président du RADDE, a été arrêté d’une manière violente, le 21 décembre 2015, lors d’une réunion du Haut Conseil de l’USN (Coalition de l’opposition) au domicile de l’avocat Maître Djama Amareh Meidal par les forces spéciales de la Police. Ce 21 décembre lors du raid des forces speciales, ont été gravement blessés Ahmed Youssouf Houmed, président de l’USN,Said Houssein Robleh, député et Secrétaire Général de la LDDH, ainsi que Hamoud Abdi Souldan, ancien ministre affaires musulmanes et des biens waqfs.
Mr Abdourahman Mohamed Guelleh avait été présenté au parquet de Djibouti, le jeudi 24 décembre 2015 vers 23 heures et aussitôt placé en mandat de dépôt à la prison Centrale de Gabode. Une justice en catimini à une heure tardive de la nuit. Une 1ère en république de Djibouti.
2. Hamoud Abdi Souldan, ancien ministre des Affaires Musulmanes et des Biens Waqfs, arrêté à sa sortie de l’hôpital militaire Bouffard par la police le 30 décembre 2015 et aussitôt présenté au parquet de Djibouti pour être placé en mandat dépôt à la prison centrale de Gabode.
Malgré la fin de l’instruction, toujours est-il qu’ils sont maintenus en mandat de dépôt à la prison centrale de Gabode.
Malgré la fin de l’instruction, toujours est-il qu’ils sont maintenus en mandat de dépôt à la prison centrale de Gabode.
III. Quelle élection présidentielle pour 2016
Après trois (3) ans d’une crise politique sans précédent suite aux élections législatives du 22 février 2013 contestées et dénoncées par l’opposition dont la publication des résultats est toujours attendu par la Communauté Nationale et Internationale et après l’annonce de la mort de l’accord pour par l’USN en décembre 2015, comment le pouvoir actuel compte-t-il ou pourra-t-il organiser des élections présidentielles libres, justes et transparentes ?
L’ODDH dénonce les violations répétées des droits fondamentaux et la mise entre parenthèses du respect des droits humains et de la démocratie.
L’ODDH est convaincu que le recours à la force contribuera à la détérioration de la situation et empêchera l’organisation d’élections présidentielles crédibles, transparentes, apaisées et sécurisées en 2016.
L’ODDH recommande au pouvoir de se conformer aux normes internationales ratifiées par Djibouti, aux dispositions constitutionnelles relatives à la protection des citoyens, au respect des libertés fondamentales, à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, au Pacte international relatif aux droits civils et politiques ainsi qu’à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
L’ODDH appelle à la Communauté Internationale à coordonner dorénavant leurs efforts et leurs prises de position sur la situation du pays pour que Djibouti retrouve le chemin de la paix, de la justice, de la responsabilité et de l’Etat de droit.
Agir pour la démocratie, la dignité et la justice
Farah Abdillahi Miguil
Président de l’ODDH