Réalité numéro 73 du mercredi 3 décembre 2003 |
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Sommaire
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Directeur de Publication :
ALI MAHAMADE HOUMED Codirecteur : MAHDI IBRAHIM A. GOD Dépôt légal n° : 73 Tirage : 500 exemplaires Tél : 25.09.19 BP : 1488. Djibouti Site : www.ard-djibouti.org Email : realite_djibouti@yahoo.fr
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Éditorial
A GÉNIE INTERNATIONAL,
MAUVAIS GÉNIE NATIONAL ?
Dans les fausses démocraties comme la nôtre, où le régime en place fraude à chaque élection et où les médias publics se distinguent par l’absence de pluralisme et d’objectivité, les mises en scène prennent parfois des tours enfantins. Ainsi, alors que, comme la majorité de notre Peuple, nous n’avions pas été convaincus de la prestation présidentielle à l’occasion de l’Aïd, la presse gouvernementale, juste parce qu’elle doit donner l’illusion du contraire, a estimé nécessaire de convoquer un soutien international censé corroborer l’excellence de ladite allocution.
On apprend donc que les principaux médias arabes auraient été tellement impressionnés par les propos présidentiels qu’ils ont tenu à faire profiter de son incommensurable profondeur l’ensemble des arabophones de la planète. Le ridicule n’ayant pratiquement aucune limite ici, que l’on cherche avec nous où se situe réellement l’événement.
Le Président de la République aurait condamné le sanglant attentat commis en Arabie Saoudite : qui serait assez irresponsable pour invoquer le moindre commencement de justification à une telle barbarie ? Il aurait également suggéré que les Irakiens puissent enfin pouvoir décider par eux-mêmes de leur destin et que les forces d’occupation se retirent de leur pays : franchement, il n’y a là rien de révolutionnaire.
Le Chef de l’État djiboutien aurait par ailleurs fermement condamné le régime sioniste et invité la communauté internationale à user de tous les moyens de pression pour imposer une solution juste et équitable : il nous semble un peu en retard sur le déroulement du processus de paix. Enfin, il se serait félicité des pourparlers de paix inter somaliens se déroulant actuellement au Kenya : il était temps, après toutes les incohérences de son régime à ce chapitre. On le voit bien, comme nous l’avions dit, aucune nouveauté n’a été proférée qui puisse justifier une telle considération, nationale ou internationale à l’égard de l’allocution présidentielle de l’Aïd.
Mais, s’il fallait à tout prix restituer ce texte dans son contexte, une première remarque viendrait à l’esprit. Tout d’abord, si ces médias arabes (au rang desquels Al Hayat et Al Jazira sont mentionnés) ont vraiment évoqué le speech présidentiel, ce serait, nous semble-t-il, pour une raison bien particulière, loin d’une improbable contribution à la résolution des grands problèmes contemporains.
La question qui se poserait, c’est en effet d’évaluer la douleur présidentielle consécutive à ce grand écart qui consiste à critiquer des partenaires dont on accueille pourtant les forces armées dans une croisade qui tarde, pour le moment, à prouver une quelconque efficacité dans la lutte contre un introuvable terrorisme régional. Surtout lorsque l’on remarque, malheureusement, à quel point les États-unis d’Amérique s’aliènent gravement, au moins l’opinion publique arabe, en cautionnant le terrorisme quotidien de l’État sioniste. Il faut résolument combattre le terrorisme, partout où il se manifeste et quelle qu’en soit la forme : Israël est le seul État terroriste du monde ! Le terrorisme des pauvres se nourrit quant à lui, non pas d’une quelconque inspiration religieuse, mais avant tout dans les frustrations et les humiliations subies. Aucune diplomatie ne peut l’ignorer.
Le ridicule a toutefois une limite : la presse gouvernementale n’a pas pu faire croire que les médias arabes internationaux avaient accordé un large écho aux propos présidentiels relatifs aux réalisations économiques ou sociales du régime en faveur du Peuple djiboutien. Tant que l’éloge reste dans le domaine international, ses indécentes retombées sont moins insupportables.
Brèves nationales
AWR-AWSA :
Un camp très visité ?
Réfugiés ou clandestins, ils sont des milliers, pensionnaires de ce camp insolite installé à 18 kilomètres de la ville d’Ali-Sabieh, rouvert à la suite des expulsions massives de septembre dernier. Le lieu est souvent cité comme étant un repaire de trafiquants où Djiboutiens et étrangers se livrent à des opérations commerciales douteuses. Après les épouses des dignitaires qui venaient y recruter des « bonnes », clandestines bien sûr, c’est maintenant au tour des légionnaires de « visiter » l’endroit pour y retrouver l’âme sœur, avec plus ou moins de bonheur selon les jours.
Dimanche dernier un scandale aurait failli éclater lorsque deux légionnaires et leur accompagnateur Djiboutien, venus à bord d’un véhicule de marque Daihatsu Rocky, sont arrivés sur place dans le but de récupérer deux filles, ex-compagnes parait-il des deux «képis blancs». Les forces de l’ordre auraient un moment arrêté les deux visiteurs et leurs « moitiés », puis les ont finalement laissé repartir ensemble à Djibouti-ville, après que les deux légionnaires eurent déboursé une forte somme aux responsables du camp. Pourtant, des sous-officiers consciencieux avaient à plusieurs reprises averti leur hiérarchie de la persistance en ce lieu, d’un trafic indigne de l’esprit humanitaire..
Qu’attendent les autorités concernées pour sévir contre ce genre de pratiques bassement mercantile ?
Ali-Sabieh :
Du discours à la réalité
L’agenda présidentiel semble chargé en ce mois de Décembre. Après son retour d’un voyage officiel en Iran, le Chef de l’État, en course pour sa réélection en 2005, projetterait de visiter au moins deux districts de l’Intérieur. Selon nos informations, le probable candidat à sa propre succession serait attendu à Ali-Sabieh dans la deuxième quinzaine du mois. Le terrain où doit se poser l’hélicoptère de l’illustre visiteur serait dès à présent parfaitement sécurisé. Pour ce faire, le bulldozer du district aurait rasé un chantier en construction appartenant à un ponte du RPP local. Lequel aurait ainsi appris à ses dépens que les impératifs de sécurité passent avant les amitiés politiques.
Dépêchés sur place afin d’y préparer cette visite, les missi dominici du pouvoir annoncent à qui veut les entendre que le chantre de l’agro pastoralisme serait déterminé à inonder le pays assajog d’eau minérale, sans oublier les usines de marbre et de ciment qui fleuriront parait-il du côté du mont Arrey. Pour l’heure, seule une clôture métallique délimite le site de la future usine d’eau minérale. Pour le reste, qui vivra verra…
En attendant ce jour heureux, la mauvaise gouvernance vécue au quotidien est loin de plaider en faveur du développement décentralisé cher au « numéro un djiboutien ». Aussi, les Assajog restent dubitatifs en constatant que la réalité observée sur place ne corrobore absolument pas les prétentions gouvernementales relatives à leur district. On ne peut que comprendre leurs craintes en les écoutant égrener la liste des difficultés causées par la mauvaise gouvernance antithèse d’un développement durable.
Au chapitre social, tout ne semble pas rose, loin s’en faut. Dans le domaine de la santé, il y aurait même quelques grincements de dents. Les habitants d’Ali-Sabieh ont ainsi été privés de soins du 22 au 26 novembre dernier en raison d’une grève du personnel soignant du dispensaire local. Les grévistes auraient exigé le paiement des arriérés de prime de garde non versés depuis sept mois. Suite à ce mouvement de contestation, les agents de la Santé auraient repris le travail après que le nouveau médecin-chef se soit engagé à débloquer la situation en plaidant leur cause auprès des autorités compétentes.
Par ailleurs, Ali-Sabieh connaîtrait depuis plusieurs semaines des problèmes d’éclairage public. Plusieurs artères de cette belle ville seraient plongées dans le noir, le District n’étant plus en mesure de participer aux frais d’éclairage. Last but not least, le siège du Conseil Régional coopté serait privé d’électricité depuis quelques jours pour non-paiement des factures. No Comment !
District de Dikhil :
L’Éducation escamotée
La région de Dikhil est la plus vaste de notre pays mais curieusement une des plus négligées par l’Éducation nationale. Certaines zones bien peuplées restent toujours sans école. Dans les écoles existantes, l’enseignement est fréquemment décrié par les parents d’élèves. Ainsi, les élèves du collège de Dikhil n’ont toujours pas reçu la totalité des manuels scolaires, qu’ils ont pourtant payé au début de l’année scolaire.
Dans cet établissement, certains professeurs refuseraient même l’accès à leurs cours aux élèves dépourvus de manuels. Seuls les élèves munis d’un certificat d’indigence seraient autorisés à assister aux cours sans manuels. Dans les écoles rurales, l’enseignement de la langue arabe est insuffisante à As-Eyla et inexistante à Yoboki. A As-Eyla il n’y aurait qu’un seul maître d’arabe pour six classes de C.M bénéficiant chacune d’une heure de langue arabe par semaine. A chaque réunion, les parents d’élèves soulèvent ce problème, hélas toujours sans être entendus. Faute d’enseignant depuis la rentrée scolaire, les cours d’arabe ne seraient plus dispensés aux élèves des C.M de l’école de Yoboki. Les parents d’élèves de cette localité se seraient plaints de cette situation lors de la dernière tournée du ministre de l’Éducation dans leur village. Malgré la promesse ministérielle, aucun enseignant d’arabe n’a été affecté à cette école. La prétendue déconcentration de l’Éducation nationale n’a apporté aucune amélioration au fonctionnement des établissements scolaires du district de Dikhil. Dans cette région l’Éducation paraît escamotée et sinistrée. Dans ces conditions, c’est tout l’avenir des enfants scolarisés dans ce district que ce régime irresponsable assassine.
Tadjourah :
L’UNFD en pâle position ?
Depuis le hold-up électoral du 10 janvier dernier, les habitants de la ville blanche témoignent très peu d’estime à l’égard de la mouvance présidentielle responsable de fraudes massives et de la mauvaise gouvernance. L’UNFD, section féminine de l’ex-parti unique, tenterait désespérément ces derniers temps de sensibiliser les femmes de Tadjourah connues pour être les porte-drapeaux de l’opposition dans cette ville. Sans succès.
Aussi, pour donner l’illusion d’une implantation réelle du parti présidentiel sur cette rive du Golfe, la Première Dame et présidente de l’UNFD projetterait de se rendre sur place et principalement de visiter Tadjourah le week-end prochain.
Dans ce déplacement, elle sera bien entendu accompagnée de toute sa cour, estimée paraît-il à plusieurs dizaines de ferventes admiratrices. Le seul hic, c’est que les admiratrices de l’UNFD, il en manque cruellement à Tadjourah et pour cause : les femmes de cette ville sont dans leur écrasante majorité militantes de l’opposition et partisanes du changement démocratique. Peu intéressées donc par les lendemains qui chantent toujours promis par celui qui cherche à rempiler, elles resteront majoritairement chez elles, préférant vaquer à leurs occupations domestiques plutôt que de poser devant les caméras aux côtés de l’illustre visiteuse au cours de la garden-party.
En attendant les reportages forcément enthousiastes des médias gouvernementaux, il ne nous reste qu’à souhaiter Bon week-end à toutes…
Pollution de l’air :
La route d’Arta, zone à risques
Rares sont les passants qui n’ont pas, un jour ou l’autre été incommodés par les nuisances olfactives et visuelles des fumées perpétuelles visibles sur la route d’Arta à hauteur d’Arhiba. Ces fumées dangereuses proviennent des ordures incinérés sur la terrain vague du « sans fil»; des cadavres d’animaux seraient régulièrement brûlés à cet endroit, dégageant d’épaisses fumées blanches qui indisposent les passants, les riverains et les automobilistes. Certains jours la circulation est rendue dangereuse sur cette voie très fréquentée en raison de l’épaisseur de ces fumées réduisant la visibilité. Si la multiplication des décharges sauvages est à l’origine de cette situation, la négligence des pouvoirs publics ignorant les nuisances de ces ordures et fumées sur l’environnement, est regrettable. L’hygiène publique et la préservation de l’environnement restent pour le moment les parents pauvres de ce régime insouciant.
Pôle Universitaire :
Malaise persistant.
Lundi dernier, des étudiants en section BTS du pôle universitaire de Djibouti avaient, en groupe, abordé leur directeur devant le Lycée Industriel et Commercial cherchant à dialoguer avec lui. Pris de panique ce dernier aurait foncé avec son véhicule sur le petit attroupement manquant de blesser certains d’entre eux. Fous furieux, les étudiants auraient rejoint le pôle pour protester contre la réaction méprisante et irresponsable de leur directeur. Ne le trouvant pas ils auraient alors saccagé son bureau. Une fois arrivé sur les lieux, le directeur aurait été violemment pris à partie mais aurait réussi tout de même à rejoindre son bureau sous les quolibets de jeunes surexcités.
Dans leur furie, les étudiants auraient également endommagé son véhicule. L’absence d’un dialogue constructif entre les autorités de l’Éducation nationale et les élèves frustrés du pôle universitaire serait à l’origine d’un tel débordement révélateur d’un malaise profond. A l’heure où nous mettons sous presse les étudiants seraient toujours en grève mais la Direction semblerait, à présent, disposée au dialogue. Pourvu que cette détente réussisse, afin que les étudiants puissent reprendre leurs cours dans de bonnes conditions.
Journée mondiale du SIDA :
Tolérance et prévention avant tout.
La semaine nationale contre le SIDA a culminé lundi dernier avec des manifestations diverses organisées un peu partout dans le pays. Pour ne pas être en reste, le régime fanfaron a donné de la voix faute de vrais moyens à engager dans la prévention de ce fléau.
Ainsi, le Chef de l’État s’est offert la luxe d’une interview sur les ondes du service somali de la BBC. Au-delà de ses belles déclarations d’intention, la réalité sur la progression de la pandémie planétaire dans notre pays est sujette à caution. Si quelques associations font œuvre utile en sensibilisation avec leurs faibles moyens, le régime lui, semble privilégier les actions d’éclat plutôt que les mesures nécessaires adoptées un peu partout dans le monde et particulièrement en Afrique. La tolérance vis-à-vis des porteurs sains ou malades du syndrome reste encore à inventer chez nous.
L’obstacle principal réside dans la mentalité elle-même sectaire des dirigeants de ce régime négligeant la communication de masse qu’implique la création d’un tel climat. L’hypocrisie officielle ne fera pas reculer la pandémie du SIDA.
Obock : mensonges et mépris
Hayyou ? Les colons s’y sont installés il y a un siècle et demi, le turban de Rahaïta leur accordant un droit de mouillage sur sa rade. La France ayant outrepassé ses droits, elle fut priée par le même turban d’aller déstructurer ailleurs. Elle a connu Lagarde et Monfreid et a vu la naissance des plus gros employeurs privés que sont les Établissements Coubèche et Marill. Enfin la plupart des intellectuels et des hommes politiques qui ont fait l’Histoire de ce pays y sont nés, y ont vécu ou étudié…
Mais tout cela c’est son passé. Sa grandeur de l’époque n’intéresse que les historiens. A l’en croire, c’est à son présent et son avenir que feint de s’intéresser le pas si nouveau régime. Selon nos informations, après son retour d’Iran, le Chef de l’Etat compterait y effectuer une tournée au cours de laquelle il s’apprêterait à y annoncer une série de projets portant sur différents domaines de développement intéressant les Obockois qui tout en étant patients et vindicatifs ne sont plus dupes. Beaucoup de nos lecteurs ne l’ont peut-être jamais vu et ceux qui souhaiteraient s’y rendre aujourd’hui ne le pourraient pas : c’est qu’elle est enclavée !
Ni bac ni boutre ne la desservent régulièrement par voie maritime. Il n’y a plus de liaison aérienne depuis belle lurette et la voie terrestre Tadjourah/Obock n’est non seulement pas bitumée après 27 ans d’Indépendance, mais la piste qui y mène est dans un piteux état. Pourtant, des sources officieuses, variées et concordantes nous font savoir que le financement (un fonds Arabe de développement) pour le bitumage de ce tronçon serait disponible depuis plus d’un an.
Notre « malin » Président attend peut-être sa prochaine visite à Obock (à un an et demi des présidentielles…) pour débloquer les fonds et désenclaver cette ville et sa région par voie terrestre ! Connaissant le régime, nul besoin d’être devin pour prévoir qu’à cette occasion et à cette occasion seulement, bac et boutre reprendront du service pour convoyer toute la cour qui précède et accompagne les tournées présidentielles dans les districts de l’intérieur (des dizaines de sacs de khat, 4×4 flambant neuves et un groupe de décolorées pour faire foule et les youyous).
Sans nous étendre sur la période 1977-2000, il n’est pas inutile de rappeler quelques faits pour rafraîchir la mémoire de nos acteurs (qui riment avec menteurs) politiques qui y paradent d’une campagne électorale à une autre et surtout informer nos lecteurs sur la réalité du quotidien obockois. S’il nous fallait décrire la ville, nous n’exagérons pas si nous affirmons que Lagarde et Monfreid la reconnaîtraient sans peine : poussiéreuse et en ruines, elle ressemble encore à un champ inexploité.
L’installation de la France à Obock plutôt qu’ailleurs ne doit rien au hasard. Situé dans le Golfe d’Aden, son port évitait aux navires marchands le long détour (150 km aller-retour) auquel ils sont aujourd’hui contraints en débarquant leurs marchandises au port de Djibouti. Sa proximité avec le Yémen offre au district, dont elle est le chef-lieu, la possibilité d’être un levier de développement commercial avec notre voisin yéménite.
Les ressources halieutiques sous-exploitées de ses eaux font le bonheur des pirates. Les milliers d’hectares de terres agricoles arables et non exploités recensés par les services du ministère de l’Agriculture autorisent l’espoir, sinon d’une autosuffisance, du moins d’une moindre dépendance alimentaire pour notre pays. Délaissés par les politiques publiques de développement, ses côtes, plages et monts suscitent la convoitise et le dépit des entrepreneurs découragés par l’absence d’une politique volontariste pour développer le tourisme. Aucune piste praticable ne donne accès aux verdoyants plateaux des Monts Mabla et Moussa Ali.
Tout cela, les Obockois ne l’ignorent pas, ni le Président de la République qui, en quatre ans d’exercice du pouvoir, s’est contenté d’y parader avec quelques obligés. Il trouvera le cahier de doléances des notables plus chargé que les promesses sans lendemain de ses tournées électorales. La population du district a déjà fait savoir aux missi dominici qu’il a dépêché pour y préparer sa tournée qu’aucun accueil populaire ne lui serait réservé. Au lendemain des Accords de paix d’Ab’a, le gouvernement y a annoncé et signé en grandes pompes un projet de Réhabilitation financé par la coopération multilatérale (dons et prêts).
Ces fonds ont été gérés par un fonctionnaire membre du FRUD d’Ab’a, officiellement chargé de la réalisation et du suivi de ce projet. A l’occasion d’une cérémonie soigneusement médiatisée, seule une pierre (la première) fut posée ! Ceux, et ils sont légion à Djibouti-ville, qui ont la mémoire courte peuvent consulter « La Nation » de l’époque. Rappelons pour l’anecdote que le gestionnaire de ce projet fut promu quelques temps plus tard… pour services non rendus?
Bien plus tard, à l’occasion d’un « séminaire de réflexion sur l’action gouvernementale » tenu en fanfare au Palais du Peuple en février 2002, un cadre Obockois interpelle le chef du gouvernement en personne sur l’inaction gouvernementale dans ce district martyr et délaissé par les politiques publiques de développement, pour s’entendre répondre par ce dernier sous un émouvant tonnerre d’applaudissements qu’un plan Marshall déjà à l’étude y serait appliqué sous peu.
Un an plus tôt, le même gouvernement a signé avec nous en mai 2001 un accord de paix définitive prévoyant dans un de ces volets, la Réhabilitation des zones affectées par neuf ans de guerre civile reconnaissant explicitement ce faisant, qu’elles ne l’ont pas été après l’accord d’Ab’a.
Conformément à l’Article 1er de l’Accord Cadre de Réforme et de Concorde Civile signé à Paris en février 2000 qui stipulait : « La réhabilitation des zones touchées par le conflit civil sera réalisée afin de permettre aux populations civiles réfugiées, déplacées ou affectées par ce conflit, de réintégrer leurs lieux d’habitation, de profession, de production dans les meilleurs conditions. A cet effet, il sera mis en œuvre tous les moyens nécessaires pour réhabiliter, restaurer ou justement indemniser les victimes civiles et militaires dans la perte de leurs habitations, commerces, biens mobiliers et immobiliers, de profession ou de production et des plantations. Le bénéfice de réparation doit uniformément couvrir toutes les victimes du conflit dans les mêmes conditions».
Une commission conjointe Gouvernement/FRUD-armé avait planché durant un an sur ce dossier. Ses conclusions annexées à l’Accord de paix définitive ont estimé le coût global de cette réhabilitation à environ 50 millions de US dollars. Durant la campagne électorale des législatives 2003, un ministre en exercice et mal élu de la région y avait souvenons-nous, promis toute honte bue, monts et merveilles… Pas plus tard qu’il y a quelques mois, à l’occasion d’un de ces séminaires ou ateliers ou autres bricoles que le régime affectionne et concocte en toutes occasions pour faire semblant de réfléchir et travailler mais sont aussi et surtout le prétexte à mendier et soutirer quelques dollars et euros à la coopération, une commission ad hoc a produit un document-cadre sur la réduction de la pauvreté.
Et pour revenir à notre sujet, le clou de ces spectacles sera animé par l’inénarrable Président de la République lors d’une visite qui serait prévue (sauf imprévu) pour la première quinzaine de décembre. Il compterait selon nos informations, annoncer (ou lancer) à défaut d’un Plan Marshall, quelques menus travaux : près de cinq ans après l’exercice effectif et exclusif du pouvoir, le forage de quelques puits dans le district, la réhabilitation de quelques dizaines d’habitations dans la ville et probablement le bitumage de la piste reliant Tadjourah à Obock.
Sans lui intenter un procès d’intention et ne jugeant ses actes qu’à l’aune de ses promesses non tenues ou dénaturées, nous ne pensons pas que tout ce vacarme soit motivé par le souci de laisser quelques réalisations pour la postérité et encore moins par le souhait de plaire au Créateur auxquels cas, il aurait accordé un minimum de suite à la parole donnée et engagements écrits. Observons seulement que si, par miracle, quelques unes des promesses qu’il fera à Obock devaient partiellement voir le jour, elles seraient comme par hasard, achevées ou en cours d’achèvement à la fin de son mandat. Parions sans risques, au regard de ses interminables déplacements intra-muros ou planétaires, qu’il sera, si Dieu lui prête vie ( ce que nous lui souhaitons), candidat à sa propre succession en 2005… Qui vivra, verra !!!
En attendant, nous ne pouvons, avec les Obockois que fermement condamner ce cinéma indigne d’un responsable respectueux de ses concitoyens.
Le développement du chômage
L’échec du RPP est patent
Même en temps de guerre, la situation économique et sociale du pays n’avait jamais été à ce point inquiétante. Or, les discours présidentiels décalés de la réalité, copieusement servies par la presse gouvernementale, semblent surtout destinés à une prospère communauté étrangère, plutôt qu’aux Djiboutiennes et Djiboutiens dont les conditions de vie sont de plus en plus précaires, surtout en ce qui concerne l’accroissement du chômage qu’atteste pourtant les chiffres officiels.
Rappelons pour mémoire l’allocution présidentielle à l’occasion des vœux traditionnels du début du Ramadan: « … J’ai instauré un programme ambitieux qui a pour objectif de remédier aux difficultés économiques qui étouffaient le pays et en même temps une stratégie à court terme et à long terme qui vise le développement de notre pays ainsi que l’accès à des meilleures conditions de vie pour tous les citoyens djiboutiens. Et ceci en jetant les fondements solides en vue d’un développement durable dans tous les secteurs tant économique que social, éducatif, politique et sanitaire… Nous sommes sur le bon chemin… ».
A la lumière de ce petit extrait, une simple remarque s’impose : la stratégie gouvernementale de développement à court terme est largement défaillante puisque, dans quelques mois, au bout de cinq années de mandat présidentiel. Quant au long terme, il risque donc d’être bien court ! Durant cette période, le pays a vécu une situation de difficulté jamais enregistrée dans le passé et à tous les niveaux. Entre la parole officielle et la réalité quotidienne, le fossé est profond et se creuse dangereusement. En ces temps de rigueur dictée selon les concepteurs des projets économiques et sociaux par la crise, de multiples réformes ont été entreprises au niveau des finances du pays et un nouveau « système fiscal simplifié » susceptible de participer à la relance économique des entreprises et donc de l’emploi auraient été mis en place.
Pourtant la précarité et l’appauvrissement ronge davantage les populations et les générateurs de ressources budgétaires que sont les entreprises qui ferment en raison des multiples taxations officielles et officieuses dont elles restent victimes. Cette situation de crise entretenue, « Réalité » l’avait largement commentée dans ses colonnes, en expliquant le déséquilibre financier et les disfonctionnements économiques générés par les augmentations injustifiées des Budgets irrationnels qui frappent de plus en plus les contribuables véritablement productifs au profit de l’Armée et de la Sécurité, secteurs non productifs de l’Économie nationale s’il en est un.
Cantonnons toutefois l’analyse au problème du chômage qu’évoquait « La Nation » du 27 octobre 2003 en livrant malencontreusement (à côté du discours du Chef de l’Etat dont les lignes suscitées sont extraites) tirées des données publiées dans le bulletin d’information économique du second trimestre 2003 du ministère de l’Economie et des Finances, sous le titre de « Moins de création d’activités et des emplois au compte-goutte ».
Pour une fois, nos confrères de la presse gouvernementale ont été critiques et pertinents, mais ils n’ont procédé à aucune analyse sérieuse des raisons de cette situation structurelle de sous-emploi. Cependant, ce qui est à retenir de cette conjoncture, c’est que contrairement aux affirmations prometteuses du premier magistrat, d’une part les chiffres du ministère de l’Économie portent sur une variation négative entre création d’emplois et licenciements ne dépassant pas la quarantaine. D’autre part, il existe réellement une précarité de l’emploi dans le secteur du bâtiment où une majorité des travailleurs (mais ceci existe malheureusement dans les autres branches) n’est pas déclarée. Ainsi, les créations d’activités sont au rouge et un tel environnement économique incertain ne peut engendrer une réelle croissance ni donc une relance de l’emploi. Quatre facteurs expliquent essentiellement le chômage endémique qui frappe surtout les jeunes :
1. L’absence d’une politique économique cohérente dans un pays dépourvu de ressources naturelles et dont le secteur tertiaire, principal moteur des activités génératrices d’emplois, subit d’inconcevables ponctions fiscales ; sans parler des multiples ingérences sous diverses formes des agents des services publics dans la marche des entreprises ;
2. Les privatisations et autres concessions faites sur des bases occultes et non adossées à des garanties destinées à vraiment préserver les emplois de certaines catégories de travailleurs ;
3. Les impôts et autres taxes directs ou indirects qui pénalisent les investissements privés et freinent le développement du secteur productif, dont d’ailleurs la frilosité instinctive devant d’éventuels financements de projets n’a pas échappé d’ailleurs au premier responsable du pays, qui sollicitait lors de son discours (encore un) leur implication effective dans le développement national. Quelle audace !
4. La mise à sac de la législation sociale qui (chose grave) légalise aujourd’hui, outre les licenciements abusifs, ces multiples abus qui freinent l’emploi ou permettent de tricher à travers des déclarations des salaires inférieurs à ceux réellement payés. Ce qui laisse tout un chacun imaginer aisément le manque à gagner pour les pouvoirs publics, conséquence de cette stratégie en matière économique chère au Président de la République.
La vérité, c’est que depuis mai 1999, les Djiboutiens sont abreuvés par les médias gouvernementaux, sans que leur soif en soit pour autant étanchée, de multiples actions réussies et à venir du premier magistrat de la République. Déplacements, promesses, etc. tout y passe. Sauf que le quotidien de nos concitoyens s’en trouve davantage compromis. L’orientation politique présente n’augurant certainement pas, dans ces conditions, d’un lendemain meilleur. Bien au contraire !
L’Irak de Bush à oreille
Un Père Noël entre attentats et suicides
La nouvelle a fait l’effet d’une bombe, et il y avait vraiment de quoi, dans le plus grand secret, le Président de la première puissance mondiale, George W. Bush, s’est rendu pour quelques heures dans un pays où la violence politique est aussi extrême qu’omniprésente : l’Irak. Une fois passée l’émotion provoquée par l’effet Père Noël, des questions se posent, gênantes, qui renvoient à la l’illégitimité de cette guerre, à laquelle la lutte légitime contre le terrorisme, n’a servi que de prétexte.
George W. Bush à l’aéroport de Bagdad, entouré de militaires américains avec lesquels il est venu partager la dinde traditionnelle, en ce Thank’s Giving Day. L’image a rapidement fait le tour du monde, copieusement servi en boucle par la plupart des grandes chaînes de télévision. Aussitôt talonné par l’ancienne First Lady, Hillary Clinton, elle aussi venue remonter le moral des troupes américaines stationnées dans ce bout du monde désertique et, officiellement, engagées dans une lutte sans merci contre le terrorisme international, au plus grand bénéfice, tout aussi officiellement, du Peuple Irakien à la disposition duquel la Démocratie est enfin, gratuitement et généreusement mise.
Que ceux qui, selon toute probabilité, risquent fort d’être les deux principaux candidats à la prochaine présidentielle, s’estiment obligés de faire un petit détour par Bagdad, pose clairement le décor en forme de champ de bataille : l’Irak, et très largement la guerre au nom de laquelle les troupes américaines y sont présentes, est avant tout un enjeu électoral.
Face à un terrorisme aveugle qui n’a pas hésité à massacrer des milliers d’innocents sous prétexte de s’attaquer aux symboles du capitalisme triomphant que sont les tours jumelles du World Trade Center, et au lieu de se donner le temps d’analyser ce phénomène pour le combattre plus efficacement, l’administration Bush, dominée par un lobby militaro-pétrolier, n’a pas hésité à passer outre la légalité internationale, incarnée par les Nations Unies, en lançant les forces armées américaines dans un conflit mal pensé contre un « ennemi » diabolisé et surestimé à dessein.
C’est ce handicap initial qui explique que les téléspectateurs du monde entier assistent aujourd’hui à un événement totalement inédit dans les relations internationales : la visite en cachette de Bush à l’aéroport de Bagdad. C’est bien la première fois qu’un Président des États-unis d’Amérique effectue un tel voyage à l’étranger dans des conditions aussi étranges : le pays visité est réduit au tarmac de sa Capitale alors que ses habitants sont totalement absents. La dinde partagée avec quelques soldats américains paraissait assez dérisoire par rapport à tout le désintérêt, pour ne pas parler de mépris, ainsi affiché envers un Peuple irakien pour la Démocratie duquel des enfants du Wyoming et du Nevada sont venus sacrifier leur vie dans le désert.
Surtout que, six mois après la fin officiel de la guerre, pratiquement aucune perspective de normalisation institutionnelle n’est proposée par des puissances occupantes tenant encore à l’écart les Nations Unies. Même si c’est parfaitement compréhensible d’un strict point de vue sécuritaire (Bush se baladant dans Bagdad sous haute surveillance, cela aurait fait provocation), limiter sa visite à ses seuls soldats constitue certainement une erreur politique dont l’incidence risque d’être déterminante dans la prochaine compétition électorale. L’unique message de sa visite aux troupes américaines sur l’aéroport de Bagdad, c’est d’incarner le rôle d’un héroïque Père Noël n’hésitant pas à mettre sa vie en danger pour apporter un réconfort psychologique à ceux de ses compatriotes qui, comme le chantait Lucky Luke, sont loin de chez eux, dans un environnement extrêmement hostile, pour la défense de l’Humanité civilisée.
Plus gravement, la bombance ostentatoirement mise en scène à travers cette dinde présidentielle rappelle cruellement que, pour sa part, la population irakienne n’a bénéficié d’aucune amélioration concrète de ses conditions de vie : si elle mange, quand elle arrive à le faire, c’est uniquement pour survivre. Et l’injuste embargo d’une décennie ayant causé la mort d’environ 50.000 enfants irakiens ( sources ONU ) rappelle encore ses effets moralement dévastateurs : quelle humanité peut-on encore exiger de ces enfants qui n’hésitent pas à piétiner des cadavres, comme pour se venger en profanant des corps calcinés ?
Dans un tel contexte, il est parfaitement compréhensible que des soldats américains venus du fin fond de l’Amérique profonde, en arrivent à se suicider, même si 17 cas ont pour le moment été enregistrés en Irak. Venus en conquérants, se croyant à l’occasion libérateurs, leur désillusion est à présent grande, pratiquement à la dimension de la précipitation et de la mauvaise foi qui ont présidé à l’invasion de l’Irak. Exit la traque d’introuvables terroristes de la branche irakienne d’Al-Qaïda. Oubliées les fameuses armes de destruction massive dont la neutralisation avait justifié la constitution de cette coalition belliqueuse et l’invasion sans trop de pertes de l’Irak. Reste donc la vérité dans toute sa clarté : cette guerre était une nécessité… électorale.
Révolutions ?
Il y a eu cette dernière décennie à travers le monde un certain nombre de bouleversements, de renversements de régimes politiques qui continuent encore de façonner l’échiquier politique international, ouvrant ici puis là des brèches dans un certain nombre d’idées reçues…
La chute du mur de Berlin en 1989 et l’édification d’un autre par l’État sioniste en Palestine en 2003 ainsi que Septembre 2001 sont à juste titre, considérées comme des dates charnières par les observateurs politiques.
Parce que plus près de nos préoccupations, ce qui nous intéresse ce sont les renversements des rapports de force politique de différentes façons en Afrique ou ailleurs. Partant, il nous est possible de tirer sans hâte quelques conclusions : d’une part, l’ère des coups d’État et la prise du pouvoir par un quarteron d’officiers subalternes semble bel et bien révolue. Tant mieux !Car ayant rythmées le quotidien des pays du « Tiers-monde », cette façon de procéder quelle que soit sa justification n’a fait qu’aggraver le sous-développement politique et économique de ces pays. D’autre part, le recours à la force armée par des mouvements politico-militaires pour la conquête du pouvoir semble lui aussi passé de mode.
Pour ce qui nous concerne, nous avons déjà eu l’occasion d’expliciter une démarche qui nous semble cohérente. Notre positionnement actuel sur l’échiquier politique national suffit amplement à démontrer que tout le propos de notre résistance armée a avant tout consisté à favoriser ou imposer par les armes (devenues l’unique et ultime recours sous la dictature) l’avènement d’un état de droit. Son embryon qui n’existe chez nous qu’au plan des textes censés régir la cité est battu en brèche et remis en cause par les pratiques d’un autre âge de nos dirigeants.
En effet, les multiples entraves aux libertés syndicales et d’expression, au libre exercice des activités partisanes, l’opacité dans la gestion des deniers publics, les innombrables dénis de justice ainsi que le chômage endémique font peser sur notre pays une palpable menace de troubles sociaux, malgré la manne financière que procurent à notre pays les avantages de sa position stratégique dans la nouvelle donne des relations internationales.
Pour en revenir à notre sujet et les mêmes causes produisant les mêmes effets, le cas Géorgien pour ne citer que celui-là devrait inspirer le peuple djiboutien, ses mal-élus et ses forces armées.
L’entrée en scène vindicative et déterminée d’un acteur politique aussi puissant que négligé qu’est le peuple, est aussi une leçon que l’on peut tirer des récents modes de rejet des rapports de domination en cours depuis une décennie. La réaction déterminée du peuple et canalisée par des forces de progrès responsables s’est avérée d’autant plus déterminante qu’il occupe et remplit un espace que ne peut durablement contrôler un pouvoir rejeté parce que mal conquis et mal exercé : la rue ! Un peu partout, ses actions ont été rendues décisives grâce à la sage attitude des forces armées (militaires, police,…) qui sont restées neutres quand elles n’ont pas(ayant pris acte du réel rapport de force) fraternisé avec le peuple dont elles sont issues.
Le cas Géorgien, qualifié de révolution de velours est exemplaire par l’attitude somme toute responsable adoptée tant par le peuple, les forces armées, l’opposition spoliée ainsi que d’Edouard CHEVARNADZE qui avait faussé les résultats des dernières législatives. Face à la détermination de la rue, sa décision en cette occasion de ce dernier aura à notre humble avis, en ne tentant pas de s’accrocher au pouvoir par la force, amnistié tout son discutable passé et bilan d’homme d’État.
Par contre le scénario malgache n’est pas à suivre, au regard des désastreuses et coûteuses conséquences qu’a occasionné ce très long (près de six mois !) conflit civil et urbain. Par le dangereux comportement des responsables au pouvoir, l’impasse politique en Côte d’Ivoire rappelle par beaucoup d’aspects la situation politique djiboutienne. Il nous semble injuste de toujours demander à la seule opposition l’attitude courageuse et responsable qui fait défaut aux mals-élus d’ici et d’ailleurs. Car, le sentiment d’impunité que cela procure à ces derniers aggrave l’exaspération des peuples qui subissent ces injustices et spoliations. La réaction désespérée des plus déterminés peut ne pas être canalisée et maîtrisée par la plus sage des oppositions.
Quoi qu’il advienne, puisse notre Peuple rester uni et résolu en toutes circonstances pour faire triompher ses droits.
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