Alors que le gisement solaire de Djibouti constitue l’un des plus importants au monde, le taux d’électrification du pays est de seulement 30%.
La République de Djibouti, petit pays situé dans la Corne de l’Afrique, symbolise parfaitement le défi socio-énergétique du continent, avec un taux d’électrification de seulement 30% et un indice de développement parmi les plus faibles de la planète. La situation géographique et les conditions climatiques du pays laissaient présager d’un important gisement solaire, pertinent dans l’optique de l’électrification des zones rurales du territoire à l’aide de la technologie photovoltaïque, celle-ci présentant une fiabilité et une modularité adaptée à l’isolement et aux besoins encore relativement faibles de ces populations.
Dès lors, afin d’appréhender le potentiel de cette technologie, nous avons développé, dans un premier temps, l’atlas solaire du pays, c.-à-d. retrouvé les différentes cartes détaillant la répartition spatiale typique de l’énergie solaire à travers le territoire, à partir des données satellitaires pourvues par l’organisme météorologique EUMETSAT. Pour évaluer la qualité de ces résultats, nous les avons comparés aux mesures effectuées sur le terrain par des stations météorologiques que nous avons temporairement déployées dans le pays entre 2010 et 2012.
Si cet outil a permis d’avaliser, en première instance, la qualité du gisement solaire en République de Djibouti, nous avons par la suite également développé une méthode permettant de tenir compte du relief dans l’estimation finale. Après une campagne de mesures topographiques en Corse ayant permis de valider ce modèle, nous avons ainsi pu amplifier l’information géographique disponible sur le potentiel solaire du pays.
Une fois le gisement solaire connu, nous avons alors pu estimer la production d’un générateur photovoltaïque à travers le pays en tenant compte des différents paramètres influant sur son fonctionnement, éléments propres à la technologie et caractéristiques climatiques ambiantes. Le résultat final de cette étude est ainsi la cartographie de l’énergie produite par un système photovoltaïque en République de Djibouti, associée à une évaluation des zones où ce type de système apparait plus intéressant que les moyens de production traditionnels.
En conclusion, cette thèse représente un outil d’aide à la décision destinée aux différents acteurs, publics ou privés, du domaine de l’énergie, et peut être, de plus, généralisée à l’ensemble des pays d’Afrique subsaharienne.
Benjamin Pillot.
Lire sa thèse en version intégrale : https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01065112v2/document
PS : Ceci est un droit de réponse au ministre de l’énergie djiboutien, A Yacoub qui déclara lors de l’émission « Waayaha » sur la RTD que « Djibouti manque de soleil pour réaliser une grande centrale solaire ».