COMMUNIQUE DE PRESSE DE L’ODDH (Djibouti)
Arrestation d’Abdouljabar Sougueh par la SDS
Djibouti, le 14 juillet 2013
Abdouljabar Sougueh Miguil, travailleur indépendant a été interpellé le samedi 13 juillet 2013 vers 11h à son bureau avec un de ses employés Abdillahi Hamareiteh par des éléments du SDS (Service de la Documentation et de la Sécurité), une sorte de police politique. Quelques temps avant, les mêmes agents avaient arrêtés Salah Idriss Farah, employé de l’association AMAL, au siège de ladite association.
Ont été relâchés Abdouljabar Sougueh vers 18h30 et Abdillahi Hamareiteh vers 23h le jour même après avoir subi des interrogatoires. D’autre part, selon les informations dont nous disposons Salah Idriss serait toujours détenu par le SDS.
Nous remarquons que les multiples arrestations de ces derniers jours concernent les membres de l’association AMAL, association régie par la loi 1901(reconnue et enregistrée au niveau du Ministère de l’Intérieur) :
– Mohamed Daher Robleh, Président de l’association, arrêté le 4 juillet, torturé et relâché le 13 juillet vers 18h30
– Abdouljabar Sougueh Miguil, Trésorier de l’association, arrêté le 13 juillet, interrogé et relâché le jour même
– Salah Idriss Farah, employé de ladite association, arrêté le 13 juillet et toujours en détention.
Selon les informations que nous avons pu obtenir, le SDS soupçonne cette association AMAL de convenance avec certains partis politiques de l’opposition en leur octroyant un soutien financier. Il s’agit donc d’une opération de grande envergure pour trouver des traces d’éventuels transferts d’argent. De ce fait, les agents du SDS ont saisi les matériels et documents d’archives de l’association en toute impunité.
A l’égard de ce qui se passe de la vie politique actuelle le pouvoir tente d’affaiblir ou d’étouffer les partis d’opposition en usant des moyens coercitifs (arrestations, perquisitions, détentions, condamnations,…) touchant du simple adhérant au membre actif de l’opposition. Et cela en cette période cruciale où le Président de la République appelle à des négociations politiques.
L’ODDH est profondément préoccupé par la multiplication des arrestations arbitraires des simples citoyens, des opposants et des défenseurs des droits humains. Ces agissements risquent de fragiliser la paix sociale à un moment où on parle de dialogue politique.
L’ODDH recommande au pouvoir de se conformer aux dispositions constitutionnelles relatives à la protection des citoyens, au respect des libertés fondamentales, à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, au Pacte international relatif aux droits civils et politiques ainsi qu’à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
Agir pour la démocratie, la dignité et la justice.
Le Président de l’ODDH
Farah Abdillahi Miguil