Communiqué de presse du Haut-Conseil de l’ARD du 9-06-19 (format pdf)
Djibouti, le 9 juin 2019
COMMUNIQUE DE PRESSE
Décidément, les hommes en armes ont la gâchette de plus en plus facile, transformant certaines de nos régions en un vaste champ de tir à balles réelles, en toute impunité.
- Dans la nuit du 11 au 12 avril dernier, des civils ont été victimes de tirs à balles réelles non loin de Dikhil, au lieu-dit Shekayto
- Vendredi soir dernier, un véhicule civil était mitraillé à l’entrée de la ville de Tadjourah, non loin de la centrale électrique. Deux de ses occupants, des clandestins furent blessés lors de ces tirs à balles réelles
- Hier soir, donc samedi 8 juin 2019, toujours à Tadjourah toujours à balles réelles, un véhicule civil fut à son tour mitraillé : un communiqué de la LDDH (Ligue Djiboutienne des Droits Humains) fait état de trois morts, dont une femme, et de plusieurs blessés, tous des clandestins d’origine éthiopienne.
De toute évidence, les cibles sont ces voitures et non pas ces clandestins, qui arrivent à pied sans être nullement inquiétés par quelque contrôle que ce soit, jusqu’à l’entrée de la Ville-Blanche. Après le danger sanitaire qu’ils représentaient, voilà donc que ces semi-clandestins (puisque tolérés tant qu’ils sont à pied) d’origine éthiopienne, constituent désormais un risque sécuritaire pour tout ce qui roule à partir d’une certaine heure de la nuit. Quelles qu’en soient les motivations (même crapuleuses), il est inadmissible que les forces de défense et de sécurité se comportent en milices ayant le droit de tuer en toute impunité. Le comportement laxiste, pour ne pas dire protecteur, des pouvoirs publics face à ces atteintes à la vie humaine traduit non seulement une absence de toute volonté pour juguler cet horrible trafic d’êtres humains, mais donne aussi à se demander si ce marché de l’exil attise des convoitises diverses et variées, voulant s’assurer leur part des sommes colossales générées.
L’ARD
- adresse ses condoléances aux familles des victimes et souhaite prompt rétablissement aux blessés,
- appelle la population de Tadjourah à la prudence et à la vigilance.
- condamne fermement ces intolérables violations des droits humains les plus élémentaires, dont le droit à la vie et à la sécurité,
- exige que toute la lumière soit faite sur ces assassinats et que les auteurs soient punis pour leurs crimes,
- somme l’OIM (Organisation Internationale pour les Migrations) de pleinement remplir sa mission humanitaire en s’élevant contre ces comportements criminels,
Le président du Haut-Conseil de l’ARD
Adan Mohamed Abdou