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COMMUNIQUE DE PRESSE
Etat des lieux 1 mois et 14 jours après les élections du 22 février
Djibouti, le 05 avril 2013
Après 36 ans d’indépendance, après 36 ans de règne sans partage du même parti « unique », 21 ans après l’adoption de la 1ère constitution du pays et après 10 ans de boycott de toutes les élections (communales, législatives et présidentielles) par l’opposition, les 1ères élections législatives pluralistes ont eu lieu le 22 février 2013. Un mois et deux (2) semaines après, les Djiboutiens et la communauté internationale attendent toujours la publication des résultats bureau par bureau. Une première dans l’histoire du pays !
Par ailleurs au lendemain des élections, le pouvoir a mis entre parenthèses toutes les libertés publiques en déclarant toute expression même constitutionnelle illégale. Interdiction de toute manifestation et de tout meeting. Suivi d’une vaste opération d’arrestation des candidats à la députation, des membres et des militants de l’opposition voire des simples citoyens.
L’appel demandé par Barkat, Bachir et Meidal devant le tribunal correctionnel …
La cour d’appel du tribunal de Djibouti a confirmé le mercredi 03 avril les peines lourdes prononcées en 1ère instance à l’égard des 3 cheiks et leaders de l’USN, Abdourahman Barkat God, Abdourahman Souleiman Bachir et Guirreh Meidal (2 ans de prison avec 18 mois ferme et 5 ans de privations des droits civiques).
DAF, des membres de l’USN et des simples citoyens toujours à Gabode…
Daher Ahmed Farah (DAF), président du MRD et porte-parole de l’USN, condamné à 2 mois de prison ferme attend toujours la date du jugement de l’appel demandé comme l’enseignant Ali Mohamed Arras, condamné à 8 mois de prison ferme.
Dirir Said, Idriss Aden et Moussa Houssein, tous candidats à la députation sur la liste de l’opposition et arrêtés au lendemain des élections du 22 février 2013 sont toujours détenus à Gabode arbitrairement et illégalement malgré la relaxe du juge le 26 mars. C’est le cas aussi de Maydane Abdallah, du MRD, relaxé par le juge le 17 mars mais toujours détenu à Gabode.
Fayçal Mohamed Hadi, de la Chambre de Commerce dont il exerçait la fonction de Secrétaire Général, est toujours en mandat de dépôt à Gabode. Un citoyen sans étiquette politique arrêté et détenu arbitrairement.
Nous sommes toujours dans l’impossibilité de dire le nombre exact et l’identité des personnes arrêtées et détenues à Gabode suite à la contestation des résultats par l’opposition. L’ODDH s’excuse par avance si nous n’avons pas pu mentionner les noms de certaines personnes.
Grève de la faim de tous les détenus politiques …
Nous avons appris que pour protester contre leurs condamnations et leurs détentions arbitraires tous les détenus politiques de Gabode ont décidé de commencer une grève de la faim à partir du samedi 06 avril 2013.
L’ODDH dénonce l’utilisation des tribunaux complaisants pour condamner et/ou éliminer de la scène politique certaines personnalités de l’opposition et condamne avec force la poursuite des intimidations, des arrestations et des détentions illégales des simples citoyens, des militants de l’opposition et des opposants depuis le 22 février 2013.
Et enfin l’ODDH appelle le pouvoir public à trouver des compromis politiques qui pourraient servir la cause de la paix et de la démocratie. D’ailleurs, il faudra que toutes les parties soient sincères dans leurs efforts pour trouver une issue de sortie à la crise actuelle.
Agir pour la démocratie, la dignité et la justice.
Le Président de l’ODDH
Farah Abdillahi Miguil