En faisant des concessions douloureuses avec le régime en place, la coalition de l’USN a voulu manifester sa bonne volonté et gommer l’idée d’un mouvement révolutionnaire. Par cette main tendue elle a en effet renoncé à sa revendication première : le respect des résultats du scrutin du 22 février 2013 où elle sortait largement gagnante.
En contrepartie l’USN espérait (espère) à travers ces bribes de négociation ponctuées de long silence, obtenir un règlement définitif des fraudes électorales par la mise en place notamment de la fameuse CENI (commission électorale nationale indépendante) qui aurait pour fonction de préparer, mettre en place et proclamer les résultats électoraux au lieu et place du ministère de l’intérieur considéré comme juge et partie.
Guelleh vient de rendre la copie : c’est NIET. Pour le statut de l’opposition ? ON VERRA (des commissions en décideront). Pour la légalisation des partis politiques ? PASSEZ PAR LA JUSTICE. Pour les réformes concernant les libertés fondamentales pour libéraliser entre autres la presse AUCUNE RÉPONSE.
Mais en fait pourquoi a-t-il promis d’accepter tous nos doléances ?
Une seule réponse possible la trouille de voir le pays se transformer en gigantesque manifestation à la sortie des Oulémas ! Et une marche décisive sur le palais présidentiel. Nous avons dramatiquement raté une occasion de faire monter la pression et faire fléchir le dictateur.
Reconnaissant que par la ruse et peut-être la complicité il a remporté une étape.
Au delà de cette désillusion prévisible, interrogeons nous sur la méthode de négociation employée. L’USN est partie d’un constat simple ; ce type (le président) est fou il a peur de perdre le pouvoir, rassurons le.
On lui envoie une figure connue et rassurante : le sage Ismail Guédi Hared qui transmet l’ensemble des revendications d’une opposition unie. La discussion est menée secrètement par un duo pour éviter la pression (sic) des deux cotés. Les militants de l’USN sont mis à la diète. Ils guettent les rumeurs et reçoivent l’intox des agents du régime comme seule source d’information.
Pendant ce temps à la maison USN on attend… on attend oubliant qu’ils ont à faire à une dictature qui ne connait que rapport de force et tire nourri pour lâcher du lest.
L’amertume gagne les militants les plus coriaces de l’USN. Le travail que nous avons fourni pendant ces 18 mois se résumera t-il à huit maudits députés et quelques portefeuilles ministériels ?
Le chemin vers la liberté n’aboutira pas d’un coup il sera le résultat d’une série de bataille qui doit être menée et remportée.
Pour ma part loin de désarmer je me remets à planifier les actions qui font la différence. J’appelle les vrais militants à se remobiliser pour mener la bataille, celle de la dignité !
Nous vaincrons !