Communique de presse de la CTD (sous format word)
Les forces d’opposition qui aspirent au changement à Djibouti ont adopté la Charte pour une transition démocratique.
Face à l’interminable règne de Mr. Ismaël Omar Guelleh, Président de Djibouti depuis 22 ans et de nouveau candidat pour un 5ème mandat présidentiel le 09 avril 2021, l’opposition djiboutienne se rassemble au sein de la Charte pour une Transition Démocratique (CTD).
Les conditions actuelles ne permettant pas l’alternance par les urnes, cette Charte propose avant la chute du régime, un programme de transition pour mettre en place des réformes démocratiques.
Cette nécessité d’une période de transition s’est imposée à toutes les forces porteuses de changement.
Depuis 44 ans, une répression structurelle s’est abattue sur les Djiboutiennes et Djiboutiens ne leur laissant aucun espace de liberté.
Les massacres, les exécutions extra-judiciaires, les emprisonnements, les tortures et les viols constituent sa seule réponse aux problèmes politiques.
Les prisons de Djibouti n’ont jamais désempli, des plus illustres personnalités aux plus humbles citoyens (ennes), en passant par des bergers innocents ont séjourné arbitrairement à la prison de Gabode, au centre de détention de Nagad ou dans des casernes militaires.
A l’heure actuelle, plusieurs dizaines de prisonniers politiques croupissent dans des geôles de Guelleh, après avoir été torturés pour avoir dénoncé le tribalisme dans l’armée, le 5ème mandat présidentiel ou à cause des liens de parenté avec les résistants.
Cette Charte est le fruit d’une mûre réflexion qui a commencé avec l’appel du Bourget, en région parisienne, en septembre 2018, poursuivie à Bruxelles en novembre 2018 et à Nantes en août 2020 pour être finalisée le 27/03/2021.
La Charte de transition est ouverte à toutes et à tous et regroupe une diversité d’acteurs dont des organisations de la Société civile, des partis et des personnalités politiques ainsi que l’organisation politico-militaire.
Cette période de transition cruciale, d’une durée de deux ans, permettra de mettre en place :
– Les réformes démocratiques et institutionnelles,
– La refonte de l’armée et de la sécurité,
– La mise à jour de la citoyenneté et des listes électorales,
– La décentralisation et les réformes économiques et sociales,
– La reconstruction des zones détruites par la guerre et la réparation des crimes et massacres.
Un Etat national et démocratique verra le jour à l’issue de la période de transition.
L’opposition doit relever le défi et créer un rapport de force afin de se débarrasser de cette dictature, condition sine qua non pour l’application de cette Charte.
Aussi, les signataires de la Charte s’attellent dès à présent à redoubler d’effort au moyen d’une lutte multiforme contre l’actuel régime pour faire aboutir la période de transition.
➢ Nous exigeons la libération de tous les prisonniers politiques.
➢ Nous appelons au boycott des élections présidentielles du 09 avril 2021 en apportant notre soutien indéfectible aux partis politiques, à la société civile, à la jeunesse et à la population e
djiboutienne qui refusent le 5ème mandat.
➢ Nous lançons un appel à tous les djiboutiens et djiboutiennes de nous rejoindre pour mettre fin ensemble à ce régime tribal et pour instaurer la démocratie.
La Charte pour la transition démocratique, ci-jointe
Fait à Nantes le 31 Mars 2021