Djibouti, le 06 mars 2016
1. Kadar Abdi Ibrahim, enseignant de mathématiques à l’Université de Djibouti, révoqué de la fonction publique
Kadar Abdi, citoyen engagé politiquement, membre de l’opposition et co-directeur de publication du journal «L’Aurore », a été révoqué de son poste de professeur de mathématiques à l’Université de Djibouti « pour non respect au droit de réserve » (Sic !). C’est après 18 ans de bons et loyaux services en faveur des lycéens et étudiants djiboutiens qu’une décision injuste et arbitraire vient d’être prise à son encontre.
2. Maryama Houssein Fadoul du CRIPEN (Centre de Recherche, d’Information et de Production de l’Education Nationale), licenciée
Maryama Houssein, militante de premier plan des femmes de l’USN et membre du parti de l’UDJ, a été licenciée le 7 février 2016. D’ailleurs, engagée en tant que chef de bureau d’études au CRIPEN sur un CDI son licenciement ne s’explique que par son engagement citoyen, social et politique.
3. Mohamed Abdi Farah et Chirdon Khaireh Chirdon, révoqués de la fonction publique
Mohamed Abdi Farah, Conseiller du Ministre de l’Intérieur, Chirdon Khaireh Chirdon, haut fonctionnaire du Secrétariat d’Etat à la Jeunesse et aux Sports, Directeur des Sports, ont été révoqués de la fonction « pour non respect au droit de réserve » (Sic !). Mohamed Abdi et Chirdon Khaireh font partie des citoyens Djiboutiens arrêtés arbitrairement puis placés en mandat de dépôt à la prison centrale de Gabode durant plus d’un mois et demi suite aux événements tragiques de Buldhuqo. Ils sont actuellement en liberté provisoire.
Ces nouvelles atteintes sérieuses à la liberté d’opinion accentuent encore l’inquiétude des organisations des défenses des droits humains. Le harcèlement et la répression dont sont victimes les travailleurs djiboutiens cherchant à exercer leurs droits légitimes à la liberté d’expression sont légion depuis 1995, date de la révocation des principaux leaders syndicaux mais ce sont surtout accentués depuis la crise post-électorale du 22 février 2013.
Au vu des sérieuses violations des normes internationales du travail dont se rendent coupables les autorités de Djibouti depuis des nombreuses années, les organisations syndicales à travers leurs affiliations internationales porterons une fois de plus l’affaire devant le Comité de la liberté syndicale de l’Organisation Internationale du Travail (OIT).
Le drame et le paradoxe dans ce pays c’est que les hauts cadres de l’administration et de la fonction publique qui affichent tous les jours leur appartenance politique pour le parti au pouvoir ne sont nullement inquiétés mais souvent récompensés par des promotions.
L’ODDH dénonce les violations répétées des conventions fondamentales de l’OIT et la mise entre parenthèses du respect des droits humains et de la démocratie.
L’ODDH est convaincu que la seule issue possible pour instaurer un État de droit respectueux des principes démocratiques et des droits de l’Homme est le respect des valeurs démocratiques et de la volonté populaire.
L’ODDH recommande au pouvoir de se conformer aux normes internationales ratifiées par Djibouti, aux dispositions constitutionnelles relatives à la protection des citoyens, au respect des libertés fondamentales, à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, au Pacte international relatif aux droits civils et politiques ainsi qu’à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
Agir pour la démocratie, la dignité et la justice
Farah Abdillahi Miguil
Président de l’ODDH