Djibouti: l’opposition craint des troubles à l’approche de la présidentielle (AFP, 5/03/15)
Djibouti risque de vivre des troubles et des révoltes populaires à l’approche de l’élection présidentielle de 2016 si le régime « continue à ne pas tenir ses engagements », a averti jeudi à Paris un responsable de l’opposition.
« Le régime ne tient pas ses engagements, et cela augure mal de la suite. C’est très risqué, cela peut entrainer des troubles, des révoltes populaires » avant la présidentielle du printemps 2016, a déclaré à l’AFP Djama Meidal, délégué aux relations extérieures de l’Union pour le Salut national (USN), une coalition de sept partis d’opposition, de passage à Paris.
Le gouvernement de Djibouti, petit pays stratégique de la Corne de l’Afrique, a annoncé fin décembre la signature d’un accord de sortie de la crise politique avec l’opposition, après de longs mois de négociations.
L’accord prévoyait « la mise en place de commissions de travail entre le gouvernement et l’opposition et le début des travaux sur les réformes politiques et institutionnelles conjointement proposées par les deux parties ».
Huit députés de l’USN ont réintégré immédiatement l’Assemblée nationale, conformément à l’accord du 31 décembre, mais « les engagements pris par le régime n’ont pas été tenus », a affirmé M. Meidal.
« Une loi d’amnistie concernant les militants de l’USN -dont trois oulémas condamnés à la prison- et qui devait être votée immédiatement, n’a pas été présentée à l’Assemblée ».
De même « les élus locaux démis de leurs fonctions après les élections législatives de 2013 n’ont pas été réintégrés comme le pouvoir s’était engagé à le faire », a-t-il ajouté.
De surcroit, les travaux sur les attributions de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), qui doit assurer le contrôle des élections, n’aboutissent pas, a affirmé l’opposant.
Le président Ismail Omar Guelleh « ne veut pas entendre parler d’une CENI indépendante, et de son côté, l’opposition n’a pas confiance dans le ministère de l’Intérieur », a ajouté M. Meidal.
Interrogé début février par l’hebdomadaire Jeune Afrique sur ses intentions concernant sa candidature à la présidentielle de 2016, M. Guelleh, au pouvoir depuis 1999, avait répondu: « wait and see ».
Dans cet entretien, le dirigeant djiboutien s’était félicité que « l’ambiance ait changé » depuis la signature de l’accord de sortie de crise entre le gouvernement et l’opposition.
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