ALLIANCE REPUBLICAINE POUR LE DEVELOPPEMENT
Djibouti, le 3 décembre 2014
Compte-rendu du troisième congrès ordinaire de l’A.R.D.
Le troisième congrès ordinaire de l’Alliance Républicaine pour le Développement s’est tenu du 27 au 28 novembre 2014 à Balbala.
Le congrès s’est ouvert avec la récitation de la « Fatiha » en mémoire du regretté militant de l’A.R.D. Mohamed Amin Ahmed Mohamed rappelé à Dieu la veille, et des versets coraniques 102,103 et 104 de la sourate « la famille d’ Imran », incitant les croyants à une crainte authentique d’Allah, interdisant la division et enjoignant les croyants à l’union et la fraternité qui réconcilient les cœurs.
Dans une brève allocution le président Ahmed Youssouf a remercié le Haut-Conseil de l’U.S.N. venu exprimer sa solidarité agissante à l’A.R.D., victime ces dernières années d’entraves répétées à son fonctionnement, de violences policières contre ses militants et autres menées subversives du pouvoir dictatorial…
Les travaux se sont déroulés dans une ferveur militante sans précèdent à la hauteur des agressions subies. Les délégués venus de toutes les régions et fédérations du pays, ont débattu des points inscrits à l’ordre du jour, après l’avoir adopté et désigné un bureau. Les débat ont été francs et sans concession.
En présentant le rapport moral, le secrétaire général, a fait référence au deuxième congrès ordinaire de février 2010 et l’assise de concertation du 13 mai 2011 à Balbala, convoquée par la base pour établir un bilan et tracer une feuille de route suite aux graves évènements survenus avant la mascarade électorale du 8 avril 2011.
Le secrétaire général a rappelé que « l’A.R.D. a subi comme tous les partis de l’opposition une désaffection des militants, due à près d’une décennie de boycott ». Mais les résolutions du second congrès ont remobilisé l’A.R.D. (et de toute l’opposition) qui, après avoir prôné le « non au troisième mandat ! « a lancé le bal de la contestation ici même à Balbala en mai 2010 et bien avant le printemps dit arabe qui a bouleversé l’échiquier politique dans le Maghreb et le Moyen Orient ». Contestation légale préparée par une longue tournée trimestrielle ponctuée de meetings de sensibilisation et de mobilisation dans toutes les Régions et quartiers de la capitale, ayant culminé avec la manifestation monstre du 18 février 2011.
Au lendemain des élections Régionales 2012 que l’UAD a boycotté en protestation de la violation de la loi sur la Décentralisation et le Statuts des Régions (telle que convenu d’accord parties le 12 mai 2001), le secrétaire général a souligné le rôle pionnier de l’A.R.D. dans la mobilisation de l’électorat djiboutien en vue des Législatives 2013. rappelant que cette participation visait à donner à notre peuple une dernière chance d’expression démocratique pour sauver la Paix.
I) ANALYSE DE LA SITUATION ET PERSPECTIVE DE LUTTE
• -Les débats ont essentiellement porté sur le contexte national :
Les congressistes ont tous rappelé que l’A.R.D. (ex-Frud-armé) est le fruit d’une longue lutte multiforme.
Les délégués ont ensuite constaté que la violation de l’Accord de Paix de 2001 a reconduit et aggravé les causes du conflit civil, entrainant une situation préjudiciable à la cohésion nationale et à un développement harmonieux. A cette violation est venu s’ajouter un état de siège permanent depuis les manifestations historiques des 1er janvier et 18 février 2011 : harcèlement et criminalisation des opposants, condamnations arbitraires qui ont totalement discrédité l’institution judiciaire nationale, blocus injustifié contre le nord du pays et exactions répétées et impunies contre les civils, entraves systématiques au bon fonctionnement des partis légaux, rendant toute vie partisane virtuelle.. L’impunité assurée au plus haut niveau aux crimes et détournements des deniers publics, la paupérisation grandissante du plus grand nombre et l’enrichissement sans cause d’une poignée de dignitaires ont déstructuré la société Djiboutienne.
Face à une telle situation, nombre d’intervenants expression d’un ras-le-bol national, ont soulevé l’exigence du départ immédiat du chef de l’état tenu pour principal responsable de la violation de l’Accord de Paix et ultime obstacle à une alternance démocratique.
II) RESOLUTIONS ET RECOMMANDATIONS
• Désigner une commission de sages pour préserver l’unité du parti.
• Alerter la communauté internationale sur les risques réels d’une reprise du cycle contestation/répression.
• Soutenir toute solution de sortie de crise pacifique et responsable dans l’intérêt du peuple djiboutien
• Encourager les actions entreprises par la diaspora pour rassembler la communauté nationale dans le combat pour le changement démocratique.
• Remobiliser la jeunesse et toutes les forces vives de la nation dans l’optique d’une vaste contestation victorieuse
• Accroitre la représentativité nationale de notre parti et sa couverture dans toutes les Régions.
• Renforcer la coordination des activités du parti à l’intérieur et à l’extérieur.
• Soutenir la médiation qatarie pour un règlement négocié du conflit frontalier.
• Maintenir et renforcer les relations de bon voisinage avec les pays de la région
• Soutenir la lutte contre le terrorisme en rejetant l’ amalgame entre Islam, Islamisme politique et terrorisme.
• Soutenir et reconnaître l’Etat Palestinien
III) ELECTION DU CONSEIL NATIONAL
Après la réelection du Président sortant Ahmed Youssouf Houmed, Les délégués ont élu un conseil national élargi.
La liste complète des membres du conseil national, annexée au présent compte-rendu sera transmise à toutes les Fédérations du Parti. Les congressistes ont également approuvé la demande d’intégration d’UGUTA-TOOSA à l’ARD.
Les congressistes appellent enfin les Djiboutiens épris de Paix, de Justice et luttant pour l’Alternance démocratique à renforcer les rangs de l’ARD.
Le rapporteur
Mohamed Ali Abdou