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COMMUNIQUE DE PRESSE
Djibouti, le 27 septembre 2013
7 mois après les élections législatives du 22 février 2013, la crise postélectorale perdure …
Les 2 derniers communiqués de l’UMP (parti gouvernemental) et de l’USN (coalition de l’opposition) laissent entrevoir visiblement que le dialogue politique engagé depuis le 14 août 2013 est entré dans une impasse. Pourtant, nombreux étaient les Djiboutiens qui ont nourri après plus de 7 mois d’une crise politique et postélectorale sans précèdent un espoir de sortie de crise avec la libération de tous les prisonniers politiques, le respect de la représentation de la volonté populaire à l’Assemblée Nationale et surtout la mise en place des reformes démocratiques et institutionnelles.
7 mois déjà …
7 mois déjà de répressions, d’intimidations, d’arrestations, d’emprisonnements, de harcèlements et de torture pour beaucoup d’opposants, des militants de l’opposition ainsi que des simples citoyens.
7 mois déjà de criminalisation de toute forme d’engagement social et politique qui ne s’inscrit pas dans la lignée du parti au pouvoir.
7 mois déjà d’attente de la publication des résultats définitifs bureau par bureau du vote du vendredi 22 février 2013 par le peuple de Djibouti et la Communauté Internationale (voir la Résolution du Parlement Européen sur la situation à Djibouti en juillet 2013). Une 1ère dans l’histoire de la République !
Plus de 7 mois déjà d’emprisonnement de certains leaders de l’opposition à la prison centrale de Gabode pour leur engagement politique.
Mort suspecte en prison de Mahamoud Elmi Rayaleh, professeur de français
La mort à la prison Centrale de Gabode, le jeudi 29 août 2013 du professeur de français Mahamoud Elmi Rayaleh, militant engagé de l’USN, dont la dépouille a été enlevée de la morgue de l’hôpital General Peltier et mise sous terre à PK12 à la hâte par la voirie sous la surveillance de la Police sans la présence d’aucun membre de sa famille et de ses amis, interroge et interpelle la conscience des citoyens djiboutiens. En dehors, de la mission d’enquête de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) qui a rendu rapport public le 23 septembre 2013 aucune autre Commission d’enquête indépendante n’a été saisie pour clarifier les circonstances de la mort du professeur Rayaleh.
L’ODDH accorde peu de crédit au rapport de la CNDH qui dans ses prises de position s’aligne souvent sur celles du pouvoir en place. Par conséquent l’ODDH attend la mise en place d’une véritable Commission d’Enquête Indépendante sur la mort de Rayaleh.
Dialogue politique au point mort …
Et c’est le 14 août 2013 qu’a eu lieu la 1ère rencontre de dialogue politique entre l’opposition et le pouvoir … soit plus de 3 mois après la 1ère annonce du 7 mai 2013 à Londres par le Président de la république.
Et après plusieurs réunions de travail, ce dialogue est entré dans une impasse. La coalition de l’opposition (l’USN) a saisi le Président de la République pour un déblocage des négociations. Malheureusement jusqu’à ce jour le Président de la république, 1er magistrat et garant des institutions, ne s’est pas exprimé. Le dernier communiqué du président de l’UMP (parti gouvernemental), actuel 1er Ministre ne laisse entrevoir aucune perspective d’invitation et de reprise de dialogue du fait qu’il y ait un déni de la réalité : pas de prisonniers politique, pas de revendications sur les résultats des élections législatives du 22 février 2013, ….
Force est de constater au regard de la position gouvernementale une fin programmée du dialogue à moins que :
– Le président de la république sorte de son silence et use de son pouvoir pour débloquer la situation
– La Communauté Internationale se mobilise pour donner une chance à ce dialogue politique en usant de son influence
Les 3 cheiks et leaders de l’USN devant la cour suprême …
C’est le 22 septembre 2013 que les 3 cheiks et leaders de l’USN ont été présentés devant la Cour Suprême qui devait statuer leur recours en pourvoi. A l’issue de la séance la Cour Suprême a déclaré recevable le recours des 3 Cheiks et a renvoyé pour examen le 21 octobre 2013.
Nouvelle arrestation ….
Zakaria Rirache Miguil, leader du Mouvement des Jeunes de l’Opposition (MJO), a été arrêté le mercredi 25 septembre 2013 vers 6 heures au domicile familial de Balbala T3. Il est toujours en garde à vue et serait probablement présenté au parquet de Djibouti demain, samedi 28 septembre 2013.
L’ODDH condamne la poursuite de la politique de la répression dont sont victimes les opposants, les militants ainsi que les simples citoyens.
L’ODDH appelle au pouvoir public à la libération de tous les prisonniers politiques et à l’ouverture d’un dialogue sincère pour sortir le pays de la crise politique sans précédent.
Agir pour la démocratie, la dignité et la justice.
Le Président de l’ODDH
Farah Abdillahi Miguil