Réalité numéro 77 du mercredi 31 décembre 2003 |
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Sommaire
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Directeur de Publication :
ALI MAHAMADE HOUMED Codirecteur : MAHDI IBRAHIM A. GOD Dépôt légal n° : 77 Tirage : 500 exemplaires Tél : 25.09.19 BP : 1488. Djibouti Site : www.ard-djibouti.org Email : realite_djibouti@yahoo.fr
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Éditorial
BONNE ANNEE 2004…
DANS L’ŒIL DU CYCLONE
Pour parler un langage informatique, il semble que la mémoire audiovisuelle djiboutienne fonctionne sélectivement sur le mode du formatage récurrent : aucune rétrospective de l’année n’est proposée à l’appréciation du citoyen-téléspectateur ; autrement que sur le mode de l’invitation aux applaudissements propagandistes. Nous sommes dispensés d’apprécier le chemin parcouru, peut-être parce que c’est le plus souvent à rebours, en tout cas pour ce qui concerne les domaines dits sociaux. Là au moins, le recul est si patent que le régime serait malvenu de s’auto glorifier, quand bien même une providentielle perspicacité présidentielle aurait pourvu en dialyse un service certainement nécessiteux. Comme dans le secteur éducatif où, spécialement dans les zones rurales éloignées, les parents d’élèves se plaignent de ce que leurs enfants fassent encore école assis sur des boîtes de Nido.
Pour notre part, en tant qu’opposition s’estimant avoir des comptes à rendre aux citoyens, nous pensons que, s’il fallait retenir un fait marquant de l’année qui vient de s’écouler, ce serait à n’en pas douter l’énorme mobilisation populaire suscitée par le scrutin législatif du 10 janvier. N’eût été la rétention volontaire des cartes d’électeur, le taux de participation aurait frôlé les 90% des inscrits. Preuve donc s’il en était besoin, que l’instauration du multipartisme intégral, même en autorisant la création de multiples partis présidentiels, a suscité d’énormes espoirs au sein d’une population très majoritairement fatiguée des incessantes magouilles tribalo-financières et ne demandant qu’à vivre pacifiquement et assurer un héritage digne de ce nom à ses enfants. Mais, dix-neuf ans après 1984, le chef-d’œuvre d’Orwell, l’année qui vient de s’achever aura démontré, de façon certes caricaturale, la grotesque actualité de tous les Big Brother, pour lesquels le continent africain (hormis quelques exceptions asiatiques au rang desquelles il faut mentionner les geôliers birmans d’Aung San Su Chi) reste malheureusement le plus important retranchement. 2003 a donc été une année qui a débuté de façon mouvementée et qui, sans la sagesse d’une opposition dépossédée de sa victoire, aurait également fini de façon mouvementée, pour peu (et ce n’est pas évident) que ce régime d’usurpation ait pu résister aux légitimes assauts des aspirations populaires au changement démocratique.
Mais, il est bien évident que nulle formation politique (sauf si elle est sponsorisée par le pouvoir en place, ce qui n’est pas rare) n’a vocation à être perpétuellement dépossédée de sa victoire, à uniquement servir, par sa participation à des scrutins perdus d’avance, de caution démocratique à un régime profondément réfractaire à toute libre expression de la volonté populaire. Or, chacun le sait, et spécialement parce que la Constitution de 1992 organise ainsi notre vie politique, 2005 sera le théâtre d’un affrontement sans merci entre les forces de régression, regroupées autour du candidat officiel, quel qu’il soit si Allah lui prête vie, et celles du changement, quel qu’il soit si Allah lui prête itou vie.
De ce point de vue, l’année qui commence demain se situe effectivement dans l’œil du cyclone : un moment de calme entre deux séquences historiques pour le moins troubles. Il faut donc en profiter, pour se construire une conscience citoyenne encore plus aiguë, déterminée et capable de condamner le blâmable et de soutenir le juste. Dans cette construction d’une identité nationale résolument installée dans les droits de l’homme et le respect de son prochain, de son voisin, inutile de compter sur les forces du formatage cyclique et d’oubli sélectif.
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Dikhil :
Libération des jeunes chômeurs
Mardi dernier, les 18 jeunes chômeurs, libérés la veille ont à nouveau manifesté pacifiquement devant les bureaux du district de Dikhil, exigeant la libération de leurs 7 camarades incarcérés à Gabode. Quarante-huit heures après cette manifestation de solidarité qui a été suivie avec sympathie par la population dikhiloise, les autorités ont relâché ces jeunes injustement écroués à Gabode. Espérons qu’avec cette détente, les jeunes chômeurs seront embauchés comme ils le souhaitaient, au chantier de la réhabilitation de la route Dikhil-Wéa. Il est tout simplement inimaginable que le régime laisse impunis les propos d’un galonné prétentieux justifiant une répartition tribale du droit au travail en fonction de zones géographiques.
Tourisme :
Le Goda s’auto-développe
En l’absence de toute politique volontariste de la part du gouvernement visant à développer le tourisme et l’artisanat, dans cette région qui ne manque pas d’atouts, les habitants du Goda ont depuis longtemps retroussé les manches pour valoriser leur région délaissée par les dirigeants, dont c’est pourtant la mission, mais trop occupés à dîner en dormant. Passons ! L‘Ard tient à féliciter toutes les initiatives privées qui, à travers toutes les associations et ONG, ou tout simplement sur de petits prêts, ont impulsé le travail de fourmi en cours.
Résultat ? A l’occasion des fêtes de fin d’année (Noël et Nouvel An), ce sont des colonnes de véhicules 4×4 qui ont emprunté les pistes du Goda, pour séjourner dans les nombreux sites touristiques ayant essaimé dans la région. Aucune publicité n’étant faite dans la presse par l’officie chargé de ce développement, c’est le bouche à oreille dans la communauté expatriée qui fait office de publicité. L’attrait certain du paysage montagneux, la légendaire hospitalité des habitants, le charme des daboïtas, tout concourt, l’espace de quelques jours, à faire oublier aux touristes la criante absence de politique publique dans ce domaine. Les touristes commencent même à rêver, si quelques travaux étaient effectués pour rendre les pistes plus praticables et les sites plus rapides d’accès, c’est chaque week-end qu’ils se rendraient volontiers bivouaquer au Day, à Bankoualé, Dittillou ou ailleurs, qui gardent charme et attrait en toute saison. Quant au district d’Obock, nul doute qu’il aurait, lui aussi, tiré son épingle du jeu dans cette saison touristique, si la mauvaise gouvernance et les calculs électoraux ne lui imposaient un féroce enclavement asphyxiant toute initiative de développement.
Nous encourageons tous nos partenaires économiques à s’intéresser, en les finançant, à ces activités sources d’emplois.
Obock :
La dernière première pierre ?
Hasard du calendrier ou panique officielle ? Pendant que la direction de l’ARD procédait à l’inauguration d’une nouvelle section de notre parti à Tadjourah, une délégation du RPP organisait une cérémonie de pose d’une première pierre… du futur siège de ce parti à Obock. Décidément, Obock est devenue la ville des premières pierres et la pierre d’achoppement du développement durable version RPP. Malgré les moyens techniques et financiers déployés pour cette visite d’esbroufe, le passage des envoyés gouvernementaux est pratiquement passé inaperçu. Aux dires de certains, ce déplacement ne faisait pas l’unanimité au sein même des barons de ce régime en plein désarroi. Le malaise actuel au sein de cette formation sclérosée explique peut-être que d’autres aient préféré respirer l’air marin d’Obock.
Tadjourah :
L’ARD se multiplie
A l’invitation du dynamique comité des femmes de Tadjourah, et des militants du quartier de Marsaki, une délégation de notre parti, conduite par le Président par intérim, M. Ahmed Youssouf, a effectué une visite de travail dans la Ville-Blanche le week-end dernier. Arrivée sur place jeudi vers midi, la délégation a été conviée à un sympathique déjeûner chez la grande militante Fato Omar. Dans l’après-midi, la direction de l’ARD a eu une importante séance de travail avec le comité des sages et des jeunes de la ville. Dans la soirée, une réunion s’est tenue avec le comité des femmes à l’annexe centrale du parti, non sans attirer une curiosité démesurée de certains pontes du RPP, certainement impressionnés par l’affluence féminine.
Le lendemain vendredi, les dirigeants de l’ARD ont été chaleureusement accueillis par les militantes et militants de Marsaki. Dans ce quartier situé au nord de la ville, la direction de l’ARD devait procéder à l’inauguration d’une nouvelle section du parti, conformément aux souhaits maintes fois exprimés par les habitants particulièrement engagés à nos côtés. Après le siège central de la place de l’Indépendance et la section du bord de mer, l’installation d’une troisième section dans la Ville-Blanche démontre la vitalité de notre parti et son audience réelle dans cette ville de Tadjourah ,solidement ancrée dans l’opposition.
Fatiguée de l’esbroufe officielle et des fraudes, la population de Tadjourah continue de brandir fièrement l’épi de dourah, symbole de notre parti. Au cours de ses multiples rencontres avec les militants de cette ville, la direction de l’ARD a tenu un langage de vérité : son message d’espoir et de lutte a été parfaitement compris. Après Tadjourah, la direction de l’ARD compte prochainement effectuer une visite similaire dans la ville enclavée d’Obock.
Gestion urbaine :
Les hommes réfléchissent, les animaux méditent
Le journal gouvernemental « La Nation » ne manque pas d’humour, dans son édition de lundi dernier en page 10, une brève solennelle relate les cogitations du comité technique chargé de la gestion urbaine. On y apprend ainsi qu’ « au cours de cette réunion, les membres du comité technique de coordination, structure chargée de réfléchir sur les problématiques liées à la gestion urbaine de la ville, ont examiné les voies et moyens d’améliorer les conditions d’hygiène et de salubrité de la capitale. » Fort bien ! et nous les y encourageons. Mais, pour l’heure, force est de constater que ces réunions de grands penseurs n’ont toujours pas mis fin à l’errance des animaux en ville. A ce sujet, nous saluons la pertinence et la sagacité de la photo publiée sur la même page de « La Nation » et montrant des chèvres méditant tranquillement sur la chaussée publique. Entre les discours et la réalité…
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L’asphyxie économique de Tadjourah
Tandis que le régime multiplie les opérations de charme, au masculin comme au féminin, en direction de la Ville-Blanche, la situation économique du district de Tadjourah ne cesse de se détériorer. Réduction constante des postes budgétaires, abandon des infrastructures publiques, aucune aide à l’investissement privé, opacité de la gestion du Conseil régional qui ne rend aucun compte à ceux qu’il est pourtant censé administrer, entraves au commerce transfrontalier : c’est une véritable asphyxie qui ne dit pas son nom. A qui profite le crime ?
Tadjourah, Capitale régionale du Nord de notre pays et son arrière-pays souffrent de la pauvreté, du délabrement et d’un chômage endémique frappant lourdement sa jeunesse. Cette situation contraste fortement avec son passé glorieux de port commercial pour le Choa et l’Abyssinie en général. Cette ville qui a émerveillé tant d’aventuriers et suscité tant de convoitises des puissances en lutte pour le contrôle de cet axe maritime. Nombre d’étrangers de passage ont écrit sur cette ville, jouissant d’indéniables capacités commerciales qu’elle a su faire fructifier par ses relations avec les voisins proches ou lointains, allant de l’Égypte à l’Inde en passant par le Golfe d’Aden.
Après les années coloniales improductives, le régime issu de l’Indépendance a gâché, par son centralisme étouffant, les possibilités de développement de cette région.
Le Budget du district de Tadjourah, à en croire les comptes définitifs du budget de l’État pour l’exercice 2001, s’élève à 41,2 millions de nos francs. Il est, rappelons-le, en constante diminution depuis une décennie. Les dépenses admises du Budget de l’exercice s’élèvent quant à elles à 30,4 millions FD. C’est donc environ 0,1% du Budget de l’État qui est consacré en 2001 au développement de cette région. Même en ajoutant la dotation du Conseil régional (50 millions FD pour chaque district), la part du Budget de l’État consacrée à ce district reste invariable et insignifiante. Le montant global des enveloppes consacrées aux quatre districts s’élève à 1% du Budget national. Dans ces conditions, il serait plus juste de parler de Budget de Djibouti (la Capitale) plutôt que de Budget National. D’où la pertinence de notre insistante revendication pour une véritable décentralisation. Affecter 99% du Budget de l’Etat au plus petit district en superficie, au prétexte qu’il abrite la Capitale et qu’il est le plus peuplé en dit long sur les priorités et les choix budgétaires de nos décideurs politiques.
Si la guerre civile a affecté la vie de cette région, il n’en demeure pas moins que le régime actuel n’a absolument pas cherché à en guérir les maux, à tous les sens du terme. En effet, aucune politique sérieuse et sincère pour la réhabilitation des zones affectées par le conflit et, d’une manière générale, le développement des régions n’a vu encore le jour. La population de Tadjourah comme celles des autres régions est toujours contrainte à l’exode économique vers la Capitale. Il n’y a pas très longtemps la ville de Tadjourah comptait environ 300 salariés de l’administration publique. Actuellement, il en reste moins de 50. En octobre 2000, lors de son déplacement spectaculaire pour l’inauguration du « nouveau » port, le Président de la République avait promis à ce district des retombées économiques rapides de «cette oeuvre». Il s’avère aujourd’hui, trois ans plus tard, qu’aucune création d’emploi n’a été recensée, l’espace bitumé réservé au stockage temporaire des marchandises demeure tristement vide, et sert de parking.
Le constat est amer. Le dragage qui devait permettre aux boutres d’accoster plus facilement et de bénéficier d’une eau profonde n’a pas été entièrement réalisé. L’augmentation du flux maritimes, pour raisons touristiques ou autres relève du bluff total : même la plage du «Sable Blanc est nettement plus fréquentée que le port de Tadjourah ! Par conséquent, cet investissement financé sur les fonds du Port Autonome International de Djibouti (avant concession à Dubaï) reste improductif, faute d’une réelle volonté politique capable de prendre en compte tous les paramètres d’un développement durable. Il se murmure dans les milieux proches du régime que ce port aurait plutôt été rénové pour des raisons uniquement sécuritaires, au bénéfice de l’armée et de la police. On ne sait jamais…
Pour sa part, l’usine des eaux de Tadjourah, qui employait quelques dizaines de salariés et qui a été saccagée durant la guerre civile par les troupes gouvernementales, elle aurait récemment fait l’objet d’une cession sans appel d’offres, pour un « franc symbolique » à des amis politiques du pouvoir. Sa destinée reste méconnue de la population. Depuis la fermeture de la route reliant Tadjourah et Bouya, le secteur du transport transfrontalier a été frappé de plein fouet, jetant dans le chômage technique nombre de professionnels. Chacun le sait, le journal gouvernemental « La Nation » s’en fait souvent l’écho, les pistes de l’Intérieur ne sont plus entretenues que par… les forces françaises.
Ainsi, aucune amélioration dans la vie quotidienne de cette population très affectée n’est visible. Fatigués du mensonge électoraliste, les habitants de cette ville plusieurs fois centenaire, jadis carrefour commercial et débouché économiques d’une partie de la sous région, n’attendent rien de ce régime qui préfère distribuer du khat plutôt que de donner travail, soins ou Éducation. Lors de notre déplacement la semaine dernière, les Sages de Tadjourah nous l’ont répété :. « rien n’est fait et rien ne se fera sous ce régime prédateur et insatiable». CQFD.
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Réalité dénonce, le régime renonce
Il y a un peu moins d’un an, le régime a dépêché un émissaire prendre contact avec l’équipe de rédaction de Réalité. Marché proposé : le journal de l’ARD évoque les bonnes réalisations du régime qui procèdera alors à la restitution du salaire confisqué des dirigeants du FRUD-armé. Inutile de préciser que ce chantage à l’argent n’a pas fonctionné. Et encore : si les médias publics, respectueux du pluralisme des opinions caractérisant toute véritable démocratie, accordait la place qui lui revient au point de vue opposant, la presse d’opposition aurait été bien obligée, ne serait-ce que par respect, de nuancer ses propos. Donc, depuis son lancement, par son sérieux et son indépendance d’esprit, notre hebdomadaire croit avoir véritablement contribué à faire bouger les choses. La liste non exhaustive des résolutions positives à son actif est là pour témoigner de son efficacité. Malheureusement, les dérives dénoncées n’ont pas toujours été circonscrites, car elles se sont heurtées à la force d’inertie négative de ce régime irresponsable.
Dan un de ses premiers numéros, Réalité s’était inquiétée des conditions douteuses de fonctionnement d’une clinique médicale officiant dans la Capitale, pompeusement baptisée «clinique égyptienne » alors que chacun sait que les véritables spécialistes égyptiens sont mondialement reconnus pour leur compétence. L’Ambassade égyptienne s’étant saisi de l’affaire, il est apparu qu’une praticienne était recherchée dans son pays pour certaines indélicatesses.
Suite à cette publication et surtout à cette suite donnée par les officiels égyptiens, une partie du personnel officiant dans cette clinique a été contrainte de rentrer en Égypte. De son côté, le ministre djiboutien de la Santé, obligé de plonger dans une affaire à laquelle, pour de sombres raisons, son illustre prédécesseur avait accordé d’incompréhensibles facilités, a été amené à se rendre à l’évidence et à fermer définitivement cette clinique. My doctor is rich : ce n’est malheureusement pas le cas pour Djibouti.
Après cette victoire, dont nous n’avons jamais fait état, puisque le ministère djiboutien de la Santé a également veillé, dans la mesure de ses maigres moyens institutionnels, à la sauvegarde de la Santé publique, Réalité a réussi à bousculer quelques idées reçues en arrachant à la mauvaise gouvernance institutionnalisée certains droits injustement refusés aux administrés abandonnés. Ainsi, dans son numéro 42, notre journal s’était élevé contre la soif imposée aux habitants du petit village de Moulhoulé, dans l’extrême Nord du district d’Obock, population punie pour avoir massivement voté UAD lors des dernières législatives de janvier 2003. A la suite de notre dénonciation, les habitants de Moulhoulé ont tout simplement été restaurés dans leurs droits légitime : désormais, une citerne de l’Armée Nationale leur distribue généreusement et quotidiennement l’eau douce collectée par un camion-citerne. Comme quoi, notre Armée nationale ne demande qu’à justifier son existence en servant ses concitoyens.
Quant à la pêcherie d’Obock, privée d’électricité en raison de la rupture d’un petit câble électrique, elle a renoué avec la lumière grâce aux dénonciations hebdomadaires de cette coupable négligence par Réalité, le journal qui, décidément, défend les oubliés de ce système anti-développement durable.
Concernant l’électrification du village de Randa, il serait malhonnête de ne pas reconnaître l’influence déterminante de notre journal quant à sa revivification à travers l’inauguration de sa centrale électrique par le Chef de l’État en personne. Au lendemain de cette électrification en grandes pompes, nous n’avions pas cessé de critiquer la paralysie gouvernementale pour cause de pénurie en carburant, du fonctionnement de ce groupe électrogène. Après nos multiples protestations, Randa a quand même réussi à bénéficier de quelques heures quotidiennes d’électricité, entre dix-huit heures et vingt-trois heures.
Les malheureux coolies d’Obock, embauchés début 2002 pour raison électoraliste, nous sauront quant à eux gré d’avoir contribué à arracher leurs salaires, eux qui en étaient privés depuis plus de neuf mois sans aucune justification. La seule question qui se pose alors, c’est de savoir pourquoi ces pauvres smicards n’avaient pas été payés depuis longtemps. Seule la volonté de nuire et d’humilier son prochain peut expliquer une telle méchanceté.
Comment ne pas faire un parallèle entre les attentions électoralistes du régime en faveur de Yoboki et nos multiples appels à la réhabilitation de cette localité oubliée depuis 1992 ? Le Chef de l’État en personne s’est rendu sur place pour y inaugurer un petit groupe électrogène, lançant en principe l’électrification de ce village maintenu dans l’obscurité depuis dix ans. Au chapitre du développement du Sud-Ouest, rappelons que le régime, après avoir inauguré en grande pompe la route Dikhil-Galafi, censée favoriser le commerce transfrontalier, avait interdit pendant plusieurs semaines l’entrée des commerçants éthiopiens coutumiers de cette voie.
Conséquence : des dizaines de transporteurs djiboutiens vivant de ce trafic étaient contraints au chômage technique. Réalité ayant vigoureusement dénoncé ce blocus préjudiciable aux intérêts des commerçants nationaux, les autorités ont bien été obligées de laisser entrer sur notre territoire des importateurs éthiopiens faisant travailler des dizaines de familles djiboutiennes.
Sans oublier les destinataires nécessiteux de la ville d’Ali-Sabieh, auxquels la distribution des dattes était refusée durant le mois béni du Ramadan, et qui ont été généreusement servis après la fête de l’Aïd-El-Fitr, juste parce que Réalité a révélé cette irresponsable rétention de denrées alimentaires opérées par les autorités administratives de ce district.
Last but not least, mentionnons le scandale du trafic de jeunes filles clandestines pensionnaires du camp de réfugiés d’Awr-Awsa et qui étaient pratiquement vendues par les responsables de ce camp aux légionnaires. Réalité est certainement à l’origine de la punition administrative infligée à certains responsables, civils et policiers, de ce camp.
Telles sont quelques-unes de nos modestes contributions à la lutte contre la mauvaise gouvernance. Nous aurions également pu citer la récente acquisition de camions-bennes pour améliorer l’intolérable insalubrité dont souffrait notre Capitale. Bravo et continuez sur cette lancée en offrant une Voirie digne de ce nom, comme il en existait il y a trente ans, bien avant la prédation.
Notre journal continuera, contre vents et marées, à défendre toutes les victimes de l’injustice inhérente à la mauvaise gouvernance de ce régime. C’est sa mission et il en va de sa crédibilité nationale. Réalité restera pour les Djiboutiens le pourfendeur des multiples abus de ce régime irresponsable.
NÉCROLOGIE
NOUS AVONS APPRIS AVEC TRISTESSE LE DECES DE MADAME FATOUMA DABALE MOHAMED, SURVENU VENDREDI 26 DECEMBRE 2003 A DJIBOUTI-VILLE.
LA DEFUNTE, NEE EN 1935 A BOLLI DANS LE DISTRICT DE TADJOURAH, ETAIT LA MERE DE NOTRE COMPAGNON MOHAMED GARAD HOUMED, SECRETAIRE GENERAL DE NOTRE FEDERATION D’ARHIBA-MAKKA-AL-MOUKARAMA.
L’ARD ET LA REDACTION DE REALITE PRESENTENT LEURS SINCERES CONDOLEANCES A LA FAMILLE DE FATOUMA DABALE MOHAMED.
QU’ALLAH L’ACCUEILLE EN SON PARADIS ÉTERNEL. AMIN.
INNA LILLAH WA INNA ILAYHI RAAJI’UUN
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La LDDH à Ouagadougou
Alors que le comité officiel chargé des Droits de l’Homme prétendait qu’il n’existe aucune organisation de défense des droits de l’Homme à Djibouti, la Ligue Djiboutienne des Droits Humains a participé aux travaux du Troisième Congrès de l’Union Interafricaine des Droits de l’Homme. A ce titre, c’est à M. Noël Abdi Jean-Paul qu’est revenu l’honneur de représenter notre pays à cette réunion qui s’est tenue les 17 et 18 décembre 2003 à Ouagadougou. Voici ses propositions de recommandations pour que la prochaine consultation électorale soit un peu plus transparente que les précédentes.
LDDH, Le Président
Proposition de Recommandation en faveur de la Transparence
lors de la prochaine élection présidentielle en République de Djibouti.
A L’ATTENTION DES MEMBRES DU 1IIème CONGRES DE L’UIDH
présentée par: M. NOEL ABDI Jean-Paul de la Ligue Djiboutienne des Droits Humains
Rappelant que la République de Djibouti avait par nature la vocation l’être le havre de Paix dans notre sous Région, même s’il n’avait pas réussi à gérer la Paix civile à l’intérieur, en particulier dans les districts d’Obock, de Tadjourah et de Dikhil.
Rappelant que le conflit armé entre les Forces armées du gouvernement et les celles du Frud-Armé a éclaté en 1991 pour prendre fin (après plusieurs Appels de la LDDH en faveur de la Paix et pour l’ouverture des négociations), avec le premier Accord de Paris du 7 février 2000 entre les deux Parties ; Accord de Paix signé, enfin, le 12 mai 2001, après plus d’une année d’une négociation à huis clos. Négociations probablement rendues difficiles par un régime en position de force sur son propre terrain.
Consciente que la dernière élection présidentielle a largement contribué à la Paix avec la candidature unique des Partis Politiques de l’Opposition unie soutenue par le Frud-Armé. Malheureusement, cette élection présidentielle du 8 avril 1999 a été une totale mascarade, ou plus exactement un véritable Coup d’État électoral : devant chaque Bureau de Vote, des hommes armés de la Gendarmerie Nationale et de la Force Nationale de Police veillaient. Même des morts ont voté.
Consciente que les élections législatives de janvier 2003 ont constitué des mascarades pires que celles de 1992 à 1999 dans les zones de guerre : après les élections législatives de janvier dernier la LDDH, par Note d’Information, avait souligné le Coup d’État électoral dans la Région de Tadjourah en particulier.
La Ligue Djiboutienne des Droits Humains est très inquiète pour la transparence et le bon déroulement des prochaines élections présidentielles d’avril 2005 et lance un Appel pressant aux membres du Congrès de l’Union Interafricaine qui se déroule à OUGADOUGOU (BURKINA FASO), pour que, dès à présent, toutes les Instances Internationales et Régionales, tous les pays amis prennent leurs dispositions afin que les Observateurs Internationaux ne jouent plus le même rôle que le Conseil Constitutionnel de la République, dont malheureusement les augustes membres courbent souvent l’échine avant même de se prononcer de la manière la plus solennelle et la plus sincère, comme tous les véritables juges tenus par « en mon âme et conscience ».
La Ligue Djiboutienne des Droits Humains demande à ses frères de l’UIDH d’œuvrer par tous les moyens, pour que toutes les prochaines consultations électorales soient organisées à partir de la vérification et de la révision des listes électorales (au moins 10 mois avant la date du scrutin prévu entre mars et mai 2005), bien avant que le propagande officielle, insupportable et permanente n’ait produit ses effets négatifs, comme elle le tente actuellement.
Car, l’actuelle campagne quotidienne est financée avec les derniers publics, avec les biens des institutions étatiques confisquées par le Chef du Gouvernement, Premier Magistrat, Chef des Armées, Chef de la Mouvance Présidentielle autour de sa personne, futur candidat à l’élection de 2005.
Le Président de la LDDH
Noel Abdi Jean-Paul
COMMENTAIRES
Nous serions certainement les derniers à sous-estimer la nécessité d’une refonte globale des listes électorales, d’un contrôle plus neutre du déroulement des scrutins et d’une mise en hibernation d’un Conseil Constitutionnel aussi peu respectueux de la légalité. Merci pour votre contribution à une pacification des moeurs politiques locales : nous aurons l’occasion de revenir très prochainement sur ce sujet à l’occasion du premier anniversaire du hold-up électoral du10 janvier. La Rédaction.
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Courrier des lecteurs
Bonnes fêtes et ne vous plaignez pas !
En cette veille de la nouvelle année, permettez-moi tout d’abord de vous féliciter pour l’excellence du travail accompli au cours de l’année qui s’achève. En effet, ce n’est certainement pas facile tous les jours d’animer une presse d’opposition, vous comme votre confrère « Le Renouveau Djiboutien » pour contrer la propagande officielle quotidiennement déversée par un régime disposant d’aussi énormes moyens. Mais ce n’est pas spécialement pour vous présenter ces vœux que je prends aujourd’hui la plume : en fait, c’est au sujet de l’article publié la semaine dernière et intitulé « Une journée ordinaire d’un opposant » que j’aimerais vous soumettre quelques modestes remarques, réflexions et suggestions personnelles.
Dans le chapeau introductif de cet article relatant les déboires d’un de vos amis politiques avec les forces répressives du régime de 1994 à aujourd’hui, vous avez crû utile de dresser une liste (qui ne me semble pas exhaustive, loin de là) de dirigeants de l’opposition victimes de quelques « vacheries » financières du régime. Moussa Ahmed et le chèque sans provision de l’Assemblée Nationale, Ahmed Dini auquel une décennie de pension de retraite est refusée, les cadres du FRUD-armé dont le salaire est suspendu par la Présidence (précision qui me semble inutile car, sans l’aval de la Présidence, qui est capable de décider tout seul au gouvernement ou dans la haute administration publique ?), etc. etc. La liste aurait pu être plus longue, chacun connaissant dans son entourage une victime de ce genre d’abus de pouvoir pour raison politique, ou plutôt partisane, car je ne peux pas vous indiquer quelle ligne politique vraiment digne de ce nom le régime prétend protéger par de telles exactions.
En rappelant comme vous le faites le courage des opposants face à ces menaces, provocations et actes de terrorisme, je crois que vous rendez la méchanceté du RPP encore plus invincible. Et c’est justement cela que cherche le régime : terroriser le petit Peuple en faisant de vous les exemples de son arbitraire tout-puissant. En voyant avec quelles facilité et impunité la Présidence ou une de ses courroies de transmission viole les règles de droit les plus élémentaires et vous prive de vos sources de revenu, aussi modestes soient-elles, le citoyen ordinaire ne peut que craindre encore plus un tel pouvoir totalitaire.
Or, c’est justement ce qui est recherché car nul ne croit que nos finances djiboutiennes soient si misérables qu’elles ne peuvent supporter les dépenses relevant de vos justes droits, qui à l’indemnisation, qui à la retraite ou encore qui au salaire. Si vous, opposants inflexibles et démocrates convaincus, vous êtes les victimes financières de ce régime, c’est parce que l’exemple des abus dont vous êtes victimes doit servir à terroriser nous autres citoyens ordinaires. En parlant des injustices qui vous sont faites, vous offrez une publicité inutile à des dirigeants RPP pour lesquels il est normal de faire peur à des citoyens auxquels le droit de librement choisir leurs représentants est déjà refusé. Permettez-moi de vous rappeler toute la campagne de haine venant de la prétendue « majorité présidentielle» dont M. Dini fut victime lors des dernières législatives. C’était, aux yeux des spécialistes de la police politique, pour montrer au Peuple que le régime avait le droit et le pouvoir de salir même un Père de l’Indépendance.
M. Dini a eu parfaitement raison de ne pas y répondre, sinon que serait le débat devenu si l’UAD pointait du doigt certains aspects peu glorieux du chef de cette prétendue « majorité présidentielle » lors du conflit armé ? En clair, ce n’est pas parce que vous aurez dénoncé les injustices dont vous êtes victimes que le régime y renoncera et cessera ses abus en rendant à qui son indemnité d’ancien parlementaire, à qui sa pension de retraire décennal, ou encore à qui son salaire confisqué depuis deux ans. A mon humble avis, et je conclurai là, n’offrez pas une tribune inutile au terrorisme gouvernemental dont vous êtes victimes : supportez stoïquement ces bassesses dont seul est capable quelqu’un qui ne se respecte pas lui-même ! Et quelqu’un qui ne se respecte pas lui-même est insensible aux dénonciations de ses bassesses : tout ce qu’il veut, c’est que l’on ait peur de lui, pas qu’on le respecte. Nous souffrons déjà assez comme ça, alors s’il vous plait, n’en rajoutez pas dans l’impunité du régime. Luttez comme vous le faites, dénoncez uniquement les injustices dont vos concitoyens sont victimes, aux quatre coins du pays.
Quant à vous ne vous plaignez pas, vous êtes au-dessus de cela. Même si, pour revenir à l’article qui a suscité cette modeste contribution, il est parfaitement normal de soutenir un opposant aussi déterminé que M. Mahdi Ibrahim : halte aux mercenaires !
EMH, vous comprendrez
COMMENTAIRES
Message reçu 5 sur 5, Al Hamdou Lillah, quoique vous admettrez aisément que notre objectif n’a jamais été de nous plaindre, en espérant naïvement que le régime accepte enfin de reconnaître nos droits : nous ne l’avons jamais crû responsable au point de spontanément remédier à ses erreurs. C’est pour cela que nous n’avons jamais espéré une quelconque amélioration de sa part en notre faveur. Par contre, si nous insistons sur ses multiples violations de l’Accord de Paix du 12 mai 2001, c’est uniquement pour que les multiples organisations internationales qui s’en sont portées garantes à cette époque (Nations Unies, Communauté Européenne Union Africaine) voient l’étendue de sa violation gouvernementale : l’Accord est bafoué jusqu’à la bassesse. Quand manque le sens de l’État…
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Si Lansana m’était conté
L’Afrique, ses fausses démocraties et ses vraies dictateurs
En Guinée, l’élection présidentielle du 21 décembre 2003, largement boycottée par l’opposition démocratique, n’a convaincu aucun observateur. Seul candidat face au Président sortant Lansana Conté au pouvoir depuis 1984, Mamadou Bhoye Barry, unique député d’une formation alliée du parti présidentiel, y a participé juste pour la forme. Malgré une faible participation des électeurs, le scrutin aurait été remporté par un Chef d’État malade, avec un score parfaitement fantaisiste de 95% des suffrages exprimés. Mourir au pouvoir : tel semble être le choix insensé du successeur de feu Sekou Touré, lui-même emporté par la maladie après 26 années de pouvoir dictatorial et tribalo-sanguinaire.
Lansana Conté, obscur militaire sans aucun charisme ni dessein national, accède au pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat en avril 1984, suite à la mort de Sékou Touré, le héros du Non à De Gaulle et premier Président de la Guinée indépendante, foudroyé par la maladie. Prétextant de mettre fin aux luttes intestines de succession, un groupe d’officiers s’empare du pouvoir et confie les destinées du pays à Lansana Conté qui proclame aussitôt la Deuxième République. Le nouveau Président de la République et président du Conseil Militaire de Redressement National (CMRN) rétablit les libertés individuelles et les règles démocratiques. Par contre, il engage le pays dans un régime de mauvaise gouvernance à outrance, qui vaut aujourd’hui à la Guinée d’être un des pays les plus misérables du continent africain, alors que la prospérité n’était pas hors de sa portée.
Pourtant, la Guinée, première colonie française à proclamer son indépendance dès 1958, ne manque pas de potentialités. Le pays dispose en effet de richesses minières, forestières et agricoles considérables. Après les années sombres du régime paranoïaque de Sékou Touré et l’omnipotence du Parti-Etat qu’il avait institué (le Parti Démocratique de Guinée) le règne chaotique de Lansana Conté n’a pas apporté aux Guinéens le développement et la démocratie tant attendus. Pire, le système régionaliste et sectaire instauré s’est révélé être un régime autoritaire déguisé, en apparence paisiblement démocratique, mais dangereusement rétrograde. La population guinéenne souffre gravement des maux classiques de la mauvaise gouvernance, que les Djiboutiens connaissent malheureusement bien pour les vivre quotidiennement depuis 1999 : retards de salaire, services publics défaillants, administration passablement corrompue, népotisme institutionnalisé et régression sociale.
Durant cette dernière présidentielle contestée, le candidat Lansana Conté tellement handicapé n’a tenu qu’un seul meeting et a même été obligé de « voter » à l’intérieur de sa voiture, parce qu’incapable de se déplacer normalement. Il est cependant parvenu à neutraliser toute opposition crédible (dont un ancien journaliste croyant que la presse ouvrait toutes les portes) en réussissant à rempiler sans difficulté pour un nouveau mandat de sept ans, bien qu’étant pratiquement dans l’incapacité de réellement exercer le pouvoir. Faisant fi des conseils de ses pairs africains lui ayant déconseillé de se représenter, Lansana Conté a obstinément choisi de renouveler son mandat, malgré la désapprobation générale suscitée par sa candidature anormale et irresponsable.
Le scrutin a été boycotté, comme il fallait s’y attendre de la part d’une opposition responsable, par toutes les forces démocratiques réunies au sein du Front Républicain pour l’Alternance Démocratique (FRAD). Le Chef de l’Etat sortant s’est engagé à briguer un nouveau mandat de sept ans, conforté en cela il est vrai par l’amateurisme du faire-valoir démocratique Mamadou Bhoye Barry, unique candidat à avoir accepté de jouer le jeu non-démocratique en se présentant à une élection organisée juste pour la forme. Le verdict ne s’est pas fait attendre : à l’issue du scrutin, le Chef de l’État sortant a été déclaré vainqueur avec 95% des suffrages exprimés, alors que son challenger n’en récoltait que 4%. Ainsi a pris fin une élection honteuse mettant aux prises un président malade et impotent et un opposant totalement inconnu et de surcroît naïf.
Pour sa part, l’Union Européenne a estimé utile de justifier son refus d’envoyer des observateurs lors de ce scrutin guinéen. Il s’agissait pour elle, le plus sérieusement du monde, de s’élever contre le monopole que le parti au pouvoir exerce sur les médias publics de Conakry. On conviendra avec nous que, de ce point de vue, notre RTD n’a absolument rien à envier aux autres Pravda. Alors, pourquoi ne pas dénoncer ici ce dont l’on s’offusque ailleurs? La seule différence, peut-être, c’est que la situation géostratégique de Djibouti mérite bien quelques accommodements avec la bonne morale et quelque mansuétude devant d’incontestables violations des droits les plus élémentaires. Surtout avec tous ces terroristes que l’on dit écumer la région.
Sans verser dans l’afro-pessimisme ambiant, nous ne pouvons que regretter de voir différée l’alternance démocratique tant espérée par la majorité des Guinéens et ce à cause de l’inconscience de Lansana Conté et de sa soif morbide de pouvoir. Pour le plus grand malheur des peuples africains, il est triste de constater que notre continent abrite encore en son sein des candidats presque non déclarés à la présidence à vie, comptant pour leur réélection, au péril de leur santé défaillante, sur les fraudes électorales et la complicité des Conseils Constitutionnels. Cette situation de mépris pour les réelles aspirations populaires explique en partie la dramatique stagnation de certaines nations africaines.
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