COMMUNIQUE DE PRESSE
Le 10 décembre, un idéal pour les citoyens du monde et une illusion pour les Djiboutiens …
Djibouti, le 9 décembre 2014
Plus de 66 ans après la déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948, certains dirigeants pour la plupart du continent africain veulent maintenir leur population dans des situations de non-droit. Comme si l’indignité, la torture, l’humiliation, le détournement des voix des citoyens, le parti unique, le manque de démocratie, l’impunité des criminels, … sont des spécificités culturelles propres aux africains et surtout aux djiboutiens.
Le 10 décembre correspondant à l’adoption et à la proclamation par l’Assemblée Générale des Nations Unies de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme en 1948, sera célébré comme à son habitude dans le monde. Cette Journée Internationale des Droits de l’Homme sera commémorée un peu partout par les dirigeants du monde entier y compris les dictateurs, les putschistes,….
A Djibouti le pouvoir ne manquera pas de fêter comme toujours cette journée en présence des représentants de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), organe officiel et chantera les avancées virtuelles des droits humains dans notre république. Pourtant, le respect de la dignité humaine et des droits de l’homme ne doivent pas être une rhétorique vide et un folklore abject jetés aux yeux des citoyens.
D’ailleurs, ce pouvoir ne cesse de violer tous les jours les droits inaliénables de Djiboutiens par des mesures abusives et contraires aux dispositions constitutionnelles relatives à la protection des citoyens, au respect des libertés fondamentales, à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, au Pacte international relatif aux droits civils et politiques ainsi qu’à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
Forcément, depuis le 22 février 2013, date des élections législatives contestées par l’opposition, nous sommes témoins des violations multiples des droits humains : répressions multiformes, morts en détention, intimidations, arrestations, emprisonnements, gardes à vue illégales, placements abusifs en mandat de dépôt, harcèlements, détentions illégales, tortures, condamnations arbitraires, retraits de nationalité, extradition, interdictions de voyager et confiscations de passeports à des opposants, des défenseurs des droits humains, des simples citoyens, …. Un état de non-droit s’est accentué et s’est banalisé au fil du temps, au détriment des règles de la justice et du droit depuis cette date.
A l’occasion de cette journée mémorable :
Ø L’ODDH recommande une fois encore au pouvoir de se conformer aux normes internationales ratifiées par Djibouti, aux dispositions constitutionnelles relatives à la protection des citoyens, au respect des libertés fondamentales, à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, au Pacte international relatif aux droits civils et politiques ainsi qu’à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
Ø L’ODDH appelle une fois encore au pouvoir à la libération de tous les prisonniers politiques et à l’ouverture d’un dialogue politique respectueux et équitable pour sortir de la crise politique sans précédent.
Ø L’ODDH appelle une fois encore au pouvoir à la mise en place des reformes démocratiques pour poser les jalons d’un véritable Etat de droit.
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Ø L’ODDH appelle une fois encore à la Communauté Internationale et à tous les citoyens Djiboutiens à œuvrer en faveur d’une société démocratique et pacifique, dans laquelle les droits humains seront respectés.
L’ODDH saisit enfin l’occasion de cette journée pour rendre hommage à tous ceux qui luttent au quotidien pour le respect des droits de l’Homme, parfois au risque de leur propre vie.
Agir pour la démocratie, la dignité et la justice.
Le Président de l’ODDH
Farah Abdillahi Miguil