COMMUNIQUE DE PRESSE
Djibouti, le 12 juin 2013
Le jugement de Sougueh, président du Model, mis en délibéré pour le 18 juin 2013…
Sougueh Ahmed Robleh, un des membres fondateurs et président du MoDeL (Mouvement pour le Développement et la Liberté) formation affiliée à la coalition de l’opposition de l’USN (Union pour le Salut National) a été présenté en flagrant délit au parquet de Djibouti le mardi 11 juin 2013. Sougueh a été interpellé le 31 mai 2013 après la prière du vendredi puis a été placé en mandat de dépôt depuis le 2 juin 2013. Apres les plaidoiries le procureur a demandé 2 ans de prison et 2 millions d’amende même s’il n’a pas réussi à prouver un quelconque chef d’accusation, ni apporter une preuve matérielle. Le jugement de Sougueh a été mis en délibéré pour le 18 juin 2013. Le procès de Sougueh n’est rien d’autre qu’un procès politique dont le jugement est connu d’avance.
Si aujourd’hui, l’opposition djiboutienne est unifiée sous sa forme actuelle, Sougueh a joué un rôle essentiel à travers son mouvement. C’est pour cela que le pouvoir cible principalement les responsables du Model dont 2 des membres fondateurs (Barkat et Meidal) et un sympathisant (Bachir) sont déjà condamnés lourdement et injustement (2 ans de prison ferme avec 18 mois ferme et 5 ans de privation des droits civiques et politiques). En s’attaquant particulièrement aux membres et aux sympathisants de Model (Mouvement issu de la société civile), le pouvoir utilise une stratégie aussi vieille que le monde.
Sougueh fait partie du paysage social djiboutien. Enseignant de carrière, Sougueh s’est engagé très tôt dans l’action sociale espérant combattre la misère et la pauvreté de ses compatriotes par le don du soi. Il a été Secrétaire General puis président de l’ONG Al Biri (une ONG de bienfaisance). Malheureusement, l’expérience de terrain lui a montré la limite et la portée de son action. Et c’est pour qu’il a voulu s’engager politiquement tout en poursuivant les mêmes objectifs reformer la société pour l’avènement d’une démocratie véritable qui s’appuie sur une justice indépendante.
Par ailleurs, Sougueh est toujours membre du Conseil National des Droits de l’Homme comme représentant d’Al Biri et à ce titre il bénéficie d’une immunité comme le stipule le décret n°2012-066/PR portant modification partielle du Décret n°2008-103/PRE portant création de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) dans son article 2 « Les membres de la commission jouissent de l’immunité. Ils ne peuvent être poursuivis, recherchés, arrêtés, détenus ou jugés à l’occasion des opinions, émises ou des actes commis dans l’exercice de leurs fonctions ».
L’ODDH dénonce et condamne la poursuite de la répression des opposants et des simples citoyens.
L’ODDH dénonce le silence et la complicité de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) dont un des membres est actuellement détenu arbitrairement à Gabode et risque d’être condamné injustement.
L’ODDH appelle au pouvoir public à la libération de tous les prisonniers politiques, au rétablissement de la légalité constitutionnelle et au respect des textes par une solution négociée et à l’ouverture d’un dialogue politique dans les meilleurs délais pour sortir de la crise actuelle.
Agir pour la démocratie, la dignité et la justice.
Le Président de l’ODDH
Farah Abdillahi Migu