12 mai 2001-12 mai 2014 : La Paix sabotée ! Par M.A.A.
Pourquoi commémorer la date de signature d’un Accord violé par le gouvernement et dénoncé par l’ARD ? Cette légitime question que se pose nombre de nos compatriotes mérite une réponse sans détour. Précisons que notre dénonciation ne visait d’abord qu’à dégager l’ARD de toute responsabilité sur les conséquences fâcheuses que cette irresponsable violation pourrait entrainer pour la stabilité politique du pays et préparait d’autre part l’entrée en résistance pacifique et la désobéissance civique décidée lors du congrès de 2006. Mais plus que la date de légalisation de l’ARD par le ministère de l’intérieur, le 12 mai est la véritable date de naissance de l’ARD. Elle est née par (art.12b : « Toutefois, le Frud-Armé partie signataire de l’Accord sera toléré en tant que parti politique, à mener des activités partisanes. », ce qui, non sans entraves, a eu lieu, avant l’entrée en vigueur du multipartisme intégral en septembre 2002 ; et pour l’application de cet Accord : (art.24 : «Dès la signature de cet Accord, les deux parties conviennent d’œuvrer à sa mise en œuvre. Les deux parties signataires du présent Accord conduiront de concert l’application stricte et honnête de la totalité de son contenu et de toutes autres mesures entreprises dans son cadre ou en rapport avec ses objectifs ».
Mais ce treizième anniversaire de notre naissance est aussi célébré par l’ARD au titre de date butoir et tournant historique dans son existence.
Le Chef de l’Etat, le Peuple, la Paix et Nous
Dès que la violation fut constatée avec le silence complice d’un chef d’état saisi par courrier officiel, et conformément à notre engagement (art 23a) prévoyant d’associer le peuple à son processus ; nous avons trouvé en l’UAD, un partenaire responsable pour son application intégrale de concert à l’occasion des Législatives 2003. Puis après une décennie de boycott et afin de mettre fin à une situation de ni guerre ni paix, en l’USN aux Législatives 2013(la plus large coalition électorale dans l’histoire de Djibouti), l’écrasante représentation majoritaire populaire pour l’application de l’Accord de Paix qui constituait une exigence dans le programme politique de l’USN, que cet Accord a pour l’essentiel inspiré (Décentralisation, ceni…).On connait la suite…
– Le chef de l’état a joué depuis son accession au pouvoir un double rôle qu’il convient de rappeler et souligner. Il a, aussitôt en fonction, su saisir une main restée tendue pendant une décennie de conflit armé en initiant et concluant un Accord de Paix adopté tel quel en conseil des ministres. Ce qui lui a valu un court état de grâce et des honneurs mérités. Mais très vite, l’exercice chaotique, mensonger, violent et globalement négatif du pouvoir a révélé ses arrières- pensées et son naturel. Il a été et demeure le chef de tous les gouvernements qui ont reconduit et aggravé les causes et les conséquences du conflit armé et le tenons pour principal responsable de la violation délibérée et permanente de l’Accord. Il a enfin, courageusement et officiellement pris en charge, puis enterré le dossier de règlement de la crise post-électorale (et le tenons donc pour seul responsable de cette désormais intenable situation de ni guerre ni paix.). Dont acte ! L’exposé du problème qui se pose à l’ARD est limpide. La Paix est vitale partout et l’ARD est lié à Djibouti, devant un Peuple dans son écrasante majorité favorable à la Paix, par un engagement en son nom qui ne trouve toujours pas application. L’un de ces acteurs qui ne saurait être le Peuple, est forcément de trop dans cet espace…
– Dès lors, dès le 13, les militants sont-ils légitimement fondés à réfléchir sur une (entre autres) question fondamentale sur laquelle ils seront amenés à débattre et se prononcer lors du prochain congrès ordinaire qui se tiendra à la rentrée:
– – L’utilité d’un parti politique légal dont le fonctionnement et la vocation (même celle de s’opposer en toute légalité) sont systématiquement entravés, et la raison d’être, en toutes occasions déniée.
En attendant que ce problème et cette question (qui se posent et s’imposent à toute l’opposition où qu’elle soit et quelle qu’elle soit), trouve une réponse d’ici la rentrée, c’est à l’occasion de son treizième anniversaire que l’ARD tient à vivement remercier le Peuple Djiboutien de l’avoir indéfectiblement accompagné dans toutes les batailles pour l’avènement de cette Paix et le convie pour une dernière fois le lundi 12 mai à Arhiba, à massivement et pacifiquement manifester son attachement à la Paix, pour sauver une République à nouveau, mais cette fois irrémédiablement, menacée d’éclatement.