Une équipe de la BBC, au sein de laquelle se trouvait Tomi Oladipo, correspondant spécialiste des questions sécuritaires en Afrique, a été arrêtée et détenue pendant 16 heures vendredi 1er avril sans pouvoir communiquer avec l’extérieur. Les reporters ont subi un interrogatoire de 8 heures et ont passé la nuit en détention avant d’être conduits dans un avion le samedi matin.
Aucun motif susceptible d’expliquer leur arrestation et leur expulsion n’a été fourni aux journalistes qui avaient tous obtenu une accréditation. La BBC a requis des explications auprès du gouvernement djiboutien à travers une lettre, restée sans réponse à ce jour. Avant leur interpellation, les journalistes avaient interviewé le ministre des Affaires étrangères et un candidat d’opposition.
“Nous sommes profondément choqués par le comportement des autorités djiboutiennes à l’encontre de journalistes pourtant dûment accrédités, déclare Reporters sans frontières. Il est clair que le pouvoir cherche à museler les médias pour empêcher toute couverture indépendante de l’opposition. Nous estimons par conséquent que les conditions nécessaires à une élection transparente et démocratique ne sont pas remplies.”
La réélection d’Ismaïl Omar Guelleh, à la tête du pays depuis 17 ans et candidat à un quatrième mandat, est d’ores et déjà assurée. L’opposition, regroupée dans l’Union pour le Salut National (USN), qualifie le scrutin à venir de “mascarade”. Depuis des mois, le gouvernement organise une répression féroce contre toute voix dissidente, en arrêtant opposants politiques, défenseurs des droits de l’Homme et journalistes. RSF avait déjà dénoncé en janvier 2016 le harcèlement des autorités djiboutiennes à l’encontre des journalistes.
Djibouti est classé 170ème sur 180 pays au Classement mondial sur la liberté de la presse établi par RSF en 2015.
Source : rsf