Réalité numéro 76 du mercredi 24 décembre 2003 |
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Sommaire
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Directeur de Publication :
ALI MAHAMADE HOUMED Codirecteur : MAHDI IBRAHIM A. GOD Dépôt légal n° : 76 Tirage : 500 exemplaires Tél : 25.09.19 BP : 1488. Djibouti Site : www.ard-djibouti.org Email : realite_djibouti@yahoo.fr
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Éditorial
TRIPOLI POUR ÊTRE HONNÊTE ?
Saddam arrêté, Kadhafi s’arrête : la Pax Americana commence à démontrer toute sa pragmatique efficacité, même si la politique de « deux poids, deux mesures », en vigueur dès qu’il s’agit de freiner le terrorisme d’État dont Israël se rend coupable, peut malheureusement réduire la portée planétaire d’une politique étrangère américaine renouant avec la grande tradition de cette superpuissance. Que les États-unis débarrassent le monde de nuisibles dictatures ou les contraignent pacifiquement à normaliser et à démocratiser leurs relations avec leurs peuples ou leurs voisins, nous serions les derniers à nous en plaindre, qui en subissons une, banalisée par des enjeux géostratégiques, supérieurs aux yeux du citoyen-électeur occidental ! Au contraire, nous ne pouvons qu’encourager les États-unis d’Amérique à persévérer avec sagesse dans cette voie qui leur attirera la sympathie reconnaissante et méritée des Peuples opprimés du Tiers-Monde.
C’est pourquoi nous ne pouvons que saluer l’annonce, dimanche 21 décembre par la Jamahiriya Arabe Libyenne de son renoncement à s’équiper d’armes de destruction massive (chimiques et biologiques). Observons d’abord que la conjoncture consécutive à l’arrestation de Saddam Hussein aura été plus efficace que les fatwas lancées par le Département d’État ou le Pentagone décrétant plusieurs États indésirables sur la base de critères à géométrie et alliance variables. Mais, quelle que soit la légitime satisfaction de voir détruites des armes de destruction massive, et considérant qu’en acceptant d’indemniser les familles des victimes de Lockerbie, la Libye s’est auto-accusée de terrorisme, une question demeure, gênante : pourquoi le Guide Libyen a-t-il attendu les injonctions d’un contexte international pour mettre un terme à un programme d’armement pour la concrétisation duquel son Peuple a consenti des centaines de millions de dollars ?
Certes, les Libyens n’ont pratiquement manqué de rien jusqu’aux années 1980 : niveau de vie le plus élevé d’Afrique et seul fleuve artificiel du monde, pour sauver l’honneur arabe face à un désert du Néguev reverdi grâce à l’ingéniosité israélienne. Mais aucune conquête d’espace vital ne leur imposait non plus le financement d’actions terroristes. Quelle que soit la pertinence de ce soudain renoncement, c’est peut-être un peu trop vite discréditer les énormes sacrifices imposés au Peuple Libyen, et même personnellement endurés par Kadhafi, si l’on pense aux séquelles familiales du bombardement américain de 1986, lorsque Reagan le traitait de « chien enragé ». Pourquoi ?
Cela dit, ce revirement sonne également le glas de tous les régimes dont la mégalomanie obère dramatiquement les budgets nationaux (20 à 30%) par d’inconsidérées dépenses militaires. Le glas de tous ceux qui, parvenus au pouvoir à coups de force militaire ou de fraudes électorales, cherchent à y durer en engageant des dépenses sécuritaires disproportionnées en faveur de milices privées surarmées et suréquipées, pompeusement baptisées gardes républicaines.
La richesse d’aucun sous-sol, la position stratégique d’aucun pays ne justifient que soient sacrifiés les peuples qu’ils dirigent. Non seulement parce que ces dépenses se font au détriment de leur développement économique et social, mais aussi parce qu’au total, ces équipements militaires n’ont jamais fait (à quelques exceptions près) de ces pays des puissances régionales ou internationales. Kadhafi aime le lait de chamelle, comme d’autres aiment le khat, mais lui au moins avait élevé le niveau de vie de ses concitoyens, jusqu’à ce que, par absence de contrepouvoir démocratique, il s’engage dans des actions dont le seul bénéficiaire est aujourd’hui le sionisme israélien.
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Brèves nationales
Santé-Education :
Réalité des fausses promesses du régime
On s’en souvient, lors de son pompeux discours de l’Aïd-el Fitr, le Chef de l’État avait martelé que la Santé Publique et l’Éducation Nationale constituaient des priorités de son gouvernement. Entre la volonté politique officielle et la réalité concrète observée sur le terrain, le fossé ne cesse de grandir. Réalité a mené une petite enquête pour en savoir plus : le constat est à la fois édifiant et alarmant. Sur le plan sanitaire, l’unique hôpital digne de ce nom, Peltier, autrefois célèbre dans la sous-région pour la qualité de ses prestations, est aujourd’hui incapable de répondre aux attentes des patients. Même si certains efforts sont accomplis en matière d’infrastructures par la rénovation de bâtiments vétustes et la construction de nouveaux blocs, les ressources humaines y font cruellement défaut.
L’Hôpital Peltier souffre surtout de l’absence de médecins spécialistes. Depuis le départ des spécialistes fournis par la Coopération française, il n’y aurait qu’un seul chirurgien djiboutien pour assurer la relève. Par contre, il n’y a aucun médecin-réanimateur, ni gynécologue, ni spécialiste ORL et plus d’ophtalmologue. Le coûteux scanner récemment mis à sa disposition reste au chômage technique dans une pièce, faute de manipulateur spécialisé.
Pourquoi l’État laisse-t-il dépérir l’Hôpital Général Peltier ? Pourquoi les postes laissés vacants par les médecins coopérants n’ont-ils pas été pourvus? Qu’attendent les autorités pour les remplacer par des spécialistes nationaux s’il y en a, ou par des médecins d’autres pays ? La Santé des citoyens doit être la première des priorités. Le régime se gargarise de bonnes intentions et néglige gravement ses véritables obligations.
Au chapitre de l’Éducation Nationale, elle aussi malade, la situation est loin de s’améliorer. Chaque matin, les élèves de l’enseignement public rentrent en classe pour en ressortir quelques minutes plus tard. Motif : l’enseignant est absent ; pour certaines classes, cela se répète plusieurs jours par mois. Conséquence: les élèves n’apprennent rien ou accusent de graves retards. Classes surchargées, absence d’encadrement, matériel didactique insuffisant, personnel démotivé, quel gâchis !
Pendant ce temps, le régime fanfaron prétend construire de nouvelles salles de classe, comme si de nouveaux bâtiments signifiaient un nouveau départ. C’est à se demander si le régime ne démantèle pas volontairement l’enseignement public pour favoriser certains établissements privés, miraculeusement sortis de terre. A ce sujet, les Djiboutiens pointent du doigt un nouveau lycée privé qui fonctionne plutôt bien depuis la dernière rentrée scolaire. Bien équipé et payant, ce lycée moderne et futuriste appartiendrait à de hauts responsables de… l’Education Nationale. CQFD ?
Dikhil :
Malaise social ou discrimination réelle ?
Selon des sources concordantes, la ville de Dikhil a été mardi dernier le théâtre d’échauffourées entre jeunes chômeurs mécontents et forces de l’ordre. Tout aurait commencé lorsque des jeunes chômeurs désireux de travailler sur les futur chantier de réhabilitation de la route Dikhil-Djibouti, ont appris le rejet de leur demande adressée au Chef du district. La réponse leur aurait été signifié sur un ton méprisant et sectaire par un officier de police devant les bureaux du commissaire de la République. Aussitôt, les jeunes en colère auraient brûlé des pneus dans les principales artères de la ville. Les forces de l’ordre auraient dégagé les voies en procédant dans la foulée à l’arrestation de quelque 25 manifestants.
Le lendemain, les sages de la ville de l’Unité se seraient réunis pour favoriser l’apaisement. Ensemble, les sages auraient demandé la libération des jeunes, sans succès. Après une semaine d’emprisonnement à Dikhil, les 25 jeunes ont été déférés au parquet de Djibouti. 18 d’entre eux ont été libérés et les 7 autres placés sous mandat de dépôt. Rappelons que la manifestation des jeunes n’a provoqué aucune casse ni aucun dégât matériel. Alors que dans leur riposte disproportionnée, les forces de l’ordre auraient fait usage de gaz lacrymogène et que des balles réelles auraient été tirées en l’air.
Dans cette affaire, le régime semble privilégier la répression, ce qui ne nous étonne guère de la part d’un pouvoir aux abois. La discrimination sur le marché de l’emploi est à l’origine du malaise social dont souffre le district de Dikhil, pompeusement baptisé région de l’Unité, alors que les principaux responsables de cette ville pacifique ne font rien pour contribuer concrètement à y renforcer l’Unité nationale.
Répression syndicale :
Le siège de l’UDT/UGTD sous séquestre ?
A l’heure où nous mettons sous presse, nous apprenons que le siège de l’intersyndicale UDT/UGTD, sis à la rue Pierre Pascal, aurait été mis sous séquestre et son tableau arraché. Un nouveau pas semble être franchi par les pouvoirs publics cherchant à faire taire toute voie dissonante en dehors de ses clones sponsorisés. Affaire à suivre…
Exécutions dans le Nord :
Retour du serial-killer ?
Le FRUD-armé a définitivement détruit tous ses armements, donné les listes de tous ses combattants, désarmés en présence des officiers de l’AND et de la FNP : celle des incorporés dans l’AND, la FNP et la Gendarmerie ( même s’ils attendent encore la normalisation de leur situation), des dirigeants réintégrés dans la Fonction Publique (même si, au lieu des affectations prévues par l’Accord, ils ont vu leur salaire brutalement suspendu au bout de quatre mois depuis mai 2002 par la Présidence (parait que c’est une technique de persuasion), celle des cadres à intégrer dans la Fonction Publique et la Convention Collective (dont le régime, en violation de sa parole officiellement engagée au plus haut niveau, ne veut absolument pas entendre parler).
Plus gravement enfin, a été établie la liste des démobilisés devant bénéficier d’un programme de réinsertion et de formation professionnelle dans le cadre d’un organisme relevant de la Primature : le PRAC. Selon une logique discriminatoire chère à ce régime de division tribale, ces démobilisés, tout comme ceux de 1994, ont été abandonnés à leur sort: ils ont été sommés de survivre comme ils le peuvent, c’est-à-dire sans aucune ressource.
Dans ces conditions, comment vivre en milieu urbain, quand on sait que même l’hospitalité des siens a ses limites ? C’est pourquoi certains d’entre eux sont repartis en brousse, où il est nettement plus facile de vivoter, en attendant des jours meilleurs : c’est bien connu, même les retraités préfèrent la vie rurale. Malheureusement pour eux, le régime se sachant parfaitement fautif de violer les principales dispositions de l’Accord de paix, et redoutant que les mêmes causes produisent tôt ou tard les mêmes effets, a estimé utile d’anticiper en donnant la chasse à tous les éléments jugés indésirables en brousse.
C’est ainsi qu’il y a une dizaine de jours, les militaires, que l’on a connus moins volontaires en d’autres temps, ont tiré sur un groupe d’individus désarmés dans la région de Weïma. Bilan : au moins deux morts. Le fait est trop grave pour passer inaperçu : ce sont en effet les premières exécutions extrajudiciaires depuis les civils froidement abattus par les troupes gouvernementales en novembre 1999, crimes demeurés depuis impunis, faut-il le rappeler.
Ayant définitivement opté pour le combat politique pacifique, l’ARD condamne vigoureusement la politique irresponsable de ce régime qui, en plus de violer les règles républicaines essentielles à toute vie politique pacifiée, refuse également d’appliquer l’Accord de paix. Qui, de ce fait, ôte à ces démobilisés toute raison et toute possibilité de vivre dans un cadre décent. Comme si une certaine insécurité devait justifier les dépenses colossales des services de défense et de sécurité.
Une opposition sans programme ?
Au moins, respectez le Peuple !
Nous n’avons pas l’habitude de réagir aux inepties que l’on peut lire (ou ne pas lire) dans la presse gouvernementale et assimilée. Dans sa dernière livraison, l’organe de presse du FRUD qui paraît à l’improviste, a dénigré le Peuple et l’électorat djiboutien en écrivant que l’opposition n’avait pas de programme politique. C’est une rengaine mensongère rabâchée par les médias officiels.
C’est surtout un mépris sans qualificatif à l’endroit, même malgré le jeu d’écritures qui a faussé le résultat des dernières élections législatives, des 45% d’électeurs qui auraient officiellement voté en faveur des listes de l’UAD et son programme. Seraient-ils des idiots qui ont machinalement voté pour (ou contre) des personnes ? Certainement pas ! Même si le vote pro-UAD pouvait être lu comme un vote sanction contre les sortants (et sortis), l’électorat a surtout exprimé son adhésion à un programme politique écrit noir sur vert et encore visible sur certains panneaux de la Capitale et des chefs-lieux de district.
Notre « confrère » aurait-il pêché par excès de zèle en cherchant à se rappeler au bon souvenir de son allié réellement au pouvoir, comme semblent le laisser croire les lamentations de l’éditorial (parti-godillot). Peut-être ! Nous en aurons le cœur net d’ici le 26 décembre. Aucune supplique ne justifie que l’on dénigre le Peuple, à moins que ce ne soit le syndrome du mal-élu.
Pour notre part, nous n’avons jamais dit que les actuels dirigeants n’avaient aucun programme politique : ce serait manquer de respect à la frange, aussi minime soit-elle, de l’électorat leur ayant fait confiance. Comme ce serait discréditer le travail de tous les techniciens et experts qui, dans différents départements ministériels, tentent de définir les programmes sectoriels les plus appropriés.
Tout ce que nous disons, c’est que la mauvaise gouvernance, devenue seconde nature chez les actuels dirigeants, empêche toute mise en œuvre d’un programme cohérent de développement, qu’il soit défini par nos experts nationaux ou par les organisations internationales. La corruption, le népotisme et le gaspillage n’ont nulle part assuré le bonheur des peuples. On ne construit ni une unité nationale ni un développement durable en suscitant la jalousie entre ses concitoyens.
En dénigrant trop facilement l’opposition, c’est cela que notre confrère épisodique cherche à occulter : le propre de ce régime d’esbroufe, c’est d’empêcher que les vraies questions soient posées.
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Une journée ordinaire d’un opposant : défendre et se défendre
Chèque sans provision et encore impayé émis en 2002 par le questeur de l’Assemblée Nationale pour « restituer » à M. Moussa Ahmed Idriss tout ce qui lui a été volé suite à la levée précipitée de son immunité parlementaire et à son emprisonnement, une décennie de retraite confisquée à M. Dini, officiellement par manque de liquidités du Trésor public, le salaire des cadres du FRUD-armé suspendu pour les punir d’avoir adhéré à l’ARD, etc. la liste est longue des manœuvres d’intimidation par lesquelles le régime cherche à terroriser les opposants pour, sinon les neutraliser en les achetant (comme certains reconvertis), du moins pour réduire l’efficacité de leurs actions. Alors qu’un comité des Droits de l’Homme s’acharne à prouver, sans rire et sans scrupule, la marche inexorable de la démocratie depuis 1999, un procès actuel mérite publicité de notre part car il est l’illustration ubuesque qu’en matière de répression, le régime djiboutien n’a rien à envier à certaines dictatures tropicales.
Ce n’est certainement pas un cadeau de Noël : jeudi 25 décembre aura lieu le procès de M. Mahdi Ibrahim A. God, responsable de l’ARD, traîné en justice par une banque de la place. Mais, sans que nous ayons à battre le rappel de nos troupes, nul ne s’y trompe : il ne s’agit absolument pas d’une banale affaire commerciale mais d’un désir de nuire à un homme politique dont l’intégrité est connue de tous.
En effet, dès le déclenchement des hostilités entre les forces gouvernementales et la rébellion du Frud dans notre pays, M. Mahdi Ibrahim s’était soulevé contre le régime et faisait partie d’un groupe de jeunes qui avait créé un mouvement politique dans la Capitale. Ses premiers ennuis avec le régime commencent en mars 1992 lorsqu’il publia, à titre de contribution patriotique à l’instauration de la paix, un document de réflexion sur ce qui allait devenir la Constitution du pays au mois de septembre de la même année.
Nommé Porte-parole du Front Uni de l’Opposition Djiboutienne, il a encouru les foudres du régime pour avoir organisé la première commémoration du massacre d’Arhiba perpétré par les troupes gouvernementales le 18 décembre 1991. Après les menaces et les interpellations de la police, son domicile fut perquisitionné par la gendarmerie qui l’accusait de détenir des armes de la rébellion. Affaire classée sans suite. Après l’appel au boycott des élections législatives de 1992 lancées par le FUOD, le régime a redoublé allait accentuer ses représailles à son encontre, comme à l’encontre des autres opposants.
Des redressements fiscaux d’origine strictement politique commencent alors à saboter ses activités professionnelles. Entraves administratives qui culminent avec la saisie, le biais du Trésor national, d’un véhicule neuf d’une valeur de plus de 2,4 millions FD, appartenant à son épouse. Les interpellations et les détentions préventives à son encontre se suivent, tandis que ses clients commencent à être menacés par le biais des services fiscaux de l’administration, qui leur déconseillent , plus fiscalement qu’amicalement, de confier leurs comptes au Cabinet Comptable privé qu’il gère avec sa femme.
C’est dans le cadre de cet acharnement politique quotidien qu’en janvier 1994 M. Mahdi Ibrahim A. God a été arrêté et emprisonné à Gabode, avec son Président Mohamed Ahmed Issa dit CHEIKO et deux autres membres du comité de direction pour « complot contre le régime ». Libéré trois mois et demi plus tard, il devait sacrifier une autre affaire familiale qu’il gérait pour la succession de son père, du fait d’un nouveau redressement fiscal impossible d’honorer.
Le régime, de la manière la plus illégale, allait par la suite user de tous les moyens illégaux pour non seulement terroriser la famille de l’opposant mais aussi procéder à son arrestation à répétition et à son emprisonnement à Gabode, pour diverses raisons relevant essentiellement de ses activités politiques dans le pays et de son engagement aux côtés des forces démocratiques animées par le regretté Cheiko, Président du FUOD ( regroupant plusieurs mouvements alliés politiques du FRUD-armé ). A ce titre, il honora de trois séjours cette sinistre prison en 1997, 1998 et début 1999.
Alors qu’un premier lot de matériel lui appartenant avait été saisi en 1996, la police politique débarquait chez lui dans l’après-midi du 20 octobre 1997 pour saisir tout son parc informatique et l’ensemble des archives et documents de son Cabinet d’expertise comptable. Action qui mit fin à l’activité professionnelle de M. et Mme Mahdi Ibrahim A. God, ne pouvant plus travailler sans leur matériel financé en partie par des emprunts auprès des banques de la place. Le régime continuait malgré cela son acharnement à l’encontre de l’opposant Mahdi, qu’il jeta encore une fois en prison pendant deux mois, juste avant la dernière élection présidentielle, au motif d’un énième redressement fiscal, alors qu’il avait déjà été mis manu militari en présence des plus hauts responsables de la police politique. Il demeura inflexible face à toutes leurs menaces qui se fondaient sur une vision tribale des enjeux politiques de l’avenir djiboutien : ne combats pas avec telle communauté ! Rien n’y fit : lorsqu’un démocrate convaincu a choisi son camp, les vieilles méthodes tribalistes héritées de la période coloniale ne peuvent nullement entamer sa détermination.
Face à cet échec des techniques classiques, le régime a décidé, depuis 2000, d’opportunément lancer les créanciers à sa poursuite, pour définitivement détruire son caractère et sa réputation. Car, le régime espère dans cette affaire que chacun aura oublié l’essentiel : avant son acharnement, le Cabinet Barron-God d’expertise comptable, par son sérieux et sa confidentialité, enregistrait un des chiffres d’affaires les plus importants de son secteur sur la place djiboutienne, comme elle a toujours honoré ses dettes financières. Malgré cela, M. Mahdi a été condamné sans avoir été convoqué et à la demande du Ministre des Finances (l’actuel) à 18 mois de prison ferme, après que le Procureur ait délivré un réquisitoire d’incarcération. Contre toute logique juridique, il a néanmoins été libéré au bout de deux semaines, sans qu’aucun justificatif ne lui ait été délivré. S’il y en a encore qui n’ont pas compris qu’il s’agit d’une affaire strictement politique, c’est à désespérer des facultés humaines de discernement !
Dire que la répression politique de ce régime explique pour une large part la fuite des compétences nationales est une douce litote.
Mais, malheureusement pour ces forces occultes, M. Mahdi n’a jamais été du genre à se laisser intimider par les menaces et à quitter son pays.
La dernière tentative en date du régime pour régler cette affaire est récente et postérieure à la signature de l’Accord de Paix du 12 mai 2000.
Depuis cette date, M. Mahdi a reçu à plusieurs occasions la visites d’émissaires du régime lui proposant un marché simple à comprendre : il quitte l’ARD et, en échange, tous ses biens lui sont restitués, de même d’un pécule lui est offert pour pouvoir relancer son cabinet d’expertise comptable! Rien que cela.
C’est pourquoi il comparait aujourd’hui au motif qu’il devrait de l’argent à une banque de la place, défendue par un avocat expatrié de la place. Nous sommes trop respectueux de la libre-entreprise pour ne pas reconnaître qu’une banque, a fortiori étrangère, est parfaitement fondée à récupérer ses investissements. Toutefois, et sans trop insister sur le fait que les banques de la place s’accommodent facilement de l’anarchie locale, comme elles tirent profit de certains services rendus aux proches du régime, il est de notre devoir d’attirer l’attention de cette banque, et de son avocat, bénéficiant de surcroît de l’immunité diplomatique, sur le fait qu’il s’agit ici d’une affaire éminemment politique.
S’il est normal que des étrangers s’enrichissent chez nous (c’est tout à notre honneur que d’attirer des investisseurs), ceux-ci doivent bien comprendre qu’il est nullement dans leur intérêt de s’impliquer si partialement dans nos affaires politiques intérieures. Si conseil nous devions donc leur donner, c’est de chercher un terrain d’entente avec M. Mahdi qui, ne remettant nullement en question la dette contractée vis-à-vis de cette banque, ne demande qu’un réaménagement de son remboursement.
De ce point de vue, la démonstration de son avocat ne laisse planer aucun doute :
«Monsieur Mahdi Ibrahim God a bénéficié d’un crédit de 800.000 FD en capital de la part de la Banque Indosuez.
Il a remboursé une partie de cette somme avec les intérêts.
Alors qu’il restait à rembourser la somme de 500.000FD en capital, M. Mahdi Ibrahim God a été mis dans l’impossibilité d’assumer des mensualités et s’est retrouvé en cessation de paiement.
Par jugement réputé contradictoire du 20/06:00, la Banque a obtenu la condamnation de M. Mahdi Ibrahim God à la somme de 806.576FD plus intérêts au taux de 16% l’an.
Cette décision signifiée dans le délai légal est désormais définitive faute de recours de l’intéressé.
Toutefois, ce dernier est toujours dans l’impossibilité de rembourser puisqu’il n’a aucune activité rémunérée.
Par acte du 13/ 11/01, la Banque Indosuez porte plainte pour refus d’exécution judiciaire.
M. Mahdi Ibrahim God apprend de manière fortuite qu’il est poursuivi devant le Tribunal.
Le Tribunal ne manquera pas de déclarer cette action tant irrecevable que dépourvue de fondement.»
Cette affaire est suivie…
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Service National : fausse solution militaire pour vrai problème social
Militariser la Santé : la presse gouvernementale posait maladroitement cette question en intentant un faux procès au service public dans ce domaine. Par contre, l’instauration du Service National Adapté en vertu duquel c’est désormais à l’Armée que reviendra la charge de former les jeunes exclus du système éducatif, sonne comme une militarisation de la formation et de la création d’emplois. Ce qui ne peut manquer de surprendre et de susciter de légitimes interrogations sur les raisons de cette trouvaille gouvernementale. Sanctionné lors des dernières législatives, le régime reformule sa politique de l’Emploi en inventant mille astuces pour séduire les jeunes djiboutiens, majoritaires dans la pyramide des âges. Ainsi, les FAD laisseront pour un temps leurs kalachnikov que remplaceront les craies et les tableaux noirs. L’armée sera le maître d’œuvre donc de cette opération baptisée Système National Adapté, devant débuter dès la nouvelle année 2004. Voyons de plus près la nature, les tenants et les aboutissants de ce choix politique.
Tout d’abord, il convient de s’entendre sur les définitions employées : on appelle « service national » toute prestation rendue obligatoire pour satisfaire un besoin exprimé par l’intérêt général d’une Nation, ou s’appliquant indistinctement à l’une de parties, préalablement définie comme objet d’application. Cette partie peut être une catégorie professionnelle, ou encore une classe d’âge : les Jeunes sans emploi. Or, de ce point de vue, le Service National Adapté mis en place par le gouvernement et confiant à l’Armée la formation des Jeunes à certains emplois, ne répond nullement à cette définition puisqu’il repose sur le volontariat : qui veut vient ! C’est déjà bien maigre comme ambition pour le régime et comme motivation pour les jeunes.
Au plan de la formation il y a un réel problème tenant à l’écart existant entre l’enseignement dispensé dans les écoles techniques et le marché du travail.
Une inadaptation de la formation à la demande sur ce marché qui n’arrive pas à absorber les jeunes de plus en plus nombreux. C’est donc certainement une des raisons expliquant l’échec de la politique gouvernementale en matière de débouchés des formations.
Pourtant, le régime prétendait encore récemment avoir donné la priorité à l’Éducation et à la Santé, deux secteurs qualifiés à juste titre de base de développement du pays. Aussi, sa toute nouvelle option politique basée sur la formation des jeunes par les forces armées djiboutiennes ne peut être considérée comme une solution au problème du chômage de nos progénitures.
En effet, le service national adapté préconise que l’armée devienne désormais éducatrice et formatrice de nos enfants de moins de 25 ans, pour dispenser un enseignement technique sanctionné par la délivrance de diplômes reconnus par le Ministère de l’Éducation Nationale. Une imagination débridée dirait-on, digne des meilleurs spécialistes de la communication politique et de la manipulation des esprits.
Dans cette affaire, il n’échappe à personne que l’armée se pose comme un concurrent direct du Ministère chargé de l’Éducation de nos enfants, lequel semble ici avoir failli à sa mission. Cependant, il n’est pas non plus sûr que l’armée dans sa nouvelle mission dispose de moyens humains et matériels pour assurer des formations de cette nature exigeant des compétences solides, tant théoriques que pratiques, en plus des coûteuses machines outils indispensables pour ces travaux pratiques.
A en croire « La Nation »: « une fois la période de formation terminée, ces jeunes seront en mesure de réaliser des chantiers tant au profit de la FAD que du domaine civil, et notamment la réhabilitation des infrastructures de base, pour servir la politique de développement du pays ».
Si notre armée pouvait remplir pleinement cette mission, et qu’elle dispose d’un tel potentiel technique, pourquoi n’a-t-elle pas participé et ne participe toujours pas aux différents chantiers de réhabilitation confiés à la générosité des génies civils des forces françaises et américaines?
Par ailleurs, cette nouvelle initiative gouvernementale appelle d’autres remarques, sur un plan purement économique. Les décideurs du régime prétendaient que les privatisations des établissements publics et les cessions-concessions coûteuses des secteurs vitaux du pays impulseraient l’Économie Nationale et seraient ainsi la solution dans la lutte contre le chômage des jeunes. Le résultat escompté tardant à arriver, voilà que le régime, se trouvant toujours devant la même situation, oriente sa politique économique de « plein emploi pour les jeunes » vers leur enrôlement dans l’Armée, moyennant un salaire mensuel par recrue de 20000 FD. Cette dotation représenterait nous dit-on une enveloppe budgétaire de quelques 225 millions de nos francs par an pour le recrutement de 800 jeunes volontaires pour une durée de deux ans.
Or, la programmation budgétisée sur une période plus étalée d’un investissement générateur d’emplois aurait été le mieux-disant, dans un moyen terme, pour une relance effective et certaine de l’emploi. Et par conséquent plus fiable que l’actuelle injection de moins d’un demi-milliard, pour une formation/emploi précaire au sein d’une institution armée, dont les résultats demeurent plus qu’hypothétiques pour ce qui est d’offrir à tous ces jeunes un emploi sûr et valorisant pour l’avenir, encore plus quand il s’agit de garantir une quelconque amélioration de l’Économie nationale, structurellement fragile.
A y regarder de plus près, cette opération ressemble fort à une autre manœuvre s’inscrivant dans l’art bien connu du régime pour disposer des deniers publics. Elle est tout simplement destinée à légitimer cette nouvelle option dont l’issue s’apparente fort à celle qu’a connue le Port avec la Cotecna ou d’autres secteurs de l’économie avec des sociétés et projets écran totalement fictifs.
En effet, l’augmentation inconsidérée du Budget définitif de l’État pour l’exercice 2003 et particulièrement pour l’Armée, institution non productive s’il en est, avait été justifiée par l’insertion des combattants du Frud-armé, alors que l’on sait à la fois la situation militaire et les conditions de vie de ces hommes. Par conséquent, confier la formation (avec tout ce qu’elle rapporte) et éventuellement l’insertion socioéconomique de milliers de jeunes à l’Armée, est non seulement contre-nature, mais relève surtout d’une dangereuse manipulation, lourde de désillusions. Car, même si le Ministère du Travail approuve et y contribue, par le seul fait de reconnaître les formations et les diplômes délivrés par cette institution chargée plus précisément de la sécurité nationale plutôt que celle de la lutte contre le chômage chronique des jeune, ce n’est pas pour autant que l’inadéquation entre formation et emploi aura été résolue.
Tout en considérant que ce Ministère est dessaisi de ses propres prérogatives, concernant le SNA, il n’échappe pas au citoyen averti que son budget initial de l’année 2003 a enregistré une allocation supplémentaire de 200 millions FD, chiffre tiré du rapport du budget définitif de l’État. Pour le citoyen ordinaire, la mise en sommeil du Centre de Formation Professionnelle des Adultes (CFPA), relevant pourtant de sa tutelle, est plus que choquante d’autant plus que les quelques jeunes qui fréquentent ce centre de formation ne bénéficient plus des allocations financières auxquelles ils ont droit. Ce qui peut expliquer la ruine matérielle et financière de ce collège pour adultes que les généreux donateurs, notamment la Coopération canadienne, ont jugé utile de déserter en raison des multiples entraves politiques à son fonctionnement, ainsi que quelques autres malversations tant matérielles que financières des premiers responsables.
Il est dit qu’actuellement, sous l’impulsion du Ministère de la Défense nationale, une formation de chauffeurs de poids lourds et cars aurait été proposée par l’Armée Française qui serait confrontée au Service des mines, sous la responsabilité du Ministère de l’Intérieur, lequel souhaiterait gérer les fonds et les délivrances des permis de conduire.
Le gouvernement aurait été plus crédible s’il appliquait le programme de réinsertion des démobilisés de l’AND, du FRUD et du FRUD-armé ; programme pour l’application duquel il a demandé et obtenu d’importants financements extérieurs. Tout comme il serait plus rationnel de renforcer en moyens matériels, financiers et humains les structures déjà existantes, qui sont en charge de cette mission de formation, LIC et CFPA. Si problème d’inadéquation il y a entre Formation et Emploi, la solution doit venir d’une large concertation multisectorielle et non d’une militarisation aussi incomplète de l’indispensable formation de nos jeunes trop tôt exclus du système éducatif.
Dessaisir de leurs prérogatives les ministères concernés par la formation et la création d’emplois nous semble être un choix politique et budgétaire irrationnel, pour ne pas dire tout simplement démagogique et électoraliste. Si l’intention (formation et création d’emplois) est louable, le Service National Adapté comme moyen de lutte contre le chômage relève encore de l’esbroufe qui ne masque pas l’inaptitude gouvernementale à sinon résorber, du moins réduire le taux vertigineux du chômage.
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Soudan, demain la paix ?
L’épine du Darfour…
Ces derniers mois des progrès considérables ont été accomplis dans la marche vers une paix définitive au Sud-Soudan. Si l’espoir de paix grandit dans la partie méridionale du pays, il n’en est pas de même dans l’Ouest, au Darfour, où la guérilla du Mouvement de Libération du Soudan( MLS ) ne semble pas pressée de tourner la page du conflit. L’intransigeance du MLS est à l’origine de l’échec du dernier round des pourparlers organisés à N’djamena sous l’égide de la médiation Tchadienne.
Selon les observateurs le conflit du Sud-Soudan vieux de plus de deux décennies serait en passe d’être réglé par la conclusion prochaine d’un accord de paix définitif avant la fin de cette année. Le rapide progrès des négociations en cours entre les belligérants aurait déjà permis de signer des accords relatifs à la fin des hostilités, le partage des ressources pétrolières, l’autonomie et le partage du pouvoir. Les discussions en cours porteraient sur le statut final des trois régions du centre, et là encore aucun blocage n’est à signaler.
Rien ne semble donc s’opposer à la conclusion définitive de ces pourparlers commencés depuis plusieurs mois, par la signature d’une paix globale entre les anciens frères ennemis. Un immense espoir d’éviter la partition de ce pays entre Nord Arabo-musulman et Sud Chrétien et Animiste est ainsi consolidé. Pendant que les spécialistes de cette région du Nord-est de l’Afrique continuent à saluer l’évènement à la mesure de son importance, l’échec des récents pourparlers entre gouvernement et MLS à N’Djamena sur la pacification de la région du Darfour est venu apporter un bémol à la normalisation en cours dans le plus grand pays d’Afrique.
Le Darfour, vaste région semi-désertique est situé à l’Ouest du Soudan. Territoire aussi grand que la France, sa superficie dépasse les 500.000 km2 et sa population est estimée à plus de trois millions d’âmes. Au siècle dernier, cette région a d’abord été occupée par l’Egypte, puis colonisée par les Britanniques. Depuis 1915, cette province fait partie intégrante du Soudan. Conforté par les récents succès de son ouverture politique en direction des rebelles du Sud, le gouvernement soudanais avait également entrepris de trouver une solution pacifique au conflit du Darfour en tendant la main à la rébellion du MLS, mouvement politico-militaire le plus actif sur le terrain.
Le troisième round des discussions destiné à trouver une issue politique au conflit du Darfour a échoué en raison de l’intransigeance des rebelles de ce mouvement armé, selon un communiqué émanant des autorités tchadiennes, médiatrices. Les discussions auraient achoppé entre autres, sur le versement d’un pourcentage des revenus tirés du pétrole, sur le contrôle de cette contrée par les forces du MLS, pendant une période de transition et l’autonomie de gestion pour la région. Ces exigences ont été rejetées par la partie gouvernementale qui les a jugées totalement inacceptables.
Les délégués gouvernementaux ont claqué la porte en attendant que la rébellion revienne à de meilleurs sentiments. De l’avis de plusieurs analystes, la rébellion du MLS aurait cherché à mettre la barre très haut, convaincue que, soucieuses de parvenir à une paix définitive avec toutes les parties prenantes au conflit, les autorités de Khartoum finiraient par accéder à leurs revendications. Quoi qu’il en soit, l’annonce de l’échec de ces négociations n’aura pas rassuré les amis du peuple soudanais sur l’instauration rapide d’une paix globale dans toutes les régions de ce vaste pays. Malgré cette fausse note dans le processus de paix en cours, tout porte à croire que la nouvelle dynamique enclenchée par le régime soudanais finira par convaincre la rébellion du Darfour de revenir à la table des négociations. Il est vrai que cette guérilla active dans une des provinces les plus désolée du pays reste heureusement circonscrite à la région semi-désertique de l’Ouest et ne bénéficie pas d’un soutien important dans la population soudanaise.
Le conflit du Darfour est surtout la cause principale d’une terrible catastrophe humanitaire dénoncée sans cesse par les Nations-Unis, et ce en raison de l’insécurité persistante et du refus gouvernemental d’autoriser l’acheminement des secours aux populations civiles, premières victimes de ce déchirement fratricide. La région du Darfour peuplée surtout par les Fours, ethnie musulmane ne se considèrent pas tout à fait comme faisant partie du Nord Arabo-musulman, ni de la classe Arabophone et Islamique au pouvoir à Khartoum n’a pas de velléités sécessionnistes. Situées à cheval entre le Tchad et le Soudan, les populations de cette contrée ne demandent finalement que la prise en compte de leurs particularismes et la fin des injustes disparités régionales dont souffre encore le plus grand pays d’Afrique.
Reste à espérer que l’épine dressée du Darfour ne restera pas longtemps plantée dans le flanc ouest du Soudan, au point de relativiser l’actuel processus en cours avec le SPLA et d’entraver la marche inexorable de ce pays vers la consolidation de la paix et le renforcement de sa cohésion nationale. Dans les semaines à venir, nous en saurons plus sur les réelles motivations ou sur la stratégie politique de la rébellion du MLS. Il est fort à parier que cette dernière ne restera pas longtemps dans la position inconfortable qui est désormais la sienne. Celle d’apparaître comme la dernière empêcheuse de tourner en rond.
La nouvelle année permettra peut-être aux rebelles et au gouvernement d’harmoniser leurs points de vue. Nous le leur souhaitons vivement: bien qu’apparemment lointain, le Soudan est un important voisin culturel auquel toute une histoire nous lie.
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