A Djibouti, la justice a ordonné jeudi 6 octobre la remise en liberté d’un opposant détenu depuis mai 2010. Mais celui-ci reste pourtant en détention. La Chambre d’accusation a en effet annulé l’ensemble de la procédure visant Mohamed Ahmed, dit Jabha, membre du Front pour la restauration de l’unité et de la démocratie (FRUD). Le gouvernement djiboutien l’accuse d’être à la solde de l’Erythrée.
Si son avocat français, maître Bérenger Tourné qualifie cette décision de « bonne nouvelle » après cinq ans de lutte judiciaire, il demande néanmoins aux autorités djiboutiennes la libération de son client.
« Mon correspondant sur place, maître Zakaria, qui a assisté à l’audience, assure que le maintien sur écoute de mon client est toujours en cours, et que sa remise en liberté n’a pas été effective alors même qu’elle a été ordonnée », précise-t-il.
« Plus d’Etat de droit »
« Je demande aux autorités gouvernementales djiboutiennes de revenir à plus d’Etat de droit en donnant l’application à une décision de justice qui s’impose à elle. Je me réserve dans la foulée de demander aux autorités françaises d’enjoindre Djibouti de remettre en liberté monsieur Jabha », ajoute-t-il.
Pour l’avocat, la France, qui conserve des liens avec Djibouti, « ne peut pas tolérer cinq ans de tortures, de procédures vides, de droits de l’homme bafoués ».