Genève le 20 Juin 2019
CONFERENCE ANNUELLE DE L’OIT 2019
L’invitation de l’intersyndicale UDT/UGTD à la conférence internationale de l’OIT pour l’année 2019 comme dans le passé démontre le statut accordé par cette noble institution onusienne aux travailleurs en tant que partenaire essentiel et incontournable et dans le monde du travail. En ce sens que la conférence annuelle permet aux gouvernements , employeurs, et travailleurs du monde entier de se concerter et de débattre sur le problématique du travail dans ses multiples dimensions politique, économique et sociale voire culturelle.
La conférence de l’année 2019 coïncide avec la commémoration du centenaire de l’OIT. Cent ans d’existence pour cet organisme mondial où beaucoup d’efforts ont été consentis et d’importants travaux et réformes réalisées afin d’améliorer les conditions du travail et d’œuvrer à la promotion de la justice sociale.
Le concept de justice sociale désigne le besoin de parvenir à une répartition équitable des biens sociaux. Aux sein d’une société pourvue de justice sociale, les droits humains sont respectés et les classes sociales les plus défavorisées ont des opportunités de développement.
La justice sociale implique donc l’engagement de l’état pour compenser les inégalités apparaissant sur le marché et dans d’autre mécanismes propres à la société. Les autorités gouvernementales doivent favoriser les conditions qui permettraient à ce que toute la société puisse se développer en matière économique. Autrement dit, il ne devrait pas y avoir quelques multimillionnaires et une grande quantité de pauvres.
Il est important de souligner que certaines marges de profits sont immorales voire irrespectueuses vis avis des sociétés appauvries. Il faudrait donc chercher à lutter contre le profit démesuré obtenu au moyen des impôts, des taxes ou d’autres mesures.
Les pays qui jouissent d’une meilleure qualité de vie sont en principe ceux qui favorisent la justice sociale, étant donné quel l’iniquité et les inégalités génèrent la violence et sont souvent à l’origine des confrontations sociales.
Cependant, dans de nombreux pays en voie de développement dont la république de Djibouti fait partie, la notion de justice sociale reste un vœu pieux.
La déclaration de la Philadelphie le 10 mai 1944 et celle de l’0IT relative aux Principes et droits fondamentaux du travail ainsi que le traité d’Amsterdam ont tous permis de jeter les bases et les fondements nécessaires à l’instauration d’une justice sociale et un environnement propice à un travail décent. Néanmoins, c’est au niveau de la mise en œuvre qu’il reste beaucoup à faire.
Ainsi les travailleurs de nombreux pays du tiers monde sont privés de droits et libertés le plus élémentaires et sont exposés à toutes sortes de persécution. Il conviendrait de citer comme exemple le cas de Djibouti où depuis 1995 les dirigeants syndicaux ont été licenciés de façon arbitraire et dans l’illégalité absolue pour avoir déclenché une grève. Et malgré les recommandations formulées par le BIT en vue de réintégrer les syndicalistes licenciés, le gouvernement djiboutien s’appose jusqu’à ce jour à toute initiative pour règlement de la situation qui perdure durant presque un quart de siècle. L’objectif du régime étant d’anéantir toute velléité de syndicalisme libre et représentatif dans le but de réduire les travailleurs au niveau d’esclavagisme d’un autre âge.
Depuis 1995 la situation n’a guère amélioré, bien au contraire elle s’est gravement détériorée en terme de violation de droits et libertés syndicaux. C’est ainsi qu’au mois de mai 2019 les travailleurs du chemin de fer de Djibouti sont maltraités et persécutés. L’on apprend aussi que dans la semaine dernière des enseignants ont été arbitrairement emprisonnés et risquent d’être radiés du corps des enseignants. Voici donc une situation qui ne laisse personne indifférent. C’est pourquoi il y’a une nécessité d’agir en urgence afin de prendre des mesures contraignantes de nature à mettre un terme à des telles exactions. Il me semble que la crédibilité de cette honorable institution est à ce prix.
En conclusion,il est sollicité au BIT et à l’OIT ainsi qu’aux honorables délégués syndicaux de faire preuve de solidarité et de soutien à l’endroit de ces travailleurs victimes d’injustice sociale à un moment où l’instauration effective d’une justice sociale s’avère indispensable