COMMUNIQUÉ DE PRESSE:
Les arrestations arbitraires et les condamnations abusives s’amplifient
Djibouti, le 20 janvier 2016
1. Omar Ali Ewado, président de la LDDH, condamné à 3 mois de prison ferme
Omar Ali Ewado, président de la Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH), a été condamné hier, le 17 janvier 2016, à trois (3) mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Djibouti. Coupable de diffamation publique selon le juge pour avoir publié une liste nominative des victimes du massacre du 21 décembre 2015. Une fois de plus cette condamnation est une démonstration du pouvoir à vouloir réduire en silence les défenseurs des droits humains en république de Djibouti.
2. Kadar Abdi Ibrahim, condamné à 2 mois de prison avec sursis
Kadar Abdi Ibrahim co-directeur de publication de l’Aurore, mensuel de l’USN (coalition de l’opposition), journaliste, enseignant des mathématiques à l’Université de Djibouti et membre du Haut Conseil, a été condamné à deux (2) mois de sursis le 19 janvier 2016, après une journée marathon très éprouvante pour la famille, les amis et l’avocat de ce dernier.
3. L’Aurore, mensuel et organe de presse de l’USN, suspendu durant 2 mois
En plus de la condamnation de Kadar Abdi, co-directeur de publication, le journal l’Aurore a été condamné à deux (2) mois suspension. Or, comme il nous a été rapporté la famille de la petite Soumeya n’a jamais porté plainte contre l’Aurore.
Une fois de plus, le pouvoir par cette condamnation témoigne de sa volonté de réduire en silence toute expression libre et indépendante dans le pays. L’Aurore, seul journal indépendant de la presse à Djibouti, était à son 5 ème édition, son 1er numéro date de septembre 2015.
4. Zakaria Rirache Miguil en séquestration à Nagad depuis le 14 janvier 2016
Le militant USN Zakaria Rirache Miguil, arrêté le 14 janvier 2016, est toujours détenu dans l’Académie de Police de Nagad qui n’est ni un commissariat de police ni une brigade de gendarmerie. Selon les informations dont nous avons pu recueillir, il est en isolement total et n’a pu bénéficier d’aucune assistance à savoir celle d’un médecin ni d’un avocat. D’ailleurs, selon les mêmes sources aucune garde à vue ne lui a été notifiée et aucune procédure judiciaire n’a été ouverte à son encontre.
5. Procès de Mohamed Ibrahim Waiss, journaliste de la Voix de Djibouti, renvoyé pour le 24/01/16
Le journaliste Mohamed Ibrahim Waiss , de la Voix de Djibouti, arrêté le 11 janvier 2016 dans la capitale djiboutienne par la gendarmerie et placé en mandat de dépôt à la prison centrale de Gabode le 13 janvier 2016 et qui avait bénéficié d’une liberté provisoire le 17 janvier 2016 sera à nouveau devant les juges le dimanche 24 janvier 2016, date du renvoi pour le procès.
Cette radicalisation et cette intensification de la répression à Djibouti contre toutes les voix discordantes ou contraires ainsi que l’instrumentalisation de la justice par le pouvoir actuel, risquent de nous conduire vers des dérives sans précédent.
L’ODDH dénonce et condamne ces arrestations arbitraires, ces condamnations abusives et cette banalisation de la violence sur les membres de l’opposition et des citoyens en général.
L’ODDH dénonce et condamne les violations répétées des droits fondamentaux et la mise entre parenthèses du respect des droits humains et de la démocratie.
L’ODDH recommande au pouvoir de se conformer aux normes internationales ratifiées par Djibouti, aux dispositions constitutionnelles relatives à la protection des citoyens, au respect des libertés fondamentales, à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, au Pacte international relatif aux droits civils et politiques ainsi qu’à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
Agir pour la démocratie, la dignité et la justice
Farah Abdillahi Miguil
Président de l’ODDH