COMMUNIQUE DE PRESSE DE L’ODDH DU 13 MARS 2014
De plus en plus d’opposants à la prison Centrale de Gabode
Djibouti, le 13 mars 2014
Ø Rappel de la situation politique
Le pouvoir actuel après 36 ans`de règne sans partage ne peut pas et ne veut pas concevoir un dialogue avec une opposition dont il a nié et nie toujours l’existence. Depuis bientôt 13 mois de crise postélectorale que le pouvoir souffle le chaud et le froid selon les événements et la conjoncture nationale, régionale et internationale. Tantôt c’est une invitation au dialogue tantôt c’est l’utilisation d’une sémantique guerrière et un appel à la vindicte populaire de l’opposition qualifiée de dangereux pour la paix sociale et la concorde nationale et cela depuis les élections législatives du 22 février 2013. Elections que la coalition de l’opposition a bien voulu participer après 10 ans de boycott de toutes les élections (communales, législatives et présidentielles).
Depuis le 22 février 2013 des centaines voire des milliers d’opposants, de membres, de militants de l’opposition et de simples citoyens djiboutiens ont séjourné dans la triste et célèbre prison Centrale de Gabode. Prison surpeuplée où l’humanité et le respect à la dignité humaine n’existent pas. Une violation récurrente du Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966, ratifié par Djibouti en 2002 et qui dit dans son article 10 aliéna 1 « Toute personne privée de sa liberté doit être traité avec humanité et avec le respect de la dignité inhérente à la personne humaine. »
Ø La prison de Gabode submergée d’opposants
Ils sont 34 ce 13 mars 2014 à être détenus à Gabode et certains d’entre eux ont entamé une grève de la faim hier, mercredi 12 mars pour protester contre des restrictions sévères ordonnées par le responsable de la prison. Parmi les détenus figurent :
1. Les 3 cheiks et leaders de l’USN
Abdourahman Barkat God, Abdourahman Souleiman Bachir et Guirreh Meidal Guelleh, condamnés politiquement et arbitrairement le 10 mars 2013 à 2 ans de prison avec 18 mois ferme et 5 ans de privation des droits civiques.
2. Les étudiants, les lycéens et les jeunes condamnés de 30 à 45 jours de détention
Omar Hassan Waberi, étudiant à l’Université de Djibouti en 3ème Année de Sciences et Farhan Meraneh Aden, tous 2 condamnés à 45 jours d’emprisonnement ferme le 2 février 2014.
Badalcha Houssein Elmi (lycéenne en classe de terminale Scientifique), Sahal Farah Bouh (Etudiant à l’Université de Djibouti), Goumaneh Mahamoud Ragueh et Ali Nouh Houssein, ont tous été condamnés à 1 mois de prison ferme le 4 mars 2014.
3. Les 8 personnes arrêtées à Arta le 4 mars 2014 dont le député élu Ismaël Ahmed Assoweh
Ismaël Ahmed Assoweh, député élu de la Région d’Arta et Idriss Aden Osman, candidat à la députation à Djibouti-ville sur la liste de la coalition de l’opposition, arrêtés à Arta le 4 mars 2014 en compagnie de Houssein Robleh Waiss, Mohamed Ali Dirir, Elmi Waiss Guelleh, Amarreh Guedi Sahal, Abdourahman Moussa Waiss et Aden Elmi Farah, tous de la Région d’Arta, sont toujours détenus depuis le 5 mars 2014 à la prison de Gabode malgré la nullité de la procédure et la relaxe prononcée par le tribunal le 9 mars 2014.
4. Maydaneh AbdallahMaydaneh Abdallah Okieh et plusieurs jeunes arrêtés dans différents quartiers de la capitale
Maydaneh Abdallah Okieh, journaliste à la Voix de Djibouti, arrêté le 9 mars 2014 et placé en mandat de dépôt le 10 mars 2014. Par ailleurs, des jeunes arrêtés depuis le 4 mars 2014 d’une manière continue, sont actuellement en mandat de dépôt. Il s’agit de Mahdi Moussa Absieh, Liban Hassan Djama, Moussa Djama Houssein, Youssouf Abdoulkader Yayo, Kadar Hassan Elmi, Moktar Barreh Bouraleh, Hassan Bouh Houffaneh, Elmi Hassan Abdi, Niman Ibrahim Nour, Kabeh Chafeck Abdallah, Houssein Hassan Awaleh, Moustapha Bouh Robleh, Houssein Omar Farah, Abdillahi Moussa Ismaël (mineur), Hassan Robleh Ali (mineur), Issa Omar Bouh (mineur).
L’ODDH appelle une fois encore au pouvoir public :
Dans l’immédiat à la libération sans conditions de tous les prisonniers politiques, à la cessation des poursuites et des harcèlements aux sympathisants, aux militants de l’opposition mais aussi aux associations et aux citoyens considérés à tort ou à raison comme proche de l’opposition,
Dans le moyen terme à l’aboutissement d’un dialogue politique sincère et franc,
Dans le long terme à la mise en place des reformes démocratiques pour poser les jalons d’un véritable Etat de droit.
Agir pour la démocratie, la dignité et la justice.
Le Président de l’ODDH
Farah Abdillahi Miguil