ÊTRE OPPOSANT A DJIBOUTI
Téméraire, voire suicidaire de se déclarer opposant au Régime IOG (opposant ou même simple citoyen). C’est une option à haut risque. Au tournant des années 90, tout le monde, en Afrique, a signé un pacte avec la démocratie. Et tout le monde se targuait d’être démocrate idem pour notre très cher pays Djibouti.
Avec l’indépendance, tout le monde s’était cru libre. La démocraties fleurissent, à Djibouti, si, en principe, il n’est interdit à personne de créer un parti, de se poser en alternative au pouvoir ou bien même de pouvoir dénoncer une injustices, il en va tout autrement dans les faits.
Toutes velléités d’opposition se trouvent ainsi découragées ou matées comme le témoigne le cas du colonel Fouad Youssouf Ali. Il existe, pour ce faire, des moyens efficaces qui font chaque jour leurs preuves. Faites un tour sur les différentes régions de notre pays : de la Capitale à Obock, voire dans les petites localités, partout où vous posez votre valise, fonctionne avec une redoutable efficacité la machine à casser ou à caser de l’opposant. Il s’agit de faire douter celui-ci, de l’ébranler au plus profond de lui-même, pour qu’il s’aplatisse comme une crêpe. Pour ce faire, le régime propose deux réponses : prison ou morgue.
La prison est une arme suspendue, telle l’épée de Damoclès, au-dessus de toute opposition. Car on peut perdre la voix et toute expression publique et continuer de jouir de la liberté d’aller et de venir. La prison devient une arme redoutable du pouvoir pour briser l’opposition et la fixer quelque part. L’opposant qui atterrit en prison est coupé de ses bases arrière. Il est à la merci du pouvoir et dans l’espace clos de la prison, loin de tout regard, son destin est assez proche de celui du mouton du sacrifice. On en fait ce que l’on veut. L’exemple le plus concret est aujourd’hui celui du colonel Fouad Youssouf Ali qui vient de prouver encore l’atrocité du régime IOG.
Nous voici rendus au point où s’écrit l’histoire universelle de toutes les prisons du monde, politiques ou non, d’aujourd’hui, comme d’hier et de demain. Par exemple, les dictatures staliniennes d’hier ont créé le « Goulag ». La très démocratique Amérique de George Bush a créé la fameuse prison de « Guantanamo » Et Djibouti avec sa fameuse prison de Gabode avec sa cellule « 12 ». L’une et l’autre prison se valent en horreur, en inhumanité, en négation du respect dû à la personne humaine. Comme quoi la prison reste la prison, quel que soit le régime politique considéré.
Dernière arme des pouvoirs contre l’opposition, la force brutale et sauvage, avec l’intention de tuer. Il s’agit d’une arme de destruction massive. Le cas Gadidche Ladieh Omar ou de Mohamed Ahmed Jahba est encore frais dans nos mémoires. Les opposants, au bout du fusil et dans la ligne de mire du pouvoir, ne valent pas plus que du gibier.
MOUSTAPHA AHMED YOUSSOUF