Compte rendu de la manifestation du 16 décembre 2018 face à l’ambassade de Djibouti à Paris en commémoration des victimes civiles d’Arhiba, de Budhuqo et de Quartier 5
Une vingtaine de Djiboutiens ont bravé le froid de l’hiver et se sont rassemblés à l’appel de l’Association pour la Démocratie et le développement (ADD) et de l’Alliance républicaine pour le développement (ARD) face à l’ambassade de Djibouti pour commémorer les moments de drame dans l’histoire de Djibouti.
Le président de l’ADD Ahmed Kassim Isse a introduit la situation des crimes d’État à Djibouti expliquant l’appel à la commémoration.
A la suite d’une explosion survenue au Café de Paris à Djibouti en octobre 1990, plus de 200 membres du clan Gadaboursi ont été arrêtés et torturés par les autorités qui cherchaient à leur imputer la responsabilité de cet attentat.
Le 18 décembre 1991, 59 civils rassemblés à l’aube sur la place centrale du quartier Arhiba à Djibouti-ville sont tués par les forces armées nationales en représailles à un revers subi par les mêmes forces armées dans le nord du pays face aux combattants du FRUD.
De nouveau, 90 personnes rassemblées le 21 décembre 2015 pour une cérémonie culturelle à Buldhuqo près de Balbala à Djibouti-ville ont fait l’objet de tirs au moyen de chars et d’armes lourdes par l’armée djiboutienne.
La commémoration tenue en ce 16 décembre 2018 a permis une fois de plus de demander justice et réparation pour les victimes des tueries mais aussi pour les civils tués et les femmes violées dans le nord du pays accusés de soutenir des hommes armés.
Les nombreux slogans scandés ont rappelé à la mémoire de chacun les crimes impunis de l’Etat de Djibouti.
S’y ajoute désormais depuis décembre 2018 une plainte pour biens mal acquis déposée à Paris diligentée contre les proches d’Ismaël Omar Guelleh.
De nombreux djiboutiens militants des droits de l’homme en exil ont fait le déplacement de toute la France pour témoigner de leur vécu sous la furie de la dictature de Djibouti.
Il s’agit de Djihad Saleh Ahmed, Souleiman Waberi Djama, Djilani Ahmed Abdourahman, Ali Dimbio Ahmed, et de deux membres du MJO-Europe Moustapha Ibrahim et Yassin Ibrahim Youssouf.
A bout de souffle, l’Etat djiboutien a tenté en vain d’intimider les participants en installant une caméra aux fenêtres de l’ambassade destinée à enregistrer le déroulement de la manifestation.
Maki Houmedgaba
Représentant de l’ARD en Europe
Fait à Paris, le 20/12/2018